lundi 19 décembre 2011

POLICIERS de Michael Connelly












POLICIERS

J'ai découvert cet écrivain en MAI de cette année 2011



et je lis ses romans , les uns après les autres et cela dans le plus grand désordre!!! Chacun de ces romans m'emballe. J'y plonge comme dans un bon bain chaud!! ( oui, oui....) Je retrouve cette manière tout à fait particulière que l'écrivain a de nous emmener , ce style, cette dynamique des enquêtes avec ses indispensables moments de piétinement , de doute ... ces détails de lieux et de personnages qui donnent aux romans leur UNITÉ , malgré la DIVERSITÉ des intrigues.... J'ai rédigé une critique du livre " LE POÈTE " ( voir JUIN 2011...)
Je me contenterai de proposer les 1ères de Couverture des autres policiers lus ...
Il m'en reste +/- 8 à LIRE!!!....


POLICIER lu en avril 2012 ... " La blonde en béton" (1996) 3ème policier de M.Connelly.Le meurtrier , surnommé " Le dollmaker " laisse des indices précis sur les scènes de crime :lanières de sac à main coupées, victimes outrageusement maquillées, toutes blondes .. Au moment où l'on découvre une nouvelle victime, blonde , emmurée dans le béton , on met cette 8ème victime à son actif ... Mais c'est sans compter le flair de l'inspecteur Bosch qui enquête et découvre des incompatibilités dans les modes opératoires ... Il fait l'hypothèse d'un autre meurtrier , émule du Dollmaker qu'on appelle désormais " Le disciple" . Ce dernier semble au courant de certains éléments de l'enquête , ignorés du grand public ... QUI EST-IL ? un flic ? un indic ? un spécialiste des milieux de la pornographie ? un journaliste ??? La fin de l'enquête ( les 200 dernières pages ...) est vraiment palpitante , car on rebondit de suspect en suspect ... et le disciple se révèle totalement imprévu . La mécanique du suspense fonctionne donc à plein dans ce policier que je viens d'achever à regret.




















CARNAGE de Roman POLANSKI


FILM

Deux couples se rencontrent suite à un incident regrettable qui a opposé leurs 2 fils.
Ceux-ci en sont venus aux mains . L'un agresseur , l'autre victime, 2 dents cassées....

Au début, on respecte les bonnes manières, on calme le jeu , on se montre consensuel, compréhensif..., mais bien vite , ça dérape, les irritations s'affirment, les masques tombent , les échanges " acidulés" du début deviennent carrément "acides" ...
Fi de toute bienséance , on ne se fait plus de cadeaux, ni au sein du couple d'ailleurs.
Règlements de compte, piques cinglantes et tirs groupés s'enchaînent entre ces 4 personnages au caractère bien typé.
On rit beaucoup face à cette indécence qui s'empare peu à peu du politiquement correct.

Comédie sociale réussie donc, grinçante à souhait .... habilement adaptée d'un pièce de théâtre de Yasmina Reza par Polanski qui décidément affectionne les Huis Clos ...voir " The Gost Writer"...
A voir , juste pour passer un moment savoureux.


lundi 12 décembre 2011

MONEYBALL de Bennett Miller


FILM

Un match n'est jamais perdu....., ni gagné.....avant le clap de fin!
Une saison sportive non plus , telle celle des équipes de baseball aux Etats-Unis.
En voilà la preuve avec " MONEYBALL" ( Le stratège , en France ...., alias un Brad Pitt , confondant de justesse ).
Celui-ci a misé sur des joueurs , pas vraiment bancables pour sortir les Oakland Athletics del'ornière... Il s'est adjoint les services d'un jeunot qui a élaboré de savants calculs de performance,basés sur les statistiques.
C'est donc le combat des formules mathématiques ( à bas prix! ) contre les millions dont disposent les compétiteurs de la Ligue américaine, genre les Yankees de NY ou les Red Sox de Boston ( Vous voyez, j'en ai appris un bout!!!....) .
Autant dire le combat de David contre Goliath.
Combat perdu d'avance? Pas si sûr.....C'est sans compter sur la pugnacité du manager et un feeling imparable dans les rachats et échanges de quelques joueurs ( voir une scène surréaliste de coups de fil échangés dans le bureau , scène qui rappelle le rythme trépidant de " Social Network") qu'il va regonfler à bloc .

Ce film parle beaucoup de CONFIANCE , de "Tout est possible".... et donc il dépasse , et de loin , le monde du baseball ( auquel je ne connais que dalle!!! ) pour nous montrer le pouvoir étonnant de la confiance retrouvée. Il nous ouvre à des valeurs fortes : l'audace, le courage, le goût du risque, la force de caractère.

Les dialogues sont vifs, le rythme soutenu, la touche familiale/affective pas trop appuyée, le tandem aux commandes contrasté , ....On sourit souvent.
Le film réussit aussi le va-et-vient entre le passé du sportif/manager ( grâce à des images d'archive du "vrai" Billy Beane ) et son présent tourmenté, en mal de rédemption.
A voir donc , même si on n'y connaît rien au baseball.

lundi 21 novembre 2011

Les Marches du pouvoir de G. Clooney



FILM

George Clooney , pour son 4ème film, a su s'entourer d'une belle palette d'acteurs : Seymour Hoffman et Paul Giamatti font d'excellents "second rôle" et Ryan Gosslin est à nouveau convaincant ( voir DRIVE!!! ...) en directeur de campagne des démocrates.
C'est un film intelligent, savamment dosé , entre ascension politique et amourettes de bas-étage...
Coups bas , petites trahisons entre amis , chantage , intimidations, trahisons....
Tout ça se cache derrière le discours politiquement correct , bien pensant du gouverneur-candidat démocrate dans l'Ohio , Morris , alias G.Clooney.
Qui sera sacrifié sur l'autel de la victoire? car GAGNER ( To Win ) est le maître-mot de toute campagne électorale....GAGNER ....QUELQU'EN SOIT LE PRIX !!!

