dimanche 21 février 2010

UN ROMAN FRANCAIS DE F.Beigbeder


LIVRE

Un livre-vérité, un livre-confession, un livre-transparence, un livre où on arrête de jouer , de se laisser prendre à son propre jeu . Un livre qui sonne la fin de la récré. Un livre, nouveau départ et fraîcheur retrouvée...

F. Beigbeder a obtenu "Le Prix Renaudot" pour ce 7ème roman.

Ce "roman" qui s'apparente à une réelle confession et auto-analyse n'a laissé aucun lecteur indifférent. Les critiques les plus acerbes croisent des éloges appuyés.
Je rejoins cette dernière catégorie , car abstraction faite du personnage médiatique, extravagant à l'ego surdimensionné , se cache une vraie plume. Le style est fluide, direct, tout en étant recherché. Il y a de bons mots , des réflexions sensées.
Le romancier se livre avec sincérité , sans complaisance "à la recherche "d'une enfance apparemment exempte de souvenirs et qu'un enfermement forcé ( une garde à vue suite à la prise de cocaïne ) va lui permettre de scanner, d'investiguer...Et certains faits de remonter à la surface, tels de rares bulles de champagne...
Nous en apprenons davantage sur le petit garçon gentil, poli, propre sur lui, mais si mal à l'aise avec les autres, issu d'un milieu aisé et bien pensant , sur le divorce de ses parents et surtout le non-dit qui l'a entouré, sur le frère aîné qui semble avoir tout pour lui dès le départ et par rapport auquel il n'a eu que le choix de se constituer en totale opposition. Ce "vilain petit canard" s'est réfugié dans la musique , la lecture et très tôt l'écriture pour exister.
Ce qui m'a plu dans ce récit , c'est que Beigbeder a évité un double écueil , celui du règlement de comptes ou de l'auto-apitoiement. Cela ne l'empêche pas d'égratigner au passage la génération de ses parents , génération mai 68, celle de la libération où certains "se faisaient pardonner " leur séparation en gavant leurs enfants de multiples gadgets...
Sa garde à vue qui se prolonge deux jours durant lui donne l'occasion de violemment s'insurger contre les conditions inhumaines , sordides des geôles parisiennes, mais ce moment de souffrance et de révolte , il le transmue en catharsis et en maturation.
Il sortira de prison libéré et différent.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire