mardi 31 mai 2016

OUR LITTLE SISTER de Hirokazu Kore-eda

FILM        

                                                                                                                                                             J'avais beaucoup aimé le film "Tel père,tel fils" du cinéaste japonais.
Il y avait une vraie dynamique dans ce film,une évolution des caractères des personnages,de leurs réactions.Cette fois,le film,présenté à Cannes en 2015, est très lisse,il avance tel un train sur ses rails sans aucun imprévu,ni aspérités.
Bien sûr,ce thème de la famille qui tient à coeur au cinéaste est touchant et empreint de tendresse et de douceur.Trois soeurs accueillent chez elle une demi-soeur et les liens d'affection se tissent et se renforcent sous nos yeux,mais cela suffit-il à faire un film?
Les gros plans du  visage de la soeur aînée sont légion de même que les repas familiaux,moments d'échanges de pas mal de banalités.On suit plus ou moins l'histoire de chacune,sans jamais être vraiment  intéressé ou interpelé.Vies ordinaires de jeunes femmes totalement banales.Univers poétique rime ici avec ennui.
Bon j'arrête.On aura perçu ma déception.

vendredi 27 mai 2016

LE BONHOMME DE NEIGE de Jo NESBO

LIVRE

L'émission de "LA GRANDE LIBRAIRIE" du 31 mars m'a permis de découvrir cet écrivain norvégien.Il est l'auteur de nombreux polars et j'ai commencé par Le bonhomme de neige.
Après quelques chapitres qui me parurent embrouillés,partant dans tous les sens,j'ai été embarquée dans ce thriller.Passionnant.Harry Hole,inspecteur récurrent,paraît-il, de cet auteur intervient pour la septième fois dans une enquête.Cette fois, c'est une disparition soudaine et inexpliquée d'une femme mariée et mère qui ouvre le récit.L'inspecteur établit rapidement des liens avec d'autres disparitions,plus anciennes,de femmes,elles aussi mariées et mères qui n'ont pas été résolues.Point commun:les disparitions ont eu lieu aux premières neiges...
Un serial-killer se cacherait-il derrière ces faits étranges?Ce serait une première en Norvège.

Comme dans tout polar réussi,Nesbo parvient à mêler l'intrigue à des portraits psychologiques finement ciselés.Le héros,Harry n'échappe pas non plus à l'humaine finitude.Ses points faibles:une certaine tendance à boire,une vie sentimentale en dents de scie... bref, une sorte de deuxième Harry Bosch (Michael Connelly).
La narration est à la fois complexe et maîtrisée.L'enquête est longue,+/- 500 pages,mais les nombreux rebondissements maintiennent l'attention du lecteur.
Le livre fera bientôt l'objet d'une adaptation cinématographique.TB.

Cet auteur vient s'ajouter à la belle liste des écrivains nordiques qui connaissent un immense succès chez nous:Lackberg,Mankell,Adler-Olsen...

Un extrait(p188) qui compare une enquête criminelle à un puzzle:

"Une enquête criminelle ressemble à un puzzle.Au cours de la phase préliminaire,nous rassemblons les pièces,on les tourne et on les retourne patiemment.
Ce que tu fais en ce moment,c'est essayer d'assembler de force certaines pièces,prématurément."
C'est tellement bien vu.L'écrivain a sûrement fait pas mal de puzzles en forçant l'ajustement des pièces
 

vendredi 20 mai 2016

QUAND VIENT LA NUIT de Dennis LEHANE

LIVRE
Intéressant va et vient entre le film vu en novembre 2015 et le roman de Denis Lehane.
Le film m'avait emballée,notamment pour le personnage de Bob,héros de l'histoire si bien interprété par Tom Hardy (le lien de ma critique: http://parlonscinebouquins.blogspot.be/2015/11/the-drop-de-mrroskam.html).

Le roman met des mots,de jolis mots sur cette ambiance un peu glauque.L'écrivain américain sait construire d'étonnants dialogues et suggérer la personnalité,l'âme de ses personnages,tour à tour sombres et lumineux.L'évolution lente,mais déterminante de Bob est extrêmement bien décrite et crédible.L'être timide et solitaire du début gagne peu à peu en humanité et en assurance.Une possibilité de bonheur et d'attachement lui est offerte par le destin.Une chance qu'il va saisir,bien sûr. 

Quelques extraits pour illustrer le style:

- "L’expérience lui avait enseigné que, si les femmes percevaient bel et bien l’amour dans son cœur, elles l’auraient néanmoins préféré recouvert d’une enveloppe plus séduisante. Et puis, le problème ne venait pas seulement d’elles ; il venait aussi de lui, de sa peur de briser ce qui était fragile. Il se méfiait de ses réactions depuis des années."
- "Il n'y avait personne autour de lui.Il était une île."
- "Ce soir-là, il s'arrêta sur le trottoir, conscient du ciel d'encre au-dessus de sa tête et du froid dans ses doigts, et il ferma les yeux pour ne plus voir la nuit."
-  "On sait tous que la vie a une fin. Sauf que, au fond, on n’y croit pas. Quelque part, dans un petit coin de notre tête, on pense qu’on va s’en sortir quand même, qu’il va se passer un truc susceptible de changer la donne – une nouvelle découverte scientifique, le Second Avènement, les aliens, n’importe quoi mais quelque chose – et de nous permettre de vivre pour toujours."