lundi 7 novembre 2011

DRIVE de Nicolas Winding Refn





FILM




Si Tarentino eut été président du jury du " Festival de Cannes" , sûr qu'il aurait accordé à DRIVE , la Palme d'Or...... La violence , par moments présente et ce de façon fulgurante , est haussée au rang d' art. Il y a là une sorte d'esthétique de la violence.
Ryan Gosling ( le talentueux inspecteur dans le film " LA FAILLE " avec Anthony Hopkins.....)
joue à merveille le héros au grand coeur , à mi-chemin entre le chevalier blanc et le Samourai... Héros solitaire , taciturne dont le visage impassible , impénétrable laisse cependant deviner une vraie palette d' émotions contrôlées , contenues....
Le réalisateur Nicolas Winding Refn mène son sujet avec la lenteur qui convient au tempérament pacifique de son héros, peu à peu pris dans un engrenage de violence et de règlements de compte... Sa mise en scène, la plupart du temps contemplative se base sur des plans fixes, figés, plans de visage , avec de brusques accélérations dans les scènes de poursuites et de violence.
Tout ça , avec un minimum de dialogues et de belles plongées sur Los Angeles.

Excellente musique du film composée par Cliff Martinez ( Solaris et Traffic...)
DRIVE a été récompensé du Prix de la Mise en Scène au festival de Cannes 2011 , présidé par un certain ROBERT DE NIRO!!!!
































mercredi 28 septembre 2011

1Q84 de Haruki MURAKAMI


LIVRE

C'est avec plaisir que j'ai renoué avec l'univers si particulier de Murakami : mélange d'onirisme, d'étrangeté ET de réalisme. ( Le quotidien est toujours très présent chez Murakami.)
Les 2 premiers volets de sa trilogie " 1Q84" , seuls traduits en français sont un clin d'oeil évident au roman "1984" de G.Orwell.

On navigue entre deux mondes // , celui de la réalité 1984 et celui d'un monde habité par des "esprits"( les little people ). Deux destins , ceux de Tengo et Anaomé , se croisent , des missions s'accomplissent....Les héros se posent des questions sur le sens de leurs actes, de leurs choix.. Leurs retrouvailles sont visiblement postposées au 3ème volet de la trilogie...Et c'est là, à mon sens, le point faible du roman : cette perte d'intensité dans les 100 dernières pages où on temporise et recule l'échéance au dernier volet .

mercredi 31 août 2011

About Elly de A. Farhali


FILM

Film iranien qui ne ressemble à aucun autre...Je le qualifierais de "drame psychologique"...
En effet , si le film débute dans une joyeuse ambiance de camaraderie ....un événement va faire tout basculer et chacun(e) des protagonistes va se retrouver face à ses valeurs et son libre arbitre...
En même temps, le cinéaste s'intéresse à l'évidence à l'aspect social de cette classe moyenne iranienne qui s'occidentalise et tente de dépasser clichés et préjugés fort ancrés dans sa culture.

Le film a remporté " L'Ours d'argent" au festival de Berlin en 2009.
A voir en DVD ou au cinéma Vendôme en ce moment.




mercredi 24 août 2011

MELANCHOLIA de Lars von Triers


FILM

Le film s'ouvre , tel un opéra, sur quelques images mystérieuses , filmées au ralenti , annonciatrices d'un drame personnel et cosmique.

Premier Acte : des mariés arrivent en retard , la mariée, JUSTINE , derrière ses sourires factices, s'enlise progressivement, happée par sa mélancolie, ses peurs irrationnelles, telle la pâle " Ophélie" de Rimbaud.
Elle semble absente à son propre mariage, s'éclipsant le plus possible ,
incapable de faire face...., elle sombre...
Fête ratée , manquée...Le mari repart!!!

L' Acte Deux se centre sur sa soeur, CLAIRE , terrifiée , elle par l'approche imminente d'une
planète " Melancholia" qui pourrait percuter la terre.
Melancholia , symbole de la dépression absorbera tout, créant un anéantissement intérieur et planétaire.
Les 2 ACTES fonctionnent en contre-point: 2 soeurs, 2 fragilités , la plus fragile n'étant pas finalement celle qu'on croit.!!!

Le film joue ainsi sur plusieurs registres et permet de multiples références: littéraires ( on songe à Rimbaud, Nerval , V.Woolf...) , mais aussi cosmologiques et psychologiques.
Une citation du psychanaliste britannique D. Winnicott m'est revenue:
" Nous vivons dans la crainte d'un effondrement qui a déjà eu lieu "
En tout cas, pour Justine , il a eu lieu et elle est prête pour l'inéluctable fin du monde , plus forte que sa soeur qui en demeure terrifiée.
Ce film est subjuguant de beauté, une totale réussite esthétique. Les acteurs sont tous parfaits , y compris l'enfant. Prix d'interprétaion féminine à Cannes 2011, amplement mérité pour Kirsten Dunst et un Kiefer Sutherland , énervant de bon sens dans le rôle du beau-frère.


lundi 8 août 2011

Le REQUIEM des ABYSSES de M.Chattam


LIVRE

On le savait , le problème du MAL obsède M.Chattam.
Ce 2ème volet , après Leviatemps , le confirme.

Nous sommes toujours au début du 19ème siècle et notre héros, Guy de Timée se repose de ses aventures parisiennes , quand il est rattrapé par une actualité sordide: celle de familles entières sauvagement assassinées dans un village du Vexin.
Il propose son concours, la traque commence.
Cette recherche d'un monstre , vite rebaptisé Le CROQUEMITAINE , capable de telles atrocités , est captivante à plusieurs niveaux:
- D'abord , un parallèle s'établit assez vite dans la tête du lecteur entre les méthodes assez artisanales de la fin du 19è s , les moyens limités dont dispose notre modeste écrivain et ceux d'un profiler du 20è s , sur une scène de crime actuelle.
Le premier est quelque peu démuni face à ces victimes décimées et ensanglantées : pas d'ADN, pas de comparaisons génétiques bien sûr, mais déjà un relevé d'empreintes digitales et surtout toute la psychologie nécessaire pour cerner la personnalité déficiente du tueur , sûrement solitaire , blessé dans son enfance, confronté à une mère toute-puissante.
Cette approche psychologique , faite d'hypothèses, d'analyses d'indices , d'erreurs et de fausses
pistes est très réussie.

