vendredi 26 avril 2013

La fin de la saison des guêpes de Denise MINA.

LIVRE 

N'est-ce pas un comble que de terminer un POLAR  avec une multitude de questions qui restent sans réponses ?? !!!   ....Et  Edith  ne me contredira pas ......
Première scène du roman : deux jeunes gens , Thomas et "Squeak" ...  ( du moins UN des deux .... ) assassinent sauvagement  Sarah Eroll.
L'enquête menée devrait donc , en toute logique nous révéler LE  coupable....                                               En toute logique !!! ....Pourtant , on referme le livre avec 1000 questions.

- Pourquoi Squaek s'est-il confié au prêtre ivrogne ?  p360.
- Quel rôle joue Kay , elle dont les deux garçons  ont été accusés à tort? 
- Que révèle l'analyse comparative des empreintes des baskets sur la scène de crime ?
   Et finalement lequel des deux , Thomas ou Squeak  ??? ....s'est acharné sur la victime?

Chacun fait , bien sûr , porter le chapeau à l'autre. p 457.
Autre question : les deux jeunes gens se sont trompés de personne , on le comprend très vite ,                 mais .... COMMENT  ont-ils pu se tromper ? Ce n'est jamais expliqué.
De plus , à aucun moment , nous n'apprenons  quel était exactement leur MOBILE !!! ....Un comble !!!
Et donc , ce polar reste désespérément dans un grand FLOU artistique.

Signalons que Denise MINA , écossaise n'en est pas à son coup d'essai ....C'est son 10ème roman 
dont 6 sont parus en français. 

Voici un extrait d'une critique d'un Blog français consacré aux polars . L'avis nuancé révèle une autre approche du roman de D.Mina:

Dans "La fin de la saison des guêpes", l'intérêt n'est pas tant d'identifier un coupable - le lecteur assiste aux prémices du meurtre - que d'observer Alex ( L'enquêtrice ) . La voir se débattre avec ses collègues amorphes et ses souvenirs douloureux, cheminer avec son gros ventre où s'agitent des jumeaux déjà toniques. Une enquêtrice endeuillée et enceinte qui bouscule une brigade sexiste et désoeuvrée : le propos féministe est clairement assumé. Avec en toile de fond un choc de classes sociales dans lequel elle s'efforce de rester neutre. L'héroïne aurait pu paraître "sur-humanisée" si l'auteur n'avait pas investi autant dans chacun des autres personnages.


mardi 23 avril 2013

Vous êtes sale .....je peux tout vous dire. de Cécile SALES

LIVRE 

Ce livre vivant , émouvant , remarquablement écrit peut intéresser  toute personne , un tant soit peu , à l'écoute d'elle-même , de son histoire, de son passé ...
Point n'est nécessaire donc  d'être psychanalyste  ou d'avoir entrepris une analyse pour le lire.
Je tiens à remercier Myriam qui me l'a glissé entre les mains , pensant qu'il était susceptible de m'intéresser. 
 
A  contre-courant des livres où les écrivains " se racontent " ,  Cécile SALES  partage avec le lecteur les traits dominants de sa personnalité enfantine, de la constellation familiale  : un père lointain,  une mère qui
l'effraie et ne lui marque quelque attention  que quand elle tombe malade !!! ...
Jeune adulte , mariée et heureuse en apparence .... pour elle , "tout ne va pas bien " . Elle se tourne alors
vers la psychanalyse. Les rendez-vous réguliers , 2 fois (parfois 3 ...) par semaine , rythment sa vie .
Elle prend conscience de  ses idéalisations , de " l'idée"  qu'elle se faisait d'elle-même .... mais aussi de ses attentes vis-à-vis de l'homme de sa vie qui devait combler ses manques , être " la bonne mère " qu'elle n'avait pas eue ...
Son désir  se précise peu à peu de devenir psychanalyste ...
Cette partie consacrée à sa pratique d'analyste est passionnante  et décrite en termes non seulement éclairants , mais surtout  accessibles à tout un chacun. On en apprend plus sur le rituel des séances  , le silence , l'écoute , le transfert , le contre-transfert ....Mais on est loin du jargon scientifique et malheureusement souvent hermétique des écrits psychanalytiques ...
ça parle au coeur avec simplicité et authenticité  dans une écriture fine , subtile et généreuse .
Oui , généreuse .... car on perçoit  un immense  respect du patient (  l'analysant )  , de son parcours  avec ses doutes , ses coups de colère , ses découragements aussi et son désespoir.

Le livre se clôt sur 4 cas !!! ....4 patients ( 2 hommes  et 2 femmes )  bien différents  aux trajectoires  de vie chaotiques . Trois d'entre eux s'en sont sortis . Pour le dernier , c'est un constat d'échec dont elle ressent encore la blessure.

Je joins 2,  3 citations qui illustrent  ce que j'entends par écriture fine, subtile :

                   - " Il faut pourtant accueillir ces sentiments , tout en sachant que ce n'est pas vraiment à moi    
                       qu'ils s'adressent., que je ne suis qu'un intermédiaire , qu'une image.
                       En tenir compte , les laisser se déployer , c'est pouvoir les utiliser comme les  matériaux
                       inhérents à la cure . S'ils me sont adressés , ces sentiments ne me sont pas destinés ."
                       ( Quelle nuance!!! ). p114.

                  - Sur le silence : " Après , vient effectivement le temps du silence créant un espace dont
                    le patient s'empare insensiblement, qu'il fait sien peu à peu . Où naît sa parole à lui que je n'ai  
                    qu' à soutenir , à relancer , manifestant que je l'entends et l'écoute."  p 105.

