dimanche 11 avril 2021

MANGER BAMBI de Caroline De Mulder


 LIVRE

Un vrai OVNI LITTÉRAIRE,cette histoire de Bambi.J'ai failli arrêter ma lecture après les premiers chapitres à cause de ce langage,langage des banlieues,langage des jeunes/Verlan...qui émaille les dialogues entre Bambi et ses copines.Puis,j'ai repris et je m'en félicite:les chapitres narratifs,descriptifs sont d'une qualité exceptionnelle.Notamment,le chapitre SIX où Bambi fait une déposition au commissariat...et le chapitre VINGT-TROIS où elle tombe sur un homme entre deux âges,si peu ragoûtant.Voici comment elle le décrit:

" ...Gueule consumée, peau mal rasée comme barbouillée de cendres, des joues qui pendent. Il sent l’alcool. Paumé dans un endroit pas pour lui, il a vraiment tout du pauvre type. Des fringues façon classique, mais classique cheap. Sans son haleine avinée qui couvre tout, il sentirait l’usure, le râpé, le fond de tiroir et la friperie. Il a l’âge des porcs en crise

Bambi trouve que c’est une pitié, ce vicieux précaire qui, dans un monde idéal, aurait des thunes pour raquer des restos stylés à de jolies loutes trop jeunes comme elle. D’avance, elle sait qu’il n’y aura pas de resto, tout au plus paiera-t-il sa coupe, et ce n’est même pas sûr..."p142

Mais qui est Bambi? Bambi,c'est une héroïne de pacotille,gros mots,mais coeur de beurre.On sent dès le début qu'il ne va lui arriver que des mauvais coups,qu'elle ne tiendra pas sur la longueur,que tôt ou tard,elle s'effondrera comme une petite chose molle et désarticulée.Entourée de copines plus ou moins foireuses,plus ou moins fiables aussi,elle guette les bons plans,elle planifie et agit:il s'agit de "se faire" des types qu'elle harponnent sur la toile,aguichent et plument un max.Enfin...,ça,c'est la théorie,car la réalité est parfois tout autre:renversement de situations,imprévus qui bouleversent les plans...etc

Telle est prise qui croyait prendre.Peu importe,c'est plus fort qu'elle.L'adrénaline de l'appât,de l'exécution est irrésistible.Trop gai d'humilier ces minables,de leur extorquer des "thunes",des bijoux,des montres...Trop gai de se sentir forte,supérieure,d'imposer sa loi.Elle a 16 ans,Bambi.Elle n'a pas eu d'enfance.Au fond d'elle-même,elle est restée la fille à sa maman,une maman déficiente,alcoolique qui n'est même pas là pour son seizième anniversaire.Maman souvent maltraitée par ses hommes improbables...et le dernier en date que maman appelle Nounours.Tout est dit.

Donc,un style remarquable*** pour porter une histoire brillante.Un exemple:"...Elle se cogne le front au mur pour sortir la douleur,faire sortir de son corps la mollesse.Se cogne le front,pour en finir avec sa tête.Se cogne pour en finir avec cette vieille conne qui l'abandonne (sa mère...),ça fait de gros bruits creux,...Elle titube,la porte ne s'ouvre pas...Elle prend en main le Sig Sauer.Marche dans le living,pareille qu'un animal errant et traqué,et c'est comme ça qu'on meurt,elle pense.Comme si on en mourait.Comme si on mourait de mourir..."p105.

 Cette auteure belge,à 45 ans,a déjà 5 romans à son actif.Chapeau.Voici sa biographie:

" Caroline De Mulder naît à Gand en 1976. Élevée en néerlandais par ses parents, elle alterne ensuite des études en français et en néerlandais : primaires à Mouscron, secondaires à Courtrai, philologie romane à Namur, puis à Gand et à Paris VII - Diderot et enfin une thèse, sur le poète Leconte de Lisle, à Gand. L'auteur, qui aime dire avoir deux langues maternelles, a donc appris à parler en néerlandais et à lire en français. À l'UNamur, elle est membre du Groupe de recherche en littérature générale et comparée." Wikipedia.

mercredi 7 avril 2021

CANDYLAND de Jax Miller


 LIVRE

TROIS  polars pour le prix d'UN😄😄😄... En effet,je viens de lire en suivant trois livres de cette jeune écrivaine américaine,Jax Miller.J'ai publié en février une critique du plus récent: Les lumières de l'aube***

Les romans de Jax Miller,c'est un univers shakespearien.Un univers aux accents tragiques,des histoires de familles qui se détruisent,des destins broyés,des trahisons,des vengeances...Le malheur qui entre par la porte et par les fenêtres... Mais surtout des figures d'enfants,enfants blessés,délaissés,perdus...Impossible de rester insensible à un tel paquet de souffrances.

Dans CANDYLAND,on suit plusieurs histoires,plusieurs familles et notamment celle de Sadie,une ancienne amish dont on retrouve le fils assassiné.Pour déboucher sur une quelconque vérité,l'enquête devra remonter à  l'année 1982 où Sadie perdit son bébé,où un autre jeune enfant disparut sans qu'on le retrouve...Sadie qui a vécu un amour fort,mais impossible avec Braxton,un policier en fonction à l'époque.Des destins se croisent,se perdent,se retrouvent au gré des pages:La femme de Braxton,Deb et ses copines aussi nulles et superficielles qu'elle.Danny,le cousin de Braxton qui a fait un passage en prison... etc.On est dans l'Amérique profonde,l'Amérique des Appalaches chère à Ron Rash,l'immense écrivain américain,on est au pays des délaissés,des anonymes,des pauvres,des laissés-pour-compte,sortes de fantômes qui traversent le paysage humain.

Et l'écriture de Jax Miller porte magnifiquement ce récit crépusculaire,sombre,implacable.Cette écriture d'une incroyable maturité,on la retrouve dans chacun de ses livres,ainsi que ses thèmes de prédilection comme la difficulté de la maternité,l'enfantement...Dans son premier polar "Les infâmes" (Prix du meilleur polar étranger en 2015),le personnage central,Feedom,était une mère alcoolique à qui on avait retiré ses deux enfants suite à un soupçon de meurtre et dont la quête pour les retrouver traverse le récit de part en part.

 

                                    


 


***critique de février https://parlonscinebouquins.blogspot.com/2021/02/les-lumieres-de-laube-de-jax-miller.html

lundi 5 avril 2021

THE QUEEN'S GAMBIT ou Le Jeu de la Dame


 SÉRIE

Beth est l'héroïne de cette mini-série qui a remporté récemment le prix de la meilleure mini-série aux Golden Globes.Petite,elle est placée dans un orphelinat suite à l'accident d'auto qui a coûté la vie à sa mère.Là,elle découvre un jeu qui devient vite une passion,voire une addiction:le jeu d'échecs.C'est le concierge qui l'initie à la cave de l'institut.Souvent,elle s'échappe de la messe ou du réfectoire pour jouer des parties passionnées avec son mentor 

                               

 

Plus tard,elle est adoptée par un couple assez bancal,mais la mère adoptive encourage la petite dans son art lorsque Beth commence à remporter des tournois,de plus en plus de tournois.D'abord dans le Kentucky ensuite dans d'autres États ...puis à Paris et enfin à Moscou.On suit la carrière de cette championne dont la notoriété se précise et s'étend.On assiste à plusieurs parties d'échecs avec de grands maîtres et grands champions dont Borgov.On est dans les années 60.Souvent Beth gagne et quand elle perd,elle s'en veut et rejoue la partie à l'envi.C'est un être exigeant avec elle-même qui ne se pardonne jamais un échec.Elle est surtout très solitaire,enfermée dans une sorte de bulle qu'elle s'est construite toute petite pour se protéger ...et quelque part survivre,mais cette bulle est aussi une prison qui la coupe des autres qui tentent sans succès de la rejoindre,de l'aimer...dur,dur.

Cette mini-série est une réussite et a toutes ses chances aux Oscars (25 avril).La thématique du jeu d'échecs s'accompagne d'une fine analyse psychologique.C'est le destin difficile de cette enfant renfermée qui ne vit que pour les Échecs.Ça s'appelle une monomanie et ses ravages sont énormes.On tremble et on s'inquiète pour cette petite Beth qui derrière la grande championne,reste un petit oiseau fragile.Sa solitude est abyssale!!!

J'ai beaucoup aimé...vraiment.Les acteurs et actrices qui entourent Beth sont excellents,ils jouent juste et complètent bien le talent de l'actrice principale,Anya Taylor-Joy.La mini-série se déploie en 7 parties d'environ 56 minutes chacune.Suite à la diffusion de la série,on constate un nouvel engouement pour le jeu d'échecs et une recrudescence de joueurs passionnés dans le monde.Effet de mode ou phénomène durable?L'avenir nous le dira.

samedi 27 mars 2021

SERGE de Yasmina REZA


 LIVRE

Serge est le frère du narrateur Jean,ils ont une soeur,Nana.Voilà,les présentations sont faites,celles de la famille Popper dont l'auteure nous fait vivre les tribulations,mésententes,complicités...sur un mode doux-amer.L'humour est au rendez-vous,un humour parfois grinçant,mais si efficace.La figure centrale,c'est Serge,Serge le jamais content,l'éternel rouspéteur,donneur de conseils devant l'éternel et furieux quand on ne les suit pas.Il recommande notamment son neveu Victor à un grand restaurateur,mais celui-ci n'en a cure;d'où fureur de l'oncle.Certains passages sont vraiment folkloriques,drôles,surtout lorsque la famille juive à l'initiative de Joséphine,fille de Serge,décide de se rendre à Auschwitz,sur les lieux  de l'extermination...Devoir de mémoire,voyage hautement symbolique qui tourne vite en épisode de tensions entre les 2 frères et la soeur.Serge ne fait rien comme les autres,il refuse certaines visites,lance des piques à sa soeur qui le prend mal,très mal.Bref,c'est tendu,très tendu et ce qui devait les unir dans une démarche motivante tourne au fiasco,voire à la grosse farce.L'un boude,l'autre s'enferme dans le mutisme et les tentatives du narrateur pour rabibocher et ressouder la fratrie échouent.Le récit se lit avec plaisir,comme une délicieuse sucrerie,car le style reste léger et attractif,de bout en bout.Quelques phrases que j'ai annotées:

Sur les échecs:"Le roi des jeux et le jeu des rois."p82.

Un personnage redoutant Alzheimer dit ceci à un autre:"Quel organe va lâcher en premier?C'est le suspens."p74.

"Et pour marquer le coup et salir en passant la mémoire de la famille maternelle,il ajoutait,sachez qu'il n'y a pas plus honteux qu'un juif honteux!"p40.

 

 

lundi 15 mars 2021

L'AMI de Tiffany Tavernier


 LIVRE

C'est le passage de Tiffany Tavernier à la Grande Librairie en janvier qui m'a donné envie de découvrir son roman...surtout la fin de son propos où elle évoquait l'incapacité de son héros à faire passer ses émotions,son ressenti (le lien en bas de page***).

Son héros,c'est Thierry et "L'Ami" ,c'est le voisin Guy avec qui des liens se sont créés depuis plusieurs années:liens de voisinage,d'amitié même entre eux,entre les couples.Ils s'entraident ,s'invitent,nourrissent un intérêt commun pour les insectes...Bref,d'habituelles bonnes relations de voisinage quand un matin,c'est le coup de tonnerre:des voitures de flics entourent la maison,des hommes casqués/gilets pare-balles circulent,on lui demande de ne pas se montrer...c'est la sidération, le choc.Que s'est-il passé? Thierry,comme souvent dans de tels faits divers, n'a rien vu venir et découvre l'impensable.