- Ensuite , le STYLE de Chattam s'est affiné ....Souvent , quelques mots suffisent.
Un rebondissement en coup de théâtre nous fait revenir à Paris , où des réponses nouvelles
nous sont proposées et revisitent le précédent Leviatemps .
Deux parties , deux lieux, un couple ....et la boucle est bouclée!!!

Signalons que l'épitaphe du roman jette un froid , elle est particulièrement pessimiste.
Le héros-écrivain nous livre un regard désappointé sur notre monde de technique , de communication effrénée où la guerre sera inévitable et le MAL invaincu. Selon lui, le 20è n'a rien à envier aux années 1900.

Tout cela n'est guère réjouissant , mais peut-on s'attendre à un feu d'enthousiasme de la part de cet écrivain qui nous dit sonder la part sombre de l'âme humaine!!!







lundi 1 août 2011

POETRY de Lee Chang-dong



FILM

Une grand-mère , pas comme les autres est la star de ce film tendre et émouvant...J'ai loué le DVD à la médiathèque de Zuydcote ( Vive la France ) et je ne l'ai pas regretté!!!
La comédienne est lumineuse. Nous suivons cette grand-mère , à la fois forte et fragile, qui ressent les premiers signes d'Alzeimer , s'inscrit à un cours de poésie , tout en continuant à assumer son travail et la garde de son petit-fils dont elle apprend qu'il est mêlé à une tournante dans son école...
Le film a obtenu le Prix du scénario au festival de Cannes 2010 .
Selon moi, il aurait mérité le prix d'interprétation féminine, tant son interprète , délicieuse , coquette ( avec sa panoplie de chapeaux !!! ...) et complètement imprévisible dans ses réactions habite ce très beau film.
Le réalisateur avait signé en 2007 Secret Sunshine .

mercredi 27 juillet 2011

Clair de lune de Jefferey DEAVER

LIVRE Si ce nom ne vous est pas inconnu, c'est parce que Deaver est l'auteur du livre qui a inspiré au cinéma le cèlèbre " The Bone Collector"...
" Clair de lune " est un policier original à deux titres:
1) dès le début , on accompagne les 2 meurtriers et on suit leur mode opératoire , leur rituel macabre... Une horloge est déposée non loin des victimes qu'ils laissent agoniser!!!...
2) Autre caractéristique: le duo d'enquêteurs requiert l'aide d'une spécialiste en kinésique , cad qu'elle analyse le langage corporel des suspects et décode leurs gestes, leur intonation , leur regard . Elle adopte aussi des stratégies différentes selon qu'elle a affaire à un introverti ou un extraverti. Les résultats de ses observations ne se font pas attendre et elle s'avère un atout majeur dans l'élucidation des meurtres .
Ajoutons aussi que très vite , une 2ème affaire , un trafic impliquant des policiers véreux , vient croiser la première.
Toute la 1ère partie est donc passionnante dans son déroulement narratif , mais la suite est tellement truffée de rebondissements et de retournements de situation que ça en devient invraisemblable!!!
Trop de gentils deviennent des méchants et certains suspects se révèlent innocents!!!
On sature, on n'y croit plus et on atteint vaille que vaille la fin de l'enquête.

jeudi 7 juillet 2011

PURGE de Sofi OKSANEN


LIVRE

La jeune finlandaise a obtenu le prix du ROMAN étranger 2010 pour ce roman qui nous plonge dans l' univers dur vécu par les femmes en Estonie ....

Le présent, c'est la rencontre entre 2 femmes, l'une, jeune en fuite qui ment et l'autre âgée qui l'héberge d'abord pour une nuit...Va-t-elle la garder, la protéger ou pas? .....La suite le révélera.
Mais très vite, l'auteur revient au passé , celui des années de guerre , à l'histoire d'une famille
déchirée qui n'est pas sans lien avec la jeune fille qui a en fait fui son mac-despote russe..
Vous suivez? Non ....Eh bien , je vous comprends , car ce va-et-vient entre présent et passé n'est pas du tout réussi...On perd le fil au moment où on commençait à se passionner pour ces 2 femmes et leurs réactions bien contrastées.
Il faut cependant reconnaître un style remarquable, ciselé . Notamment les passages où nous sont décrits avec un réalisme insoutenable les véritables sévices subis par la jeune prostituée...

mercredi 6 juillet 2011

Source Code de Duncan Jones



FILM

SOURCE CODE ou 8 minutes pour sauver des vies humaines...

Voilà un petit film de SF , vraiment bien foutu : intelligent , soft , sans effets spéciaux , ni images époustouflantes....
Un long plan travelling de 8' , repris en boucle par la suite , nous immerge dans un monde parallèle et inaugure un voyage temporel qui se densifie au fur et à mesure...
Dans 8' , un train va exploser à son entrée en gare de Chicago. Un passager, le héros doit interférer et empêcher ce drame. On apprend qu'il est en mission commandée pour découvrir le terroriste à bord ( les pistes sont nombreuses ....)
S'ensuit une quête dangereuse et palpitante avec sa bonne dose de suspense , mais la réussite du film tient surtout à la densité émotionnelle du personnage , ( remarquablement interprété par Jake Gyllenhaal ) à ses doutes, son sens moral ...
Il est parfait pour illustrer ce drame humain!!!

lundi 27 juin 2011

LE POETE de M. Connelly / L'EPOUVANTAIL de M.Connelly.

LIVRE : Le POETE

Le film " The lincoln lawyer " inspiré d'un roman de M.Connelly m'a incitée à découvrir cet auteur. Je n'ai pas été déçue.

