jeudi 29 octobre 2015

COMING HOME de Zhang YIMOU

FILM

Ce film chinois fut présenté au festival de Cannes 2014,hors compétition.

Le thème de l'amnésie ne pouvait qu'être traité avec une immense délicatesse par le cinéaste qui nous a déjà offert des oeuvres difficiles peut-être,mais magnifiques,comme "Épouses et concubines" dans les années 90.

Un homme revient d'exil,réhabilité à la fin de la révolution culturelle,mais son épouse (la remarquable Gong Li) ne le reconnaît pas,voit en lui un quelconque camarade.
Face à ce déni,quelle attitude adopter?
Le mari,relogé non loin de son épouse,avec patience et tendresse lui rend divers services.
Il lui lit des lettres écrites par lui en exil,mais jamais envoyées,il raccorde un piano et joue des airs qu'ils aimaient...
Bref,il tente de reconnecter ce cerveau embué.
Y arrivera-t-il?Pas sûr.
Leur fille aussi qui découvre un père qu'elle n'avait jamais vu,apporte sa contribution.

Toute la trame narrative s'articule évidemment autour du paradoxe d'une femme qui attend,espère le retour d'un mari qui de fait est revenu.
C'est ce qui fait l'originalité du récit.Tout est filmé avec une lenteur et une sensibilité qui renforcent l'intériorité des personnages.

                                             
 

jeudi 22 octobre 2015

MILLÉNIUM 4 de David LAGERCRANTZ

LIVRE

Une suite à la trilogie écrite par Stieg Larsson.Cela semble passionnant.
Lecture en cours.
L'écrivain suédois a repris avec succès les mêmes héros Salander, la Hackeuse? et Blomkvist,le journaliste.Il s'agit ni plus ni moins de pirater le site de la NSA,excusez du peu!!!

Critique plus élaborée,à suivre... 

Eh bien, j'ai aimé,j'ai beaucoup aimé ce Millenium 4,tout comme la revue Telerama.
On est pris dès les premières pages par l'intrigue qui nous immerge dans le monde du piratage informatique,mais aussi celui sur les traces d'un savant à la recherche de l'Intelligence Artificielle,et dont le fils,autiste se révèle capable de résoudre des opérations mathématiques de haut vol (factorisation des nombres premiers ...).
L'écrivain parvient à habilement entremêler divers fils narratifs.On passe aisément d'un personnage à l'autre,sans explications superflues,même si parfois l'écriture apparaît quelque peu naïve.
Quant aux 2 protagonistes des précédents Millenium,ils sont bien présents avec leurs côtés d'ombre et d'éclat pour le plus grand bonheur du lecteur.

Citons un extrait de la critque de Télérama du 28/8/2015  

"Et Lisbeth Salander ? Et Mikael Blomkvist ? ... Qu'est-ce qu'ils deviennent ?                              C'était évidemment l'enjeu le plus délicat pour David Lagercrantz qui a choisi, là encore, la fidélité à Stieg Larsson. Ses personnages n'ont rien perdu de leur charme, ni de leur complexité. 

 Lisbeth, à coup sûr la plus grande réussite de la série, a toujours autant de peps, de liberté, de violence et de cœur, autant de combats à mener contre les fantômes du passé (sa sœur Camilla revient en force), autant de talent pour percer les codes informatiques les plus verrouillés, et l'on se réjouit de la voir pénétrer les serveurs de la NSA comme on jubilait quand elle se vengeait de son abominable tuteur.

Quant à Blomkvist, le héros, au début du livre, est fatigué. Ecrivain, mais aussi journaliste, David Lagercrantz met en scène la crise de la presse, l'érosion des ventes, la baisse de la publicité, et les pressions exercées par les actionnaires sur les rédactions pour trouver des sujets plus « consensuels », plus « glamour », moins « déprimants »....                                                              . Lagercrantz rend compte avec une grande crédibilité des doutes et du découragement du reporter. Jusqu'au moment où il va croiser le chemin du jeune professeur spécialiste d'intelligence artificielle et flairer le sujet qui pourrait bien relancer les ventes et la réputation de son journal..."

Bref, Millenium 4 est une réussite.Ne boudons pas notre plaisir.


lundi 19 octobre 2015

LE DERNIER MESSAGE DE SANDRINE MADISON de Thomas H. COOK

LIVRE

L'épouse de Sam Madison est retrouvée morte chez elle.Tous deux sont professeurs d'université dans une petite ville des USA,Coburn en Géorgie.
Près du lit où elle est étendue recouverte d'un drap, des cachets de Demerol,une bougie allumée,un livre,un guide de voyage des pays méditerranéens,corné à la page de la ville française d'Albi où le couple séjourna dans une grande harmonie....mais aussi et surtout,un message d'adieu(?),dernière phrase écrite de la main de Sandrine qui évoque la reine Cléopâtre.

Sandrine s'est-elle suicidée? a-t-elle pensé à la mort de Cléopâtre?
Le procureur n'adhère pas à cette thèse et Sam se retrouve accusé du meurtre de sa femme.
Le procès a lieu,les témoins défilent à la barre,les révélations se succèdent ....le lecteur apprend que la maladie de Charcot avait été diagnostiquée peu de temps avant chez Sandrine,il apprend aussi et surtout que Sam montrait peu d'empathie pour sa femme, que le couple n'allait pas bien,que le mari a eu une maîtresse,que Sandrine confiait son mal-être à d'autres...etc

Bref,certains témoignages sont accablants et révèlent des faits insoupçonnés même pour Sam.Le grand intérêt de ce roman policier,c'est bien sûr de suivre le procès et découvrir "in fine" la décision du jury,mais surtout d'entrer dans le for intérieur de Sam, dans ses souvenirs,ses doutes,ses regrets,ses hypothèses aussi sur un éventuel piège que Sandrine lui aurait tendu...Pendant le procès,il est assailli par tout un maelström d'émotions.

Nous tenons là une fine analyse du couple,de son fonctionnement,de ses manques et égarements,une approche de l'alchimie complexe de l'amour.


 

THE LOFT de Erik Van Looy

FILM

Ce thriller américain d'Erik Van Looy est un remake d'un film flamand sorti en Belgique en 2008.Déjà,c'était une réussite et l'adaptation américaine par le même cinéaste,fidèle au film initial ne démérite pas.

Le spectateur comme dans tout bon thriller est embarqué dans de fausses pistes (notamment celle d'une vengeance féminine...),il s'interroge à l'instar des enquêteurs sur les causes du décès de le jeune femme retrouvée morte dans le "Loft": suicide ou assassinat?
A qui profiterait le crime? Y a-t-il eu chantage? versement d'argent dans un choix immobilier?
Qui d'autre avait la clé du loft?Qui y est venu la veille au soir?

Une série de questions qui maintiennent l'attention et l'intérêt du spectateur... avec un final bien sûr fort inattendu.
Les acteurs sont tous excellents,hommes et femmes.Et la présence de Matthias Schoenaerts dans un rôle de "macho/drogué" n'est pas négligeable.

BREF... ,j'ai aimé et vous le recommande,chers lecteurs du Blog.
 
 

dimanche 18 octobre 2015

THE "SECOND" BEST EXOTIC MARIGOLD HOTEL de John MADDEN

FILM

La suite du premier "Indian Palace" qui nous avait enthousiasmés.

Quelle redite!!...Quelle resucée!! (définition du dico: "répétition sans intérêt d'un sujet déjà traité") ...Quel manque d'imagination,d'inventivité!!...
On prend les mêmes et on recommence.Chacun le sait,on ne change pas une équipe gagnante,sauf qu'ici on est sur le terrain du cinéma,de l'Art avec un grand A. 

Je reprends à mon compte des extraits d'une critique lue sur "www.cinoche.com".,signée Martin GIGNAC.
C'est bien vu, bien écrit,j'y adhère complètement.

" ...Déjà là, le sentiment de redite est fort. Ce sont les mêmes thèmes que le volet d'introduction. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est cette légèreté qui s'est évaporée. Du coup, on se fait davantage happer par les morales et les bons sentiments, les leçons de vie gluantes et le sentimentalisme de bas étage. À force de vouloir émouvoir vainement, l'effort n'en devient que plus dérisoire.
Sans doute que les comédiens s'amusent fort. Sauf qu'ils le font plus que le spectateur, ce qui est toujours étrange. Réunir Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy, Ronald Pickup, Celia Imrie et le "jeunot" Richard Gere ne peut que donner quelque chose de banal. Il faut pourtant leur offrir quelque chose à se mettre sous la dent. Ici, ils en font des tonnes pour pas grand-chose, essayant de soutirer un peu de vie à des personnages unidimensionnels. Ça ne fonctionne presque jamais et c'est bien dommage....



Un peu d'audace, c'est surtout ce qui manque au menu. Il y en avait dans les recoins de cette histoire qui suit tout de même un homme qui paye pour tuer sa femme et un charmant Dev Patel qui met pratiquement son mariage prochain en péril pour s'occuper du charismatique Richard Gere. Des sous-entendus qui ne sont jamais exploités, de peur de froisser un public cible formaté qui en a vu d'autres. À force de tout traiter avec un grain de sel en niant plus souvent qu'autrement la gravité de la vieillesse, The Second Best Exotic Marigold Hotel en devient une simple version édulcorée de la vie de tous les jours, qui n'est même pas bon à donner le goût de voyager et de continuer à rêver..."

Pour lire la critique complète,voici le lien: 
 http://www.cinoche.com/films/bienvenue-au-marigold-hotel-2/critiques/un-film-deja-vieux.html

STILL THE WATER de Naomi Kawase

FILM

Un hymne à la nature,certes.Une nature magnifiée.
Paysages splendides d'un île au sud du Japon.

La cinéaste,Naomi Kawase,aime les banyans,les forêts,elle aime la mer,les grandes vagues,le ressac,l'écume,les cieux violets.... le vent,l'eau,la terre... 
Tout ça pulse comme la vie et la mort des humains.
Beaucoup de pudeur,de profondeur,d'intériorité pour accompagner les derniers moments d'une mère.
Une interrogation métaphysique sur l'amour naissant entre 2 ados,sur les liens mère-fille...

Mais aussi quelle lenteur,trop de lenteur...sans doute un ingrédient nécessaire pour un film d'une telle intensité poétique.Les évidentes qualités esthétiques du film n'ont pas suffi à convaincre le Jury du festival de Cannes 2014.
Il n'a obtenu aucune récompense,alors qu'on parlait en coulisses de "chef-d'oeuvre".

                                         

 
 

dimanche 11 octobre 2015

2084 de Boualem SANSAL

LIVRE

Boualem SANSAL n'est pas un inconnu dans le paysage littéraire francophone.L'écrivain algérien a été récompensé de plusieurs prix en 2008 pour :"Le village de l'allemand".
Magnifique roman.
                          
  • Grand prix RTL-Lire 2008
  • Grand prix SGDL du roman 2008
  • Prix Louis-Guilloux 2008
  • Prix Nessim-Habif 2008
Cette fois ,il nous emmène en "Abistan",pays imaginaire bien sûr mais qui peut ressembler,évoquer des pays où le radicalisme religieux règne.

L'Abistan vénère Yölah, représenté sur terre par son prophète Abi.Le peuple tout entier de l'Abistan vit dans cette ferveur religieuse,sans se poser de questions,sans sortir de la norme, sans faire un pas de travers....sauf? ....sauf notre Ati,le héros du roman,personnage banal ,sans réelle culture mais qui va commencer à se poser des questions sur des êtres vivant hors de l'empire?La notion de frontière l'interpelle et son ami plus érudit va l'éclairer.

Le roman est écrit avec beaucoup de drôlerie,tout en posant de graves questions sur l'influence de la religion,le maintien d'un peuple dans l'ignorance et l'idolâtrie,2 piliers de toute dictature.

Boualem Sansal,récemment  invité dans l'émission "La grande librairie" sur France 5  n'a pas caché son pessimisme quant au futur des pays musulmans.