Au fur et à mesure des heures,des jours,il va réévaluer des faits,des moments,des détails comme le prêt d'une bêche ...etc avec un regard neuf et ravageur.Non,il n'a rien vu venir.Sa vie bascule entre incompréhension et faible tentative de continuer comme avant...cad reprendre le boulot,poursuivre sa vie de couple...sauf que sa femme qui craque complètement le quitte et au boulot,ses collègues sont partagés entre critique,curiosité et pitié.Va-t-il pouvoir tenir,rester dans cette maison?Le récit nous l'apprendra.

Mais le talent de la narratrice consiste à creuser l'âme humaine,à aller chercher là où ça ne fonctionne pas chez le héros,mais aussi chez nous.Le récit nous renvoie à notre incapacité à communiquer vraiment,à nous rendre accessible aux autres,à sortir de cette "muraille"/carapace...Nous pensons connaître l'autre et lui être accessible,mais il n'en est rien.Thierry est emmuré,il se leurre sur lui-même,la lucidité lui fait défaut.

Ne sommes-nous pas désespérément absents aux autres et à nous-mêmes?

 

***Référence à l'émission de la Grande Librairie:

https://www.youtube.com/watch?v=QGd6F9vIl90

 

vendredi 12 mars 2021

EN THÉRAPIE série écrite par Olivier Nakache et Éric Toledano


 SÉRIE

Éric Toledano et Olivier Nakache,duo gagnant aux commandes de cette série qui cartonne sur Arte,le jeudi soir et qu'on peut revoir à l'envi sur le site d'ARTE en podcast.Un succès incroyable,inouï pour une série française.Elle draine des millions de téléspectateurs.Et chacun d'analyser,d'expliquer le secret d'un tel succès.

La série réunit de multiples et indéniables qualités : des séquences brillantes,une palette d'acteurs exceptionnels,une manière de filmer qui intériorise le propos,des rebondissements dans l'évolution des patients qui rompent la monotonie des séances....
Mais surtout la série nous touche car elle nous parle de NOUS...,
de nos problèmes de vie,
de nos difficultés de communication...
Chacun peut se retrouver dans ces crises existentielles : la crise de couple,les blessures de l'enfance,le délitement familial,la jalousie,le désir d'enfant,le déficit d'estime de soi...
Plusieurs patients ont une image très négative d'eux-mêmes, notamment la jeune Camille qui "crève l'écran"...
On peut s'identifier à chacun des patients : homme/femme...jeune/adulte...mari/femme...
Car au-delà des cas particuliers, cette série touche à l'universel...
Cette UNIVERSALITÉ de la souffrance humaine, l'essentielle fragilité,
voilà le fil rouge.
Malgré certaines maladresses et approximations relevées par de vrais psy,
la série a le mérite de démystifier la psychanalyse aux yeux du grand public, elle la rend accessible à notre compréhension.
Un immense BRAVO 👏👏👏
aux 2 réalisateurs si talentueux.
*2 phrases que j'ai retenues:
"On vient ici parce qu'on a quelque chose à dire,
mais il y a aussi quelque chose qu'on ne veut pas dire...et qu'on ignore."
"On peut tout dire,... même l'inavouable..."
 
D'aucuns critiquent cette série,épinglant l'écart entre une "vraie" séance de psychanalyse et ces capsules de 25 minutes.Une séance ne se passe pas ainsi,il y a les silences...Le psy n'évoque jamais sa vie privée,or ici,le psy s'implique,s'en réfère parfois à des vécus personnels...etc
MAIS...  Le mérite de cette série est d'avoir démystifié l'univers de la psychanalyse,ses codes,ses pratiques aux yeux du grand public... Il y a forcément des simplifications,des raccourcis,des maladresses comme ce psy trop interventionniste ( magistral acteur:Frédéric Pierrot... ) ou des attitudes étranges des patients...mais ne boudons pas notre plaisir et ne cherchons pas les poux... Ce n'est pas une série destinée aux spécialistes,elle serait assez inconcevable d'ailleurs avec les nécessaires silences... Et on s'en fiche un peu de ceci, précisé dans un article : ...."dans le cas du personnage d’Ariane, il ne s’agit pas d’un transfert amoureux. Elle est simplement amoureuse de son psy, de sa personne et non pas de l’analyste. Elle tombe amoureuse car il a rendu cela possible.” OK,...mais franchement,ça fonctionne quand même vachement bien, même si elle est seulement amoureuse de la personne...et pas de l'analyste. Ne boudons pas notre plaisir. Cette série est une RÉUSSITE exceptionnelle qui nous touche chacun par le caractère universel de la souffrance humaine.
 
Voici le lien d'un article publié par France-Inter: 
https://www.franceinter.fr/culture/mes-consultations-sont-moins-dramatiques-on-a-demande-a-5-psy-ce-qu-ils-ont-pense-de-en-therapie?utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1612453829

Voici ce que nous apprenons grâce à la série....notamment.... (Photo)
                                   
                                      


jeudi 11 mars 2021

LËD de Caryl FÉREY


LIVRE

Gros coup de coeur pour ce polar sombre et haletant qui se déroule dans l'univers implacable et glaçant de la Sibérie.L'action se déroule à Norilsk,la ville la plus septentrionale du monde,la plus froide et la plus polluée aussi.Sous Staline,Norillag*** était un camp du Goulag où les Zeks extrayaient de nombreuses ressources minières dont le nickel...Des milliers de prisonniers y trouvèrent la mort avant le soulèvement qui suivit la mort de Staline.C'est ce lieu que Caryl Férey a choisi pour situer une enquête menée par Boris,un flic bourru certes,mais déterminé.Il ne lâchera rien. 

Une première victime est retrouvée au lendemain d'une nuit glaciale (genre - 47degrés!!!)...Il s'agit d'un Nenets,membre d'une tribu nomade qui élève des rennes.Que venait-il faire en ville?Pourquoi  tuer un éleveur de rennes?Qui a pris cette photo révélant son identité? Et quels sont les liens entre lui et Valentina,une blogueuse qui dénonce les dérives écologiques sur son Blog?Est-elle aussi menacée?Toutes ces questions rythment une enquête hasardeuse,chaotique,d'autant plus que les chefs ne sont pas très soutenants,c'est le moins qu'on puisse dire...Ils seraient assez pour classer l'affaire sans suite,comme on dit.Mais très vite,Gleb,un photographe s'avère l'auteur de la photo,lui qui travaille à la mine et doit cacher son homosexualité,si mal vue en Russie...et son amour secret pour Nikita,un poète.L'histoire est lancée.De nombreux personnages,hommes et femmes interviennent,tous et toutes plus attachants les uns que les autres...notamment,la légiste Lena qui partage avec Boris des données essentielles,bien sûr.

On sent tout au long de ce livre un vrai attachement de l'écrivain pour la Russie,pour l'âme russe,pour ses habitants d'une cité si loin de tout,où chacun peut se sentir en exil de soi-même.Il s'est imprégné de la culture russe,de la langue russe (il nous distille des termes typiques:la dolia (p93 et 515...),priviet,les gostinka...) L'écriture est remarquable:sèche et efficace,notamment le chapitre d'ouverture qui est juste hallucinant.LËD (prononcé Liod) signifie glace,glaçon en russe.On découvre aussi que plusieurs thèmes lui tiennent à coeur et traversent ce récit.

*La recherche de ses origines à travers la figure féminine de Dasha qui découvre que sa grand-mère aurait été une zek dans le camp de Norillag.

*Un intérêt écologique:la pollution des sols liée au gisement minier,les pluies rouges appelées aussi "pluies de sang"...le réchauffement du permafrost (p212)...etc

*La corruption généralisée dans cette région,... à tous les niveaux.

Un extrait pour illustrer l'écriture:

"Glabre sous son bonnet de laine,le regard passé à l'eau de Javel du cosmonaute jamais remis de la descente,le concierge guettait dans son réduit,un igloo où il tapait des pieds pour éviter de s'engourdir..."p130.

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On se souviendra de ZULU sorti en 2008,polar sur fond d'apartheid qui avait valu à l'écrivain de nombreux prix...et une vraie reconnaissance.

***Pour en savoir plus sur  Norillag***,voici un lien:



Nadine d'Arian