Tous les ingrédients d'un polar réussi sont réunis:
Une enquête à rebondissements , de faux suicides , un meurtrier-pédophile
à l'univers glauque , un journaliste sur les traces du meurtre de son frère, qu'on intègre à l'équipe du FBI , un zeste de romance amoureuse , des soupçons non avérés et un FINAL qui surprend complètement : on a 2 meurtriers pour le prix d' 1... !!!!

L'écriture est simple, efficace, le récit progresse à un rythme soutenu , la lecture est aisée.
Voilà un policier passionnant , A LIRE cet été....

LIVRE : "L'EPOUVANTAIL"

J'ai poursuivi ma découverte de Connelly par " L'Epouvantail et je n'ai pas été déçue. Cette fois encore , on a affaire à un redoutable prédateur , traqué par le journaliste Jack Mc Evoy qui va bénéficier du concours de l'agent fédéral Rachel Walling... Ce tueur opère dans le milieu des ordinateurs, de leur sécurisation et a ainsi un accès aisé à ses futures proies!!!
Connelly maîtrise très bien l'art du polar. Avec un souci du détail, l'intrigue progresse et l'étau se resserre inexorablement autour du suspect.

J'ai aussi lu "Los angeles River" où réapparaît , à la surprise générale, le fameux "POETE" dont on finira par venir à bout!!!



jeudi 23 juin 2011

Là où les tigres sont chez eux de J-M Blas de Roblès

LIVRE
Prix MEDICIS 2008.



Dire que ce roman fut un enchantement, c'est peu dire.
Quelle érudition, quel niveau de langue, quelle imagination dans le rebondissement des intrigues ( car il s'agit bien d'histoires parallèles qui s'entrecroisent et se répondent en écho...) , la diversité des thèmes et des personnages, tous hauts en couleur...
Autour de la figure centrale , Athanase Kircher , jésuite et savant du 17ème siècle , gravitent plusieurs personnages , appartenant au présent ou au passé , tous très attachants et originaux.

On navigue en fait entre le roman d'aventures ( en pleine jungle amazonienne ou dans les favelas du Brésil....) le roman historique ( il est notamment question de la peste à Rome , du déchiffrement des hiéroglyphes , du travail artistique du Bernin, de la guerre de Trente ans.... ) , ethnologique ( certains chapitres sont " levisstraussiens " ou proches de J. Conrad dans " Au coeur des ténèbres "...).
Pas étonnant que la gestation de ce roman volumineux ( un pavé de +/- 8OO pages ) ait pris 10 ans!!!

Et pourtant , le récit ( les récits, doit-on dire...) s'achève sur une pirouette narrative et intellectuelle....une sorte d'effet de TWIST ( = distorsion) où le lecteur se sent quelque piégé :
....Ah bon! , donc tout ça n'était pas vrai !!!
Le lecteur ignore également le sort de certains personnages , il suppute... s'interroge.
Elaine est-elle morte ou survivante de l'expédition géologique ? Comment se solde l'affaire du véreux colonel Moreira ? Noema retrouve-t-elle son père ?


C'est volontairement, sans nulle doute, que ces destins restent inachevés.

dimanche 19 juin 2011

The tree of live de Terrence MALICK


FILM
PALME d'OR 2011......du festival de Cannes.
Que dire? Je ne sais par quoi commencer......par un éloge de cette ODE à la nature à travers un florilège des plans , esthétiquement parlant , les plus réussis du cinéma ?
OU ..... par le constat d'un ENNUI profond qui s'installe au cours du film ?

C'est peu dire que dire que le film est lent , long, interminable ....Les dernières 20 minutes n'apportent rien de vraiment intéressant à ce festival de photos splendides ....
Le film , plein de poésie , de symbolisme plaira aux contemplatifs , c'est sûr.....mais le propos philosophico-religieux qui le sous-tend me semble mince, vu et entendu tant de fois , d'une grande naïveté..... Dieu permet-il le Mal, la souffrance, la mort ? Comment peut-il reprendre une jeune vie?
Pourquoi ?
Ces questions , sans réponses , habitent le film , le hantent jusqu'à l'obsession , le rendant par moments "irregardable" ( plusieurs spectateurs quittaient la salle!!!....).
L'histoire, celle d'une famille des années 50 , avec un père psychorigide , une mère aimante et laxiste et 3 garçons qui subissent l''étouffement familial.... ( le drame est évoqué au début...) est la substance permettant à ces interrogations philosophiques de se développer sur le mode d' un opéra visuel...
Les acteurs sont tous parfaits , ( Brad Pitt parvient à nous faire oublier que c'est Brad Pitt: pas mal, non?!!.... et Jessica Chastain, remarquable dans le rôle d'une mère tendre à l'excès... ) , leur jeu tout en retenue laisse transpirer leur intériorité à la dérive.
En résumé, je suis partagée entre un mélange d'admiration ,d'agacement , mais aussi d'INDIFFERENCE devant ce film qui n'est pas parvenu à m'émouvoir , tant le point de vue est mental et distancié!!!!



lundi 13 juin 2011

GET LOW de Aaron Schneider




FILM

Get Low.....ou ...l'Histoire de l'homme qui voulait assister à son propre enterrement.


Belle performance d'acteur : ROBERT DUVALL , présent dans " Apocalypse Now" et "Thank you for smoking" ....trouve un vrai accomplissement dans ce rôle de vieux grincheux taciturne.

Il est épaulé par 2 formidables pointures du cinema : Bill Murray et la trop rare Sissi Spacek...

Les premières séquences du film sont formidables , alertes ... Une suite de répliques corrosives et de plans surprenants . La suite, plus psychologique et introspective perd en intensité et en humour...

On "attend" un peu que nous soit révélé ce fameux secret honteux qui a hanté le vieil homme pendant 40 ans ...., ce qu'il fera lors de la "funeral party" , apothéose du film.


Premier film très réussi quand même...reste à confirmer, comme on dit!!!....

dimanche 12 juin 2011

Never let me go de M.Romanek








FILM
SURTOUT , ne pas connaître le sujet avant de découvrir le film!!!
Film noir, dérangeant sur fond de questions éthiques. Vu début avril.
Une histoire d'amour impossible, à la " Tristan et Iseult" , on connaît, sauf qu'ici, elle est rendue impossible pour une raison supérieure : le service de la science.
En effet, de ce pensionnat "so british" , sortent des adolescents dont le destin est totalement clos , sans avenir aucun...Cette histoire si réaliste et contemporaine en apparence piège le spectateur , car elle joue bien sûr sur des enjeux du futur , celui du respect inaltérable de chaque vie humaine , unique . S'agit-il de Science-Fiction ou d'une Histoire d'amour tragique?
Les deux , bien sûr.
L'intensité dramatique croissante fige le spectateur dans une sensation de plus en plus oppressante. On n'y croit pas, on n'ose y croire , à ce monde pragmatique et à ses serviteurs.Est-ce cela qui nous attend dans un avenir plus ou moins proche? ça fait peur!


3 acteurs remarquables à épingler: dans les rôles féminins : Carey Mulligan et Keira Knightley...le rôle masculin est tenu par Andrew Garfield.

mercredi 25 mai 2011

PINA de Wim Wenders


FILM

Pour rendre hommage à la chorégraphe, Pina Baush , Wim Wenders , son ami a choisi de filmer les danseurs de la troupe.
Ce ballet gestuel est une totale réussite esthétique et humaine. Nous découvrons la technique particulière de Pina ( cette suite de petits gestes anodins répétés à l'envi, cette fluidité et désarticulation du buste et du haut du corps....) , ses thèmes de prédilection tournant autour de la communication hommes/femmes , sa dramaturgie si particulière...., mais aussi l'osmose existant entre elle et ses élèves qui la vénèrent et lui rendent un vibrant hommage dans les quelques plans parlés.
Ils sont une partie d'elle, guidés par son regard et son exigence douce qui fait que chacun(e) se surpassait , creusant en lui plus avant son potentiel propre.
Le recours du cinéaste à la 3D se justifie totalement , elle permet une profondeur de champ et met en relief les gestes et la sculpturalité des corps.
Etrangement , la NATURE est très présente tout au long du film , l'eau, la terre brune, les feuilles, les roches....mais aussi la vie urbaine , ses rues, son trafic , son métro aérien...
Tout cela donne de l'air , fait respirer , sortir de l'espace confiné d'une "salle de spectacle"...

Ce film est
un enchantement , un régal, un moment de GRACE absolue....Il ne faut en aucun cas être un spécialiste ou pro de la danse pour l'apprécier.

jeudi 5 mai 2011

La merditude des choses de F. Van Groeningen

FILM
Je viens de découvrir le film en DVD.....Que dire? sinon un sentiment de total écoeurement au spectacle de cette famille complètement barjo. Un père et des oncles , de vrais piliers de bar , pathétiques à souhait ....seul l'ado, futur écrivain est touchant dans sa retenue , sa complicité avec sa grand-mère humaine qui essaie tant bien que mal de garder le cap...
Certains ont osé la compararaison avec l'univers de Brel, mais BREL , c'est quand même la poésie à l'état pur , dans la chanson "L'ivrogne" par exemple... Ici, on nous propose une chronique de beuveries ordinaires , à coups de "concours" de bières...

lundi 25 avril 2011

La vie très privée de Mr. SIM de Jonathan Coe


LIVRE
Décidément, je ne partage pas l'enthousiasme des critiques pour le dernier roman de Jonathan Coe. Bien sûr, on retrouve l'originalité du style et des situations ( notamment le dialogue surréaliste qui se noue avec la voix féminine du GPS , symbole de son inconscient?...) , cette originalité est indéniable, mais ça part trop dans tous les sens.
En dehors de leur intérêt narratif , les incursions dans le passé du héros, les révélations sur son père issues d'un courrier retrouvé chez un ami de ce dernier, la nouvelle écrite par une épouse qui l'a récemment quitté.....tous ces récits dans le récit ont de quoi lasser et font éclater le récit en de trop nombreux chemins de traverse.
J'ai eu l'impression d'un écheveau de laine aux multiples couleurs qui se dévidait sans qu'on perçoive l'unité du pull à confectionner!!!

J'avais , par contre, beaucoup apprécié " La pluie avant qu'elle ne tombe" , son précédent roman.
J'en avais rédigé une critique le 9 août 2010 sur le BLOG.




mardi 19 avril 2011

Revenge de Susanne BIER





FILM
Après "Brothers" et " After the wedding" , Susanne Bier nous propose un voyage au pays de la violence. Violence scolaire, intrafamiliale et géopolitique.
Voyage réel d'un père de famille , docteur au Soudan, dont les aller et retour fragilisent le lien familial , mais aussi voyage intérieur de 2 enfants , déjà blessés par la vie, enfants aux visages fermés dont l'un veut jouer au caïd protecteur et revanchard...
Comment réagir à la violece, à l'agression, si minime soit-elle , sans la banaliser, sans se montrer lâche...., mais sans non plus se faire justice soi-même , en se vengeant ?
Ces questions délicates traversent le film dans une tension croissante , comme une cocotte-minute prête à exploser!!!
On s'attend au pire. Heureusement , apaisement et compréhension seront au rendez-vous.


Susanne Bier a reçu l' OSCAR du meilleur film étranger pour "REVENGE" cette année.

Le violon du diable de Preston § Child




LIVRE

Des victimes retrouvées calcinées, sans traces de feu, un pasteur investi d'une mission apocalyptique , un duo d' inspecteurs plein de ressources et nous voilà partis dans une enquête à rebondissements...Quelques trouvailles renforcent l'intérêt des +/- 700 pages: le secret des fissures du vernis d'un violon qui n'a rien de métaphysique ( p.594 ), l'utilisation improbable de micro-ondes, les dates de quelques grandes catastrophes planétaires revisitées à la lumière du nombre d'or......
Un bé-mol : l'enquête peine à démarrer , ne devenant captivante qu'après les pages 200..., la lecture s'en trouve donc alourdie.


Preston § Child sont aussi les auteurs de "La chambre des curiosités".

mardi 29 mars 2011

The adjustement bureau de G. NOLFI


FILM Chacun croit évoluer dans la vie , maître de ses choix et de sa destinée. Un jeune sénateur ( David Norris ) , promis à une belle carrière politique découvre à ses dépens qu'il est manipulé par une instance suprahumaine " L'AGENCE" et ses sbires ( tout droit sortis de Mad Men ) qui appliquent un Plan aussi impersonnel qu'implacable. Ce sont eux qui tirent les ficelles, édictent les règles, vérifient et interviennent pour rectifier les trajectoires. Selon le Plan, David ( alias Matt Damon ) doit renoncer à sa passion naissante pour une jolie danseuse, Elise pour assurer son avenir politique et réaliser ainsi le rôle que le destin lui a assigné dans l'Histoire avec un grand H. Vaincra-t-il ces opposants déterminés à entraver ses projets? Obéira-t-il? renoncera-t-il à cet amour ou déjouera-t-il le Plan?


Ces questions assurent le suspens du film , qui a le mérite de proposer des personnages crédibles, tout en surfant sur 2 genres pour le moins éloignés : la SF et la comédie sentimentale. Autre intérêt du film : la découverte de New York, de ses immeubles insolites , des intérieurs cossus , mais aussi de ses quartiers glauques.... En somme , un " petit INCEPTION" , moins sophistiqué sûrement mais qui tient la route et pose au passage quelques questions philosophiques intéressantes , celles du libre arbitre, des valeurs qui guident nos choix... Une histoire d'amour plausible sur fond de SF : pas mal non?

dimanche 13 mars 2011

La carte et le territoire de Michel HOUELLEBECQ.


LIVRE
Récompensé du " Prix Goncourt 2010 " , ce roman est moins original, moins provocateur aussi que les précédents. On est loin des prises de positions tranchées sur le terrorisme , le sexe....auxquelles Houellebecq nous avait habitués.
C'est plus consensuel, c'est un Houellebecq aplani, adouci, affadi, disent certains...N'empêche on s'amuse, on sourit...C'est qu'il sait pratiquer l'auto-dérision , notamment en mettant en scène son propre personnage: un certain "Houellebecq"....et même son assassinat dans la 3ème partie du roman.
Le récit avance au gré des diverses rencontres d'un certain Jed Martin et s'accompagne de multiples considérations sur des people ( Julien Lepers , Beigbedder, J.P. Pernaut , Bill Gates...)
mais aussi sur des sujets plus "techniques", tels la pondaison de la mouche domestique(p.275) ,l'appareil-photo de marque Samsung, le bichon, la ville de Beauvais, les performances de l'Audi...etc
Chaque micro-événement du récit est prétexte à commentaires, digressions, précisions, comme si Houellebecq dépliait la carte, ouvrait des tiroirs ,inventoriait des typologies...
L'écrivain a visiblement consulté moult sites de documentation pour agrémenter son propos ( on l'a d'ailleurs accusé de "plagier" Wikipedia...) , mais pourquoi pas? Ce souci du détail donne du piment au déroulement d'une histoire somme toute assez banale , car Jed Martin reste un homme moyen, un Monsieur " Tout le monde" qui voyage 1 ou 2 fois en avion, se déplace en France à bord d'une Audi, qui passe les réveillons de Noël avec son père, peint un tableau , vit une courte histoire d'amour et se retire à la fin de sa vie dans la maison de ses grands-parents...
Pas de quoi attraper des palpitations donc , ni se passionner pour ce héros fort ordinaire.
MAIS je le redis , c'est plaisant à lire, léger et LE STYLE est au rendez-vous!!!

lundi 28 février 2011

BIUTIFUL de Innaritu


FILM

Le visage quasi-impénétrable de X. Barden emplit de bout en bout le film.
Film noir, sombre, déprimant où tout n'est qu'errements, chaos, déchirements....
Aucun salut, aucun espoir pour personne. Le pessimisme du réalisateur atteint cette fois un sommet. Aucun espoir pour cet homme qui vient d'apprendre qu'il est condamné ( cancer généralisé ) ni pour des clandestins exploités qui "sur"vivent dans une cave insalubre...
Le personnage central est poignant, car complexe : ni vraiment un héros, ni un "vrai" salaud.
Capable d'émotion, de vraies ouvertures vers les autres ( ses enfants, une femme africaine sans logis....) , il vit néanmoins du travail au noir de clandestins , dont le destin se soldera dramatiquement.
Il y a donc plusieurs strates dans ce film : sociale, familiale ( face à une épouse immature , il se révèle père protecteur et aimant ), personnelle.
L'action se passe à Barcelone, pas la ville riche et coquette des ramblas, plutôt ses bas-quartiers poisseux, ses logis miteux occupés par une population étrangère misérable et ghettoïsée...

On est loin du psychopathe incarné par X.Barden dans " No country for old men" , mais l'interprétation est tout aussi intense. Celui-ci a reçu , cette année le prix de l'interprétation masculine à Cannes.

dimanche 20 février 2011

TRUE GRIT des frères Coen


FILM
D'une facture beaucoup moins originale que le "déjanté" : No country for old men" , le western des frères Coen est cependant plaisant à regarder...
Une classique histoire de vengeance sur fond de superbes paysages ....l'originalité venant du fait qu'elle est menée par une jeune fille de 14 ans qui a engagé , péniblement d'ailleurs , les services d'un marshall , peu fiable de prime abord , surtout intéressé par le whisky....pour retrouver le meurtrier de son père.
Sur leur route, ils croiseront un jeune "Texas ranger", naïf et appliqué dont les méthodes divergent de la manière brutale du Marshall. Lui aussi piste le meurtrier pour d'autres méfaits.
Et donc s'ensuivent des affrontements, des échanges orageux entre les 2 hommes que la gamine arbitre et temporise... L' ADULTE, c'est elle ...et c'est là , l'intérêt du film : le rôle-titre a été confié à une toute jeune actrice, nominée aux Oscars , dans la catégorie " Meilleur second rôle".
L'humour est bien sûr au rendez-vous, avec ses situations cocasses , décalées et ses quelques dialogues absurdes ( notamment une scène de négociation au tout début du film !!! ).
C'est donc un western rigolo à la morale toute classique , mais dépourvu de ce grain de folie, qui habite les autres films des Coen ....un peu trop "clean"!!!
Jeff Bridges frise trop la caricature à mon goût et Matt Damon est mal à l'aise et peu crédible dans le rôle du "pigeon" , figure qui est quand même le fil rouge et la marque de fabrique des films des Coen.

jeudi 10 février 2011

L'HOMME INQUIET de H.Mankell


LIVRE

H.Mankell a l'art d'insuffler à son récit la juste dose de psychologie et d'intériorité.
Tout en développant la trame policière, il nous livre les questionnements, les faux pas, les soucis de santé de son héros. Pour celui-ci, c'est l'heure des bilans qui a sonné, l'heure d'évaluer les choix qu'il a faits , tant amoureux que professionnels, car tout policier qu'il est, Kurt Wallander n'en reste pas moins un homme sensible et fragile qui, à 60 ans , s'interroge sur sa solitude, sur son couple brisé, sur son devenir à la pension...
C'est un être terriblement humain et attachant que nous suivons pas à pas.
En même temps, l'enquête policière autour de la disparition inexpliquée d'un couple est passionnante de bout en bout....Inutile de dévoiler la fin du récit , le dénouement de l'enquête, conséquences logiques du flair, de la perspicacité et de l'obstination du célèbre inspecteur

lundi 7 février 2011

NAISSANCE D'UN PONT de Maylis de Kerangal

LIVRE
Récompensé par le PRIX MEDICIS.

L'écriture est flamboyante, le verbe précis, la phrase ciselée......mais la beauté formelle de cette écriture si distanciée fait barrage.
On lit en se répétant sans cesse :" Comme c'est beau, comme c'est bien écrit...."
Et ça, à la longue, ça devient lassant.
L'histoire, elle , tourne autour de la construction d'un pont . Les protagonistes nous sont minutieusement présentés : ouvriers , architectes, grutier, plongeur.... Le problème, c'est qu' à la page 100, il n'y a toujours pas le début du commencement d'une intrigue, d'une action haletante..
Plus avant dans le récit surviendront une grève, un arrêt du chantier pour 3 semaines, une tentative de sabotage avorté, une romance avortée....Pas vraiment de quoi fouetter un chat ou tenir le lecteur en haleine.
Bref, j'ai lu ce roman , partagée entre un sentiment d'irritation et d'admiration : quel phrasé!!!
MAIS : trop de style TUE le style!!!
Le récit progresse à coups d'énumérations, parfois incroyables, sans dialogue aucun...
Le vocabulaire d'un haut niveau ( exemple p. 149: un bâtiment coruscant ???...) , le niveau de langue ne facilitent vraiment pas l'apprivoisement, ni une quelconque identification aux acteurs de cette construction titanesque.
L'histoire m'a laissée DE MARBRE!!! ............


Sur le plan du STYLE, je ne résiste pas à l'envie de retranscrire une demi-page époustouflante consacrée à la première rencontre d'un couple dans une chambre d'hôtel...:

"...une chambre qui est une parmi d'autres, absolument semblable aux autres, exactement comme eux qui sont un homme et une femme parmi des milliards d'autres, et une fois entrés la sensation d'un soulèvement scandé, ils se déshabillent en silence, sont assis chacun d'un côté du lit mais s'entreregardent toujours par-dessus l'épaule -- c'est long tous ces vêtements à enlever, ces épaisseurs de tee-shirts, ces lacets à défaire, chaque geste libérant des odeurs d'épidermes par-dessus quoi émane celle du chantier, comme un fluide commun --, ils sont nus maintenant, et leurs peaux que l'obscurité fusionne prennent même température et mêmes nuances carbone, ils se tendent une main jusqu'à se toucher par-dessus le lit, jusqu'à se rapprocher l'un contre l'autre, alors c'est le grand tâtonnement, l'opéra tactile, et les corps à fragmentation multiple qui se débrouillent parfaitement bien dans la pénombre." p.242.

N'est-ce pas magnifique?

lundi 31 janvier 2011

The way back de Peter Weir


FILM

Bien sûr, ce film n'est pas à classer au rang des chefs-d'oeuvre du 7ème Art, il n'en reste pas moins que le chemin ardu parcouru par une poignée d'évadés du Goulag vers la Liberté ne laisse pas indifférent.
Impossible de rester insensible à cette leçon de courage d'hommes qui ont préféré vivre (ou mourir?...) libres que de demeurer en cage.
Même si le film traine en longueur ( dans sa 2ème heure , notamment.....) même si les scènes de marche se répètent à satiété, frisant l'overdose ...., on est conquis par la beauté absolue des images ( variété remarquable des paysages traversés : de la Sibérie, en passant par le lac Baikal , le désert de Gobi et "l'infranchissable " Himalaya...) . Le National Geographic apparait dans le générique.
Des acteurs convaincants , suffisamment contrastés ( Ed Harris toujours aussi impressionnant )
nous permettent de vibrer à cette incroyable aventure . On imagine l'endurance , la volonté , l'indispensable solidarité et le dépassement de soi de tels héros....Et pourtant, le réalisateur n'appuie nullement sur la corde sensible , purement émotionnelle...C'est le spectateur qui doit accomplir une sorte de travail d'imagination et d'identification pour ressentir les faits.


Mentionnons que Peter Weir est l'auteur du film célèbre et dérangeant "The truman show".

dimanche 23 janvier 2011

Hereafter de Clint Eastwood


FILM
Qu'on ne vienne pas me dire que le dernier film de C.Eastwood , "Au-delà" est une approche philosophique de la mort ou une quelconque réflexion métaphysique ....
Et ce ne sont pas les quelques flashes de lumière fantômatique , visions de ce tunnel blanc qui serait le passage vers l'au-delà qui y contribuent !!!
De ce film , je retiens trois belles histoires dans lesquelles les personnages ont affaire avec la mort , mais à chaque fois d'une manière très distincte et donc la rencontre des 3 trajectoires à la fin est finement amenée et vraisemblable.
MAIS le film manque de force et de profondeur...Le jeu des acteurs , selon moi, n'en est pas la raison , plutôt le scénario qui est léger, léger ... avec son happy end simplet pour couronner le tout.
Au lieu de ressentir quelqu'émotion face aux troubles , aux doutes des personnages ainsi qu'à leur quête , on reste impassible et c'est la lassitude qui s'installe.
Le film manque de rythme et ce n'est pas l'entrelacement des 3 destins dans 3 villes différentes qui parvient à sauver la mise.
Bref, c'est plutôt la déception, l'impression que le cinéaste américain est passé à côté de son film.

mercredi 19 janvier 2011

Incendies de D. Villeneuve


FILM

Après le décès de leur mère, deux jumeaux ( surtout Jeanne ) entament une quête qui va aboutir à une révélation terrible, ... terrifiante même, ... une vérité insoutenable, digne d'une tragédie grecque.
Le testament leur a en effet révélé l'existence d'un frère ignoré et d'un père toujours en vie!!!
Cette quête s'accomplit dans le pays d'origine de la mère, le Liban , pays jamais explicitement nommé...
Passé et présent se rejoignent, s'entremêlent...Deux visages aussi: visage de la fille et visage de sa mère , jeune, militante, torturée , mais survivante qui a émigré au Canada...
Mélange aussi détonant entre l'accent québécois et la langue arabe!!!
Denis Villeneuve est canadien et il signe là son 3ème film.
Le film est BEAU , car il est sans apprêts, sans emphase...Les faits nous sont présentés sobrement , dans leur implacable déroulement , sans violence gratuite...à nous spectateurs d'en extraire la quintessence, l'humanité au-delà de tel ou tel pays , telle ou telle culture.
Les beaux visages des 2 femmes nous y aident.

Signalons que le film est "nominé" aux Oscars!!!


lundi 10 janvier 2011

Silent souls de A. Fedorchenko


FILM

Il n'y a qu'un "russe" pour nous proposer un film à la fois SENSUEL et MYSTIQUE!!!
En effet, l'amour éprouvé par un mari pour sa femme décédée est évoqué à travers quelques plans audacieux, évocateurs d'une chair et d'un corps pour le moins voluptueux.
Dans le même temps, le mari secondé par un ami accomplit un rite propre à sa culture: reconduire le corps de sa femme jusqu'à une rivière et rendre les cendres de celle-ci à l'eau-mère...
Rite réel ou imaginé?.....Peu importe , car les gestes de ce rituel , précis, ultraréalistes et étrangement simples , tels - la toilette de la morte, la préparation systématique du bûcher
funéraire, - les cendres versées dans l'eau....
tous ces gestes sont destinés à exprimer l'attachement et adoucir la peine.
Le film est une réussite esthétique : beaucoup de plans très "techniques" , longs travellings, belles plongées et contre-plongées, mais l'âme dans tout ça???
Car, il me faut l'avouer, je suis restée extérieure à ce film que j'ai regardé comme un bel objet,
sans ressentir d'émotions...
En effet, rien de sentimental , ni de tendre dans l'évocation de l'amour passé, juste l'emprise d'un homme sur une épouse soumise à ses caprices et fantasmes sexuels ( tel la laver à la vodka!!!....)
Ce matcho endeuillé n'avait rien pour émouvoir.
Bref, je ne souscris pas du tout à une série d'expressions louangeuses lues dans la presse du genre : "film lumineux" ou " éblouissante découverte" ou encore " belle ode à la féminité" .......

Je serai heureuse d'entendre d'autres réactions à ce film.

mardi 4 janvier 2011

POLICIERS




LIVRES
Depuis quelques mois, je me suis limitée à la lecture de policiers , divers policiers.....et donc, plus de critiques littéraires à proprement parler.

Merci à Christelle qui m'a fait découvrir l'univers et l'écriture de Chattam... J'ai lu tous ses romans les uns après les autres dans le désordre et avec délice !!!
Aux amateurs, il faut commencer par "L'âme du Mal"!!!

Merci à Edith et Arnaud de m'avoir parlé de Mo Hayder dont j'ai également lu tous les romans. Lisez Tokyo , tout à fait original , car polar sur fond historique. Rituel , Skin et Birdman aussi sont glauques à souhait.

The next three days de Paul Haggis

FILM
Qui est sensible au charme de Russell Crowe , à son charisme , appréciera comme moi sa prestation dans "The next three days" de Paul Haggis.
J'ignorais tout du film original français "Pour elle" et je me suis laissée emporter par la vague , celle de cet acteur tout à la fois rassurant, déterminé et sensible...
C'est peu dire qu'il porte le film sur ses épaules, endossant simultanément les rôles de mari confiant, de papa cool, de prof consciencieux , de truand crédible qui prépare "son coup" dans les moindres détails ( kidnapper sa femme de la prison où elle est enfermée pour un meutre qu'elle n'a pas commis?....) et face à l'imprévu, trouve à chaque fois des solutions fines et inattendues pour le spectateur.
Car il s'agit bien d'un thriller qui réserve d'improbables rebondissements et maintient le suspense jusqu'aux dernières images. A voir donc.

Signalons que Paul Haggis a réalisé "Crash" ( Collision) en 2006, film qui a remporté l'oscar du meilleur film et du meilleur scénario original.