LIVRE
L'écrivaine islandaise nous avait régalés avec Rosa Candida,traduit en 2010.
C'était un bijou de poésie et de délicatesse.
Cette fois,le charme n'a pas opéré,en tout cas pas pour moi.
Ce roman m'a ennuyée,ne m'a procuré que peu d'émotions.
L'héroïne,Hekla du nom d'un volcan entré en éruption à sa naissance est une romancière en herbe.Elle écrit des poèmes,un roman dont elle attend l'appréciation de plusieurs éditeurs.Elle a une amie très chère dont elle partage les joies et les peines et se sent proche d'un jeune homme,homosexuel,un être attachant,quelque peu perdu dans la quête de son identité.
Nous sommes à l'époque de Kennedy,de Martin Luther King...année 1963.
Les moeurs sont encore fort corsetées.
Nous suivons donc le quotidien de ces personnes à travers de courts chapitres à en-tête,en espérant que quelque chose d'original,d'inédit survienne.
Eh bien,non.
Rien,vraiment rien de cet ordre.
L'histoire est totalement lisse,sans aspérités,sans vraies surprises,si ce n'est un départ loin de l'Islande et vers la fin,un voyage vers le sud de l'Europe.
Vous reconnaîtrez que c'est peu,trop peu comme matière à un roman.
Ma question est:
Comment ce roman a-t-il été récompensé du Prix Médicis étranger 2019?
Une seule explication me vient:il n'y avait pas de concurrents sérieux.
Une magnifique photo de l'Islande pour terminer cette critique sur une note positive.
LIVRE
Inés et Ernesto forment un couple assez ordinaire.
Lui travaille,elle tient la maison.La routine,quoi.
Le jour où elle découvre que son mari la trompe,notre héroïne se transforme en fin limier.
Elle qui au départ est un peu tarte commence à échafauder des plans d'enfer,elle se lance dans d'improbables filatures,elle recoupe des faits,s'introduit incognito dans un appartement dont elle a trouvé les clés dans le tiroir du bureau.
Appartement coupable bien sûr.
Notre Sherlock Holmes se révèle d'une redoutable sagacité.
Recoupements,filatures,fouilles continuelles la font rapidement progresser vers de grandes révélations,car la vérité,la réalité sont bien sûr plus complexes qu'il n'y paraissait,sinon ce ne serait pas un bon roman.
Inés est la narratrice de cette histoire à rebondissements,elle nous fait vivre ses aventures à l'aide d'un style naturel,drôle,direct.
Dès la première phrase,nous sommes intrigués:
"Ernesto ne me faisait plus l'amour depuis un mois..."
Un autre extrait si réussi:
"J'aurais aimé que maman voie ça.Elle critique systématiquement mes tenues.
Elle dit que je ne me maquille pas,que je ne m'arrange pas.
Il faut dire qu'elle est toujours apprêtée comme toutes ces femmes qui vivent en appartement.
A 9 heures du matin,elle s'habille comme pour sortir le soir,elle se farde comme un camion volé,elle se baigne dans son parfum.Dire qu'elle va sur ses soixante-dix ans..."
Claudia Piñeiro est une romancière argentine,née à Buenos Aires.
Elle nous avait déjà enchantés avec un roman précédent:
Les veuves du jeudi (2009);
le lien de ma critique sur mon Blog:
https://parlonscinebouquins.blogspot.com/2017/08/les-veuves-du-jeudi-de-claudia-pineiro.html
LIVRE
Quelle noblesse,quelle dignité,quelle retenue aussi dans ce récit écrit sans esprit revanchard,sans règlement de comptes.
Juste une fine écriture au service d'une histoire,celle de Vanessa,une gamine tombée dans les rets d'un puissant prédateur sexuel.
C'est son histoire et c'est bouleversant.
L'empathie du lecteur est sollicitée comme rarement.
L'écrivaine reste collée aux faits,au déroulement progressif de cet engluement,c'est le terme qui me vient.
Elle analyse le mécanisme de ce "piège" dans lequel elle est tombée,les éléments qui le constituaient et permettaient sa réussite:
- Le manque de père
- Le besoin d'être regardée (elle a 13 ans lors de la rencontre)
- Une mère qui laisse faire
- Un milieu littéraire complaisant lui aussi.
C'est percutant,c'est sans appel et ça provoque une vraie indignation.
Vers la fin du livre,elle explique bien pourquoi elle a écrit ce livre.
Elle justifie ce choix.
Écrire un livre,c'était se battre sur le terrain favori de son abuseur:la littérature.
En effet,G.,comme elle le nomme,s'est servi de leur histoire (et d'autres aussi) pour nourrir ses livres,les alimenter.
Ses relations amoureuses constituaient son principal vivier.
Elle était l'inspiratrice,sa muse.
Il l'a donc doublement dépossédée.
En écrivant son histoire,elle se l'est réappropriée.
Voici:
"Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de
vengeance.
Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, comme une
évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un
livre."
FILM***
Film de voyous,film de gangsters en mode grosse farce,
"The gentlemen" est une belle surprise du réalisateur britannique dont j'avoue n'avoir vu aucun film,même pas Snatch!!!
Déjà le générique est une réussite:images travaillées,esthétiques accompagnées par la belle chanson de David Rawlings dont voici le lien:
https://youtu.be/V4c4yQXk6Ug
On sourit beaucoup,on rit parfois.
Hugh Grant est aux commandes de la narration,puisqu'en scène d'ouverture assez longue,il vient proposer à l'assistant du baron de la drogue,Matthew McConaughey,un marché plus que douteux.Ses arguments imparables sont notamment quelques photos compromettantes.
Caché derrière des lunettes teintées,il excelle en maître-chanteur avisé et sûr de lui.
Nous ne verrons jamais ses beaux yeux bleus!!!
Ensuite,se succèdent des scènes délirantes,des intrigues croisées.
Les mafieux du coin,avides de détrôner le baron surgissent tour à tour,proposant marchés et coups plus tordus les uns que les autres.
Le récit suit son cours,ne nous épargnant ni les interventions d'une équipe de gros loosers qui opèrent sous la baguette d'un coach foireux,mais efficace:Colin Farrell himself.
Selon moi,la trouvaille du film***,Farrell est jublilatoire.
Mais ils sont tous bons,...tous.
Aussi,cet acteur que je ne connaissais pas:
Charlie Hunnam, parfait bras droit du maestro,
l'imperturbable Matthew McConaughey😉
Un vrai coup de coeur,ce film 😍
