LIVRE
C'est toujours une gageure de mêler plusieurs genres dans une seule oeuvre.C'est le cas cette fois.Le narrateur rejoint un hôtel après une rupture amoureuse pour écrire et il va bien sûr trouver une solide source d'inspiration dans la rencontre de plusieurs personnages dont le groom réfugié africain...le majordome à la grande classe ainsi que divers clients de l'hôtel.Et donc on découvre la genèse de cette histoire d'amour avec Clio à Gênes puis à Venise,amis aussi l'histoire personnelle des clients...etc.
Tout ça est prétexte à de multiples considérations sociologiques sur l'Italie qui vit dans le passé,sur Venise défigurée par le tourisme de masse(p81 et 82:on a droit à toute l'histoire de Venise),la Sérénissime qui se noie et s'effondre,sur l'immigration qui est plus une chance qu'une menace (p220),sur les oeuvres du Caravage (p138 à 145),sur le Pakistan (p198),sur la Chapelle Sixtine abîmée par le CO2 dégagé par les visiteurs(p420),sur les Musées en général dont les boutiques rapportent plus que les expos elles-mêmes,sur Abu Dhabi,irrespirable,ville de tous les records financiers notamment (p508)......et surtout,surtout sur le TOURISME en général,la plaie universelle de notre époque!.Un "vrai" tourisme nécessiterait un contact plus étroit,plus direct avec la population locale (p222) et pas ce surf superficiel dont on croit qu'il nous a fait rencontrer "l'autre"!!!..à coups de photos et de selfies.
Et là,l'écrivain perd son public plus intéressé par son histoire d'amour,le caractère de son amie historienne de l'art,les causes de la chute... que par cette somme de digressions,de thèses que nous partageons pour la plupart.Dommage,cet éparpillement,cet éclatement de l'oeuvre dans tous les sens.Ceci dit,l'écriture est vraiment au rendez-vous.
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