Ce film japonais qui a obtenu le Prix du scénario à Cannes a été encensé sur tous les sites/blogs/groupes de cinéphiles...Seuls quelques-uns dont François de Brigode osent ne pas s'associer au concert de louanges.Personnellement,je suis assez mitigée.J'ai revu le film presqu'entièrement et je lui ai trouvé énormément de qualités esthétiques,cinématographiques,intellectuelles,mais ça n'a pas effacé cette impression d'un ennui profond ressenti tout au long de ces 3 heures de film.C'est d'une lenteur absolue, surtout d'une froideur que je n'ose pas qualifier d'asiatique.Bien sûr chez Tchekov,on s'ennuie,on s'ennuie fort,on s'ennuie tout le temps,or la pièce "Oncle Vania"est un des ressorts du film puisque le personnage principal,Yusuke met en scène la pièce en choisissant des comédiens de langues différentes(multilinguisme assumé) et une comédienne muette.On le comprend,la parole est au coeur du film,les mots,ceux des dialogues au théâtre,mais aussi ceux des échanges dans la belle voiture rouge conduite par une jeune fille experte.Les mots,mais aussi leur absence,car le silence s'impose aussi,notamment lors des répliques de la jeune comédienne muette,Sonya.Silence habité de la langue des signes:génial.
D'où vient alors cette impression de FROIDEUR?Elle émane du personnage principal qui semble emmuré dans une solitude extrême.L'auto,métaphore d'une intériorité dont il peine à sortir.Ce personnage est d'une tristesse absolue.Même les rares fois où il esquisse un sourire,c'est un sourire triste.Il trimbale avec lui cette sensation d'échecs,une incapacité à aimer,à entrer en contact avec l'autre.Il parviendra à s'apprivoiser grâce à l'authenticité de celle qui conduit son auto partout ,tout le temps,lui souffrant d'un glaucome.Comme dans les mots réconfortants de la fin de la pièce,une forme de salut,d'humanité vient d'une femme inattendue,improbable.
Un mot pour finir de ce Prix du scénario amplement mérité.Construction du récit très originale avec ces 40 premières minutes... avant "2 ans plus tard".Elles sont comme l'ouverture d'un opéra ou la carte d'un menu.On pose les clés sur la table et au spectateur de choisir son plat...ou d'ouvrir les portes,les bonnes portes.
Voici un de ces liens dithyrambiques,celui de l'émission du Masque et de la Plume.Ils crient au chef-d'oeuvre...,tous et toutes:
https://www.franceinter.fr/cinema/drive-my-car-le-masque-la-plume-dithyrambique-devant-l-adaptation-au-cinema-de-murakami-par-hamaguchi
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