jeudi 20 décembre 2012

ANNA KARENINE de Joe Wright.

 

 FILM                                                                                                                                                     Les écrivains russes , Tolstoï en particulier ,  sont champions pour sonder  l'âme humaine : sa grandeur,       ses  bassesses , ce qu'elle a de meilleur et de pire !!!!
Le film , enième version , sert très bien le roman de Tolstoï . Il réussit à allier une grande recherche esthétique, truffée de belles trouvailles scéniques , avec la descente aux enfers de son héroïne , Anna.

L'âme russe ? mais l'âme d'Anna , Antigone russe , est universelle . C'est une belle âme, capable d'empathie, sans compromission , authentique dans ses choix et ses renoncements . Un cristal pur .
Impossible dès lors de vivre dans l'univers étriqué de cette Russie , fin 19ème .... et surtout  dans l'ombre de
ce mari, ambitieux, compassé, psychorigide.

Et pourtant , les critiques de tous bords crient haro sur le "navet" , le taxant de film kitch , meringué , de resucée ...  Un exemple parmi d'autres : l'excellent Pierre Murat de TELERAMA  dont je prends la liberté de retranscrire la critique.
 

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 05/12/2012.

Il n'y a rien de plus bête qu'un réalisateur qui se croit intelligent. Pour renforcer l'artifice de la société russe du xixe siècle, Joe Wright a décidé, avec l'aide lourdaude du dramaturge Tom Stoppard, de filmer Anna Karenine dans un théâtre, avec quelques échappées vers l'extérieur. La scène devient donc successivement, une gare, un champ de courses et la chambre du fils de l'héroïne, les coulisses et les cintres faisant office de salons bourgeois ou de taudis populeux. En pleine crise de mégalomanie, Joe Wright (dont on avait beaucoup aimé Reviens-moi) a espéré devenir Fellini. Problème : avec ses facéties précieuses et ses extravagances kitsch, il atteint péniblement le niveau de Ken Russell... 
La principale victime de son jeu de massacre, c'est Vronski, l'amant ­d'Anna, métamorphosé en blondinet bouclé, gandin aux allures de pantin qui, en toute logique, devrait provoquer non la passion de l'héroïne mais son rire et sa fuite. Faut dire qu'Anna, elle non plus, n'est pas gâtée : minaudant et sucrée, elle semble droit sortie d'un épisode de Sex and the city. Le summum du grotesque est atteint lors d'un bal où, sous le feu du désir qui les submerge, les futurs amants transforment leur valse en une espagnolade lubrique. Grotesque...
Les plus grandes Anna cinématographiques ont été Greta Garbo et ­Vivien Leigh. L'une parce qu'elle était languide et l'autre névrosée, comme le voulait Tolstoï. La faire interpréter, ­désormais, par des comédiennes ravissantes et rieuses, pétant le feu et la ­santé, comme Sophie Marceau il y a quelques années ou Keira Knightley aujourd'hui, est un non-sens absolu. — Pierre Murat

Je rejoins le critique sur un point :  le choix de l'acteur incarnant Vronski n'est pas des plus judicieux !!!
Mais j'ai une tout autre approche de la scène du bal qui m'a bluffée. 
La   théâtralisation   voulue des scènes d'intérieur ( la maison de la famille , le lit de Seriochka ... )
et d'extérieur  ( la course de chevaux, la scène de la patinoire, la moisson .... ) rafraîchit  notre  regard  de 
spectateur.
Non, ce n'est pas , loin s'en faut , une  version appauvrie de   ANNA    KARENINE .

Pour les  amateurs  , retenez ce célèbre  INCIPIT ( = première phrase d'un roman ... ) de Anna Karenine:
" Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses  sont malheureuses 
   CHACUNE   à leur façon ." 





 

La Chambre des morts de Franck THILLIEZ


      3 ROMANS :   " Train d'enfer pour Ange rouge "   2004.
                               " La  Chambre des morts "  2005.
                               " Deuils de miel"  2006.........

Après la lecture de 2, 3 polars de  Franck  Thilliez  ( écrivain français , valeur sûre et étoile montante du roman policier en France ....) le moment est venu de faire le point :

Ses caractéristiques : style alerte et affûté , grande aisance narrative ....
Il assure un bon mixte dans le chef de ses enquêteurs ( le commissaire Sharko et la policière Lucie Henebelle ....)  entre  les drames de leur vie privée et l'enquête rondement menée, alimentée par les bonnes questions, les recherches pointues , les recoupements audacieux...
Chaque fois , le ( ou la ) coupable s'est glissé furtivement dans les coulisses de l'enquête .

Citons quelques similitudes entre les 3 romans :
  - abondance de références historiques , bibliques ( le livre de l'Apocalypse , les symboles du tympan   d'une église ...) , scientifiques ( la taxidermie  , les pratiques anatomiques , version "Les Écorchés " de Fragonard , le cousin de l'autre !!... , les dégâts causés par le moustique anophèle!!!  ....) .

- nécessité pour l'enquêteur de pénétrer l'âme , les mobiles , les souffrances , l'univers fantasmatique des tueurs ...

- croisement de destins très éloignés .....   D'un côté, un couple de tueuses , de l'autre , un binôme de chômeurs qui découvrent un impressionnant magot.

- disparition de fillettes , urgence de les retrouver pour les sauver....

   Terminons en soulignant la noirceur de ces polars  :  " LA  CHAMBRE   DES   MORTS "  , c'est 
        BIENVENUE     EN   ENFER         ou           LE    MUSÉE       DES   HORREURS  !!!!
 


jeudi 22 novembre 2012

Les règles du Jeu de Amor Towles

                               LIVRE

    De De  la  GRÂCE  , de  l' ÉLÉGANCE  , de la    FINESSE    ...  

 Ce sont les termes qui caractérisent ce 1er ROMAN qui  a  pour cadre   le New York de  la fin   des années 30 .
Et  forcément , il y a  du  FITZGERALD  et cette ambiance si particulière de  " Tendre est la nuit " .
On lit  , porté par la légèreté du style  plus que par un suspens insoutenable , car l'histoire est  en somme assez simple :  celle de l'évolution  professionnelle , sentimentale d'une jeune fille  d'origine modeste .
On suit ce parcours par petites touches impressionnistes , en demi-teintes au travers de rencontres
amusantes , de soirées arrosées ( tantôt de gin ou d'un capiteux champagne ... )  sous le regard averti de notre héroïne qui a vite fait d'apprendre ces   RULES  OF  CIVILITY   " ( titre original ).

Les Souvenirs de David Foenkinos

Ce roman m'a beaucoup remuée ....  sans doute , parce que l'écrivain y aborde les liens si  essentiels entre  les enfants et leurs grands-parents : d'abord la mort du grand-père auquel , il n'a pas su dire son amour ....
ensuite , l'installation de la grand-mère en maison de retraite  avec la promesse  non tenue  de lui " garder" son appartement .
Plus tard , le naufrage , puis  "la résurrection"  du couple de ses parents , la rencontre improbable du "grand amour" et son largage annoncé ...
Le narrateur est humble, pudique , conscient de ses limites , souvent amusé de ce qui lui arrive , des coïncidences et hasards absurdes qui tissent sa trajectoire de vie , comme quand il vient annoncer son mariage à ses parents qui viennent à l'instant de décider de se séparer !!!

Ces "Souvenirs "  tout personnels sont entrecoupés de brèves évocations  ,  en italique , d'artistes célèbres , tels Gainsbourg , Gaudi , Fitzgerald  ..... Ces passages souvent cocasses et inédits  forment une sorte d'écho aux aléas rencontrés par notre héros . Un plus non négligeable dans ce roman , très particulier ,
proche  par moments , du bizarroïde .

                  Merci   à   Marie-France   de      m'avoir   recommandé   cette   lecture ...

lundi 19 novembre 2012

SKYFALL de Sam MENDES.

         FILM


Sam  Mendes nous livre dans ce  23ème  Opus , une vision plus intérieure ( osons le mot ) , plus humaniste de l'agent 007 ... , renouvelant par là même le genre.
ça démarre sur les chapeaux de roue , course poursuite en guise d'ouverture , mais  sur les toits d'Istanbul , ça le fait !!! .... suit un générique époustouflant , haut en couleurs avec la voix  d'Adèle en assistance .
Ensuite 2 heures de plaisir visuel absolu ..... A consommer sans modération . Un régal .
Variété  des lieux  (  de Macao ,Shangaï à l'âpre Ecosse .....) , des paysages grandioses , des situations  étonnantes , des dialogues courts et efficaces , des cavalcades , sans overdose de boum-boum...
Pas de langoureuses " James Bond Girls " non plus ... ( les 2 rôles féminins sont plus qu'effleurés  ) seule,
Judi Dench reste la royale M , l'incontournable patronne de OO7 ...us,
Un   Daniel  CRAIG  , plus tranquille et plus beau que jamais ...... plus fragile aussi, plus distancié  ,   traversé par le doute et  hanté par son enfance " Skyfall" !!!! ( Vous comprendrez ..... ) une enfance genre
"Retour à Howards End"  ....
Par contre , Javier  Bardem  , dans le rôle du méchant , hacker gay , avide de vengeance m'a moins convaincue . Bien sûr décalé ,  impertinent et drôle  en empêcheur de tourner en rond ...
Je l'ai trouvé un rien "caricatural" , jouant du Javier Bardem dans un James Bond ...
sans doute  avais-je trop en tête  son rôle de serial killer-psychopathe  du film des frères Coen ....

Au final , tout à fait ravie de mon 1er James Bond sur Grand Ecran ...!!!


jeudi 25 octobre 2012

Petits meurtres entre voisins de Saskia NOORT



               ADULTERES ?    MENSONGES ?   TRAHISONS ?   COUPS BAS ?   
                                         VOICI    la Bande Annonce 


Un couple quitte la capitale Amsterdam pour découvrir la vie plus tranquille d'un village.Rapidement , des liens se nouent , on s'invite, on se fait des amies , on boit beaucoup aussi .
Le début  du roman s'apparente quelque peu à une étude sociologique assez banale  sur des couples aisés avec enfants ...                                     Mais bientôt , des brèches se creusent et les événements se précipitent : un incendie qui laisse une veuve et deux enfants , une des femmes se défenestre depuis une chambre d'hôtel .....Suicide?   OU   Meurtre?
C'est Karen , la narratrice qui mène l'enquête , en solo , au risque de devenir la nouvelle cible et la prochaine victime , sans compter qu'elle est tombée amoureuse d'un des hommes riches du "club" très fermé...
Loin de son mari , soupçonnée par les autres épouses , traversée de doutes et de questions, elle finira par démasquer  le ( ou la?  ) coupable. Le dénouement est digne des meilleurs polars et  le prix SNCF 2010  ne s'y est pas trompé en récompensant ce 2ème roman de la Hollandaise.

Ce roman a une vraie épaisseur psychologique et une réelle dynamique policière : pas toujours facile d'assurer les deux !!!

mardi 16 octobre 2012

Apres MISERICORDE , PROFANATION de J.Adler-Olsen

A l'âge de 62 ans , cet écrivain danois a acquis une notoriété certaine dans le monde du polar . Il confirme son talent avec ce 2ème roman " PROFANATION ".
On retrouve à la manoeuvre le tandem atypique , l'inspecteur Carl Morck et son acolyte syrien Assad .
Cette fois , le département V est chargé de rouvrir un dossier criminel concernant le meurtre sauvage d'un jeune couple. A l'époque , un coupable a  "avoué" ce crime , mais en toute hypothèse , il a plutôt endossé la culpabilité , en échange d' une forte somme d'argent . Les vrais coupables , une bande de jeunes , anciens fils à papa , devenus  des hommes d'affaires  en vue , redoutables et redoutés qui se livrent à d'étranges parties de chasse. Le grain de sable  qui risque d'enrayer la machine du propre chez soi , c'est une jeune fille  ayant appartenu à la bande qui a sombré, elle , dans une vie de clocharde. Quel a été son rôle ? A-t-elle été leur égérie, leur victime? Pourquoi redoutent-ils tant  qu'on l'interroge?
Ce sont quelques questions qui traversent l'enquête et s'éclairent dans un final , ma foi ,  assez époustouflant.

" Dans la MAISON " de François OZON.

Film parfaitement maîtrisé qui tourne  tel une horloge bien huilée , au " poil près" ...
Tellement bien peut-être qu'à la longue , ça énerve  ... le film est trop  LONG , à force de proposer plusieurs fins narratives , il s'étire et n'en finit pas de finir !!! ...Un certain malaise s'installe aussi et s'intensifie vers la fin,
malaise de spectateur assistant à cette intrusion progressive d'un adolescent dans l'intimité d'une famille.