                  - Chaque psychanalyste  est un malade "guéri" qui garde en lui les blessures de son enfance ,
                     dont les cicatrices sont sa mémoire ' !!!    p 91.


mardi 16 avril 2013

SIDE EFFECTS de Soderberg

FILM

  SURTOUT  ,     NE    PAS    LIRE    CETTE    CRITIQUE   avant   d'avoir  vu   le  film !!!

Soderberg , 50 ans  est au sommet de son art.

On se laisse facilement embarquer dans cette histoire , somme toute assez banale :
une femme fragile accueille son mari à sa sortie de prison.
Elle se sent vite inutile , elle semble flotter , a des moments d'absence , elle tente même un geste suicidaire.
Elle entame alors des séances chez un psy ( Jude Law ) auquel elle raconte son mal être , ses états d'âme ...
Il l'écoute et pour l'aider , lui prescrit des antidépresseurs  aux noms barbares , genre Ablixa, Prozac ...
Notre psy est aussi lié à certaines firmes pharmaceutiques ...

Alors , on croit tenir un film sur la dépression, son traitement psychique et chimique .....et on ne voit pas venir , mais pas du tout  le gouffre dans lequel cette histoire s'enlise et s'empêtre , ni le virage à 180° degrés opéré par Soderberg ;
TWIST , vous avez dit " effet de Twist" ....Il est ici radical.
Du Grand Soderberg , je le redis ..... AU   SOMMET    DE    SON    ART .

dimanche 14 avril 2013

Au bout du conte .... de JAOUI/BACRI



FILM

Quand     Bacri/Jaoui   font du     Bacri/Jaoui ......
Mais c'est quoi " leur personal touch " ???
Un sujet  toujours traité avec tendresse , sincérité  ET  .....  intelligence .
Les jeux sociaux,  les peurs individuelles,  les  travers de chacunsont découpés ici aussi au scalpel ......et
toujours avec humour et finesse.
Quitte à ne pas se montrer  consensuel , on met à mal les idées toutes faites sur la joie d'éduquer les enfants , la fidélité dans le couple , l'amour qui rend heureux et pour longtemps .....
Car , c'est bien  le conte de fées que le film revisite avec originalité et subversion . Et ,  LE CONTE est agréablement perverti :  << un prince charmant pas très charmant , une Cendrillon  un peu Bécassine  , une belle-mère joliment reliftée , une tante débordante d'humanité ..... Tous sont des héros un peu à côté de leurs pompes , ce qui les rend diablement attachants .

Et les acteurs ? Bacri  joue  toujours son gros bougon , il est irrésistible et  Jaoui  est bien décalée , perdue dans certaines difficultés existentielles  , mais gardant le cap ...
La révélation du film , c'est , disons-le , la performance de  Benjamin Biolley  ..... Oui, oui , le chanteur , très crédible dans le rôle du "   Grand  Méchant  Prince  Charmant ... " . Sobre Don Juan à faire pâlir n'importe quelle jeune fille en quête du Grand Amour !!!!

J'ai pris l'habitude de mentionner des avis de critiques ou d'internautes dont l'AVIS diffère fort du mien .
En voici un : 
                                                                                                                                                                   " Quel mauvais film, sans aucun charme. Jacri fait du Baoui et vice versa, et le pire, c'est que certains acteurs les imitent (hésitations, bégaiements...). Mais le pire, c'est que c'est complètement décousu, on sent que les auteurs avaient des sujets en réserve et les ont collés dans ce fourre-tout. Je ne vous parle pas du pire, d'un immortel ennui (pire que mortel), les scènes où le vieux apprend à la vieille dame à conduire. C'est moche, plat, creux ! ça doit se passer dans un bled minuscule bien qu'urbain, parce que les personnages se croisent à tous les coins de rue. Ah oui, excusez-moi, c'est la magie du conte de fées. Rien n'y fait, tout compte fait, c'est un pur navet. Ben oui! "






Le passé ne meurt jamais de Deborah CROMBIE.

LIVRE

Une histoire de soeurs, Jo  et   Annabelle  qui se sont protégées , puis détestées.
L'une , visiblement amateur d'hommes , Annabelle est la  victime .
L'enquête met en lumière la panoplie de ses amants, Gordon  , le fils et  Lewis , le père , mais aussi son propre beau-frère , un certain  Martin Lowell , le mari de Jo .....

Bon, ça nous fait déjà une belle liste de  suspects  potentiels  avec des mobiles variés :  la jalousie, la main mise sur une entreprise familiale de thé  ( "The Hammond's tea" ) , la vengeance ....
A ce beau tableau de chasse , il faut ajouter  Reg  Mortimer , le  fiancé meurtri qui s'est précisément
disputé avec Annabelle , le soir du meurtre ....
Tout cela sans compter que le père Lewis FINCH et le père d'Annabelle , William HAMMOND se sont connus pendant la guerre à Londres et semblent , au fil du temps , devenus des ennemis jurés !!!

Que s'est-il donc passé ce soir-là ? ....  L'enquête piétine , même si un secret jalousement  gardé depuis les années de guerre s'avère être une bombe à retardement de toute cette histoire .
La fin révèle  LE coupable , ma foi bien inattendu, mais aussi trop inexpliqué !!!
Opacité volontaire de l'écrivain ?  Insuffisance d'éclairage sur les mobiles ? ou pourquoi pas : inattention du lecteur(trice) sur les indices ????

Voià un comble quand même de voir l'explication finale échapper au lecteur d'un policier.
Il faudrait qu'Edith ou Christel le lise ....  elles qui m'ont recommandé de si bons policiers !!!!