Ceci dit , les acteurs sont tous parfaits , jeunes et moins jeunes , hommes et femmes ... et  Fabrice Luchini est irréprochable dans son costume de prof /écrivain raté / dénicheur de jeunes talents... On a  droit à quelques jolies leçons d'art littéraire ...
Finalement, plusieurs niveaux de lecture de ce film sont possibles:

- le niveau psychanalytique : on suit les fantasmes d'un adolescent en manque de repères familiaux
  ainsi que la fascination ambigüe d'un adulte pour un adolescent.

- le niveau didactique : avec la question " comment écrire une histoire qui tienne en haleine ses lecteurs , façon Sherazade ..."

- le niveau sociologique/thématique:
        - la transgression des codes déontologiques
        - les limites de la manipulation et d'un voyeurisme proche de la perversité.
        - le renouveau de la pédagogie scolaire et ses termes pseudo-branchés " d'apprenant" au lieu "d'élève".

- le niveau narratif : équilibre très réussi entre différentes relations :
                                  élève/prof      père/fils   mari/épouse    prof / son épouse                                                                                                      ( excellente Kristin Scott Thomas)
                                                                                                       
   Voilà donc un film riche ,  très écrit ,   réussi sur la forme  mais   interpellant  sur le fond!

                                                                                                       

mercredi 10 octobre 2012

Le CONFIDENT d'Hélène Grémillon.



On ne peut que saluer la remarquable construction de ce récit ( c'est un PREMIER roman ) qui progresse à coups de révélations au gré de différents narrateurs et de leurs versions...
Au centre de cette vision "stroboscopique" , deux mères : la  mère biologique qui a porté l'enfant de l'autre qui l'a élevé ...
L'enfant , Louise ou Camille ??? ... , reçoit, au décès de sa mère un étrange courrier, rédigé par un certain Louis, proche des 2 femmes dans sa jeunesse. Elle y lit la révélation de ses origines.
La  maternité , centrale dans ce récit se présente comme conflictuelle , voire destructrice .... en tout cas pour une des mères , ( Madame M. dans le récit ) prête à tout , même le pire , pour obtenir ce qu'elle veut .

Ce roman m'a mis de plus en plus  mal à l'aise , j'en suis sortie avec une impression de sordide , une plongée dans la noirceur de l'âme humaine.
Des zones d'ombre subsistent aussi ( sont-elles voulues ? sans doute ) dans le chef d'Annie, la vraie mère :
son comportement reste obscur, inexplicable, incompréhensible ...
De même ,  rien ne nous sera dit sur la réaction  de Camille à la lecture de ces révélations fracassantes  et forcément déstabilisantes .....Rien , pas un mot ....
Ce sont des "blancs" que le lecteur peut/doit combler ??? ...Sans doute.

mercredi 26 septembre 2012

LA SIRENE de Camilla Läckberg



Camilla LACKBERG   est l'auteur de plusieurs romans , dont le premier s'intitulait " La Princesse des glaces" : fameux .                                                                                                                                                     " Cyanure" paru en 2011 était très décevant, un peu genre "mauvais Agatha Christie" ....
 Cette fois, avec le  sixième  volet consacré à Erica Falck , elle cartonne.

Une " robe bleue" est sans doute le fil " rouge"  ( facile ....) de ce roman très construit et très abouti.
L'auteur tisse sa toile au fur et à mesure , resserrant ses fils autour des témoins-acteurs d'une scène primitive , avec une étonnante palette d'enquêteurs , anciens amis , maîtresses , épouses , enfants, enfants adoptés , mère adoptive indigne .... Vous suivez ? ....  Oui?
Alors ajoutons que la parution du livre de l'écrivain Christian Thydell est le moteur de l'action . Il a récemment reçu des lettres de menace , ses amis proches en reçoivent aussi, l'un d'eux disparaît, un autre voit son trajet de jogger coupé par un fil invisible , il est sérieusement blessé....
Chacun commence à craindre pour sa vie , quand le corps de Christian est retrouvé suspendu à un promontoire: meurtre OU suicide ?
On cherche à savoir qui tire les ficelles. Qui  leur en veut ?  Serait-ce cette petite soeur de Christian  ( présentée dans certains passages en italique ) ?  Peut-être pas ?
Ce n'est qu'à la  page 400  que la vérité des faits éclate en pleine lumière , totalement surprenante pour le lecteur.


jeudi 20 septembre 2012

Le CHINOIS de Henning Mankell

Si vous êtes policiers " pur et dur" avec une enquête qui va du point A au point B, sans détours et sans circonvolutions ...... ce "Chinois" ne sera peut-être pas votre tasse de thé ...
En effet , le point de départ, une tuerie  sauvage dans un village de Suède, emmène le lecteur dans le passé au Nevada, puis en Chine ( à l'époque de Mao et dans le Pékin d'aujourd'hui ...) avec une halte au Mozambique  qui entretient des relations privilégiées avec la Chine.
Tout ça pour éclaircir , dans les 100 dernières pages , le mystère familial et les mobiles de cette tuerie inexpliquée.

L'intérêt  du roman réside donc aussi  .... si pas principalement dans une série de considérations historiques et politiques ...  On sait l'intérêt que MANKELL porte aux problèmes de l'Afrique , particulièrement du Mozambique où il passe une partie de l'année.                                                                                             

D'ailleurs , la revue française TELERAMA ne s'est pas privée de dire que ce "policier"de Mankell s'apparentait fort à un "cours de géopolitique" !!!!
Une fois n'est pas coutume, je prends la liberté de citer l'article de  TELERAMA :
" ...  En laissant  Kurt Wallander se débattre dans sa maladie de Parkinson , le grand  Henning Mankell tente de se consoler avec deux nouvelles héroïnes dans "Le Chinois" . Ce roman commence fort bien -  le massacre d'un village , dans le nord de la Suède  - mais se perd dans une démonstration géopolitique . Le romancier dédaigne trop longtemps son enquête et ses personnages , avant de se rattraper dans les dernières pages , bouclant vite fait son intrigue en deux coups de fusil ......"
                                                      Telerama n° 3228 / Novembre 2011.


vendredi 17 août 2012

La Terre des Mensonges de A. RAGDE

LIVRE

 .... NESHOV     ....   Ce nom ne vous dit rien ? Alors , il est grand temps de lire la célèbre trilogie écrite par une Norvégienne qui a été récompensée de plusieurs prix ...

INCROYABLE ROMAN  !!!
Tout est décrit avec minutie et réalisme à la Zola : les divers objets de la vitrine du "bijoutier" , autant que les menus gestes accomplis par le fermier , les odeurs de la ferme , le monde intérieur de chaque personnage ...
On entre dans la peau des personnages, on  vit leurs tracas, leurs obsessions, leurs bassesses , calculs ...
J'ai adhéré sans retenue à chaque phrase, chaque sentiment ou détail révélateur de l'ambiance ...
Les chapitres forment une succession de tableaux visuels et olfactifs ( oui, oui .... ) d'une grande variété .   On est ainsi transporté d'un monde à l'autre, tantôt raffiné à l'excès , puis totalement rudimentaire, voire indigent ....
Remarquable construction narrative : chaque chapitre s'achève sur un coup de téléphone qui inaugure le suivant ...
Suite à l'attaque cérébrale de leur mère , les membres d'une famille se trouvent réunis dans la ferme  familiale , celle de leur enfance , un peu avant Noël  ... D'où unité de lieu et de temps ...
Le  1er Tome s'achève , le soir de Noël , sur  un lourd secret révélé par le père, être falot , effacé , inexistant de 80 ans ....  J'ai hâte de lire les 2 tomes suivants .
" La ferme des Neshov"   et     " L'impossible héritage " ... Les 3 Tomes sont  parus en 10/18.

dimanche 12 août 2012

Le Tribunal des Âmes de Donato Carrisi


 LIVRE                        DEUXIEME  ROMAN   de cet écrivain italien  et  même ambiance ....

Une disparition ... , puis une enquête menée  à Rome  notamment par un certain MARCUS , sorte de "profiler religieux" , car il appartient à un collège de hauts prélats , " Le   Tribunal   des  Âmes" , qui détient les confessions de grands criminels ....
( Le Vatican , une fois de plus à la manoeuvre !!!... )
Marcus est donc un de ces  pénitenciers ... qui intervient dans la vie civile ... Personnage énigmatique , car sans mémoire et donc sans passé .... Secondé par  SANDRA , une vraie policière, elle , il retrouvera Lara , la sauvera des griffes d'un  monstre.
Comme dans son premier roman, on sent que l'auteur se nourrit d'une inspiration mystique :  nombreuses références au Bien et au Mal  ,  frontières subtiles entre victime et bourreau, lumière et ombre,              pardon et vengeance ...


Après  " LE  CHUCHOTEUR " , c'est un être double , un transformiste !!! ...qui tire les ficelles ..
A chacun de découvrir QUI. 

jeudi 9 août 2012

MISERICORDE , suivi de PROFANATION ...de J. Adler-Olsen

LIVRE

Ce policier avec en  toile de fond  , une séquestration  a obtenu  le Grand Prix 2012 des lectrices ELLE .
Ce  PRIX est entièrement mérité , car ce roman est  angoissant et palpitant à souhait .....
Pour les amateurs!!!

Un 2éme roman du même auteur vient de paraître " PROFANATION" 
Je ne manquerai pas de le lire et d'en assurer la critique !!! 

vendredi 3 août 2012

ROSA CANDIDA de A. A. OLafsdottir

LIVRE
                             .....  MON    COUP    DE    COEUR   de   L'ÉTÉ   .....

J'ai lu ce livre d'une traite , j'en ai savouré chaque moment , avec délectation ...
L'auteur, islandaise , nous emmène dans un voyage original , avec un personnage principal, atypique et des rencontres improbables ...
C'est doux,  c'est savoureux, c'est sans prétention et on termine le récit, en se demandant pourquoi diable on l'a tant aimé ....
Le style? oui, les phrases sont limpides, déliées ;
L'histoire ? elle brille par sa simplicité ...Pas de quoi fouetter un chat !!!

ALORS ? tout simplement , peut-être que ce récit parle au coeur .

dimanche 29 juillet 2012

Le chuchoteur de Donato Carrisi


            LIVRE         PREMIER    ROMAN   de D.  CARRISI
                 
Premier roman policier  très réussi , inspiré de faits réels qui nous entraîne dans une enquête passionnante , pleine de rebondissements , de détours où  chacun et chacune, même enquêteur cache un secret inavoué et inavouable, à moins que ... Impossible de découvrir la fin .... Ce qui est , ma foi, assez rare ...
ça démarre sur la découverte des corps de 5 petites victimes , toutes des filles , dont  un bras a été amputé ..
Un sixième bras est ensuite découvert ailleurs ... La suite ....????

Ce roman a obtenu divers prix dont le prix SNCF du polar.

mardi 3 juillet 2012

The Angels' Share de Ken LOACH


FILM

KEN LOACH , le champion toute catégorie des films sociaux aux sujets difficiles, ne démérite pas dans la veine de la Comédie . Pour preuve, le très réussi " Looking for Eric" ( 2009 ) où Eric Cantona interprète avec brio son propre rôle.

Cette fois, il oscille entre drame et franche comédie.
Après un début sombre, le film part vers l'aventure improbable d'une bande de joyeux " doux dingues" ....
Robbie , un jeune , fraîchement sorti de prison ( pour faits de violence ) peut-il s'en sortir , assumer le rôle de père qu'il est devenu? Restera-t-il le voyou qu'il était ou peut-il changer sa trajectoire de vie?
A ces questions , le début du film offre une réponse plutôt négative , notamment dans une scène poignante où l'ancien délinquant est confronté à sa victime, entourée de sa famille , mais Robbie saura saisir sa chance ... Sur fond de dégustation de whisky , lui et sa bande vont opérer un "casse" peu commun : s'emparer d'un fût de whisky à la valeur inestimable : Comment? en siphonnant l'excellent " malt mild" ( cad la part des Anges ) dans de vulgaires bouteilles ...
La fin du film est vraiment réjouissante et si ce n'est pas le meilleur film de K.Loach , c'est quand même un grand cru !!!

Le film a obtenu le Prix du Jury au dernier festival de Cannes (2012 ).

jeudi 28 juin 2012

La tristesse du Samourai de Victor del Arbol


LIVRE
Un livre sombre où se mêlent les destins des membres de 2 familles au cours d'une quarantaine d'années. Assassinats, , trahisons, vies détruites , secrets enfouis et son cortège de vengeance et de culpabilité forment le cocktail explosif de cette remontée dans le passé de l'Espagne , à l'époque de Franco .
De ces aller-retour entre l'année 1941 et l'année 1981 , la vérité surgit peu à peu , au détour de rencontres inattendues , où les personnalités se dévoilent progressivement et les rôles joués par les uns et les autres se précisent : telle "victime" a aussi été "bourreau" et vice-versa ....
Un vrai suspense s'installe au fil des pages et on a hâte de découvrir ce qui relie exactement l'ancien drame , l'assassinat d'une mère et le sort de la fille d'un inspecteur , enlevée et tenue pour morte ? .... La fin ne déçoit pas !!!

Victor del Arbol est catalan . Né à Barcelone en 1968 , il travaille actuellement dans les services de la Police , après des études d'Histoire ..... Ceci expliquant cela .

mercredi 20 juin 2012

THIS IS IT ....



FILM

Les dernières images du roi de la Pop .... Une réussite !!!
Je pensais zapper !!! , il n'en fut rien ... Je suis restée scotchée à cette prestation " hors norme" de Michael Jackson.
Quelle précision métronomique de chaque geste , déplacement , jeu de jambes ...Un vrai élastique sur pattes ...
Le film est varié : les tableaux musicaux , chansons ... sont entrecoupés d'interviews de choristes, danseurs et techniciens , tous fans absolus , of course.
A la vue de cette explosion de talent , on a du mal à imaginer une fin si proche pour le chanteur.

De l'autre côté de FATIH AKIN.


FILM

J'ai découvert ce cinéaste allemand d'origine turque avec " SOUL KITCHEN" ( 2009 - voir critique sur ce blog ) et le film " De l'autre côté " ( 2007 ) , récemment proposé par ARTE m'a confirmée dans l'idée que ce réalisateur est non seulement talentueux , mais capable de varier ses sujets.
Il aborde ici les difficultés d'intégration turque en Allemagne , le sort peu enviable réservé aux femmes que guette la prostitution, la dureté de la justice en Turquie , mais aussi le thème plus intimiste d'une relation mère-fille ( dans le rôle de la mère : une remarquable Hanna Schygulla )
qui s'étoffe vers la fin du film et surtout l'amitié amoureuse qui se noue entre une Allemande "pure souche" et une jeune turque déboussolée , sans papiers ...

dimanche 20 mai 2012

L'Apothicaire de H. Loevenbruck

LIVRE

Après un début prometteur , l'histoire s'étire et s'enlise dans une répétitive monotonie ....
L'apothicaire , interpelé par une série de curieux mystères sur sa personne , part pour une quête interminable à travers le pays de France . Il va de ville en ville  à la rencontre de divers personnages , capables , espère-t-il , de répondre à ses questions ...   MAIS bien sûr , le mystère s'épaissit au cours de ce jeu de piste moyennageux  ( On est au début du 14ème siècle , sous le roi Philippe le Bel ....)   A chaque étape , notre héros , alias Andreas Saint Loup est rejoint par ses poursuivants , tantôt le Grand Inquisiteur de France , tantôt les cavaliers de l'Apocalypse  " Les Malachim  " ....Il semble en effet  qu'il faille , à tout prix , éliminer cet apothicaire dont l'existence  constitue une menace  au sommet de l'Etat !!!

L'écrivain navigue entre le thriller et le roman initiatique  truffé de multiples références historiques  (  à la gnose , au célèbre Jacques de Molay , chef des Templiers , au pélérinage vers Saint Jacques de Compostelle .... )  .
C'est là à mon sens ,  LA faiblesse du  récit  qui en perd son intérêt , son suspense ....
Cette quête est longue , lourde et répétitive : mêmes scènes , mêmes embûches  à chaque étape du voyage ,
ça lasse !!!

lundi 7 mai 2012

Le Prénom

FILM  

Lors d'une soirée familiale et conviviale , la révélation du prénom  de l'enfant va déchainer les passions....
Chacun se lâche  et laisse exploser ce qui était si bien cadenassé depuis belle lurette  : les défauts, les surnoms, les reproches fusent .... Personne n'est épargné , chacun , à tour de rôle , reçoit son paquet, en prend pour son grade .... tout ça , à un rythme soutenu  et dynamique, la  grande qualité du film ...
Les acteurs jouent impeccablement leurs rôles respectifs , rodés qu'ils sont par la pièce de théâtre qui a inspiré le film.... Patrick Bruel m'a particulièrement convaincue dans une autodérision  réussie.

On ne me dira plus que je n'apprécie pas le cinéma français et ses excellentes comédies!!!

lundi 30 avril 2012

Indian Palace de John Madden

FILM

Voilà un film anglais bien construit,  équilibré .... et surtout très réconfortant .
Quelques histoires individuelles  rapidement campées   et on est parti pour l'aventure de groupe ....TO   INDIA.
On suit l'évolution , le destin de chacun(e) de ces seniors , mais aussi celui de l'hôtel , de son propriétaire , aussi touchant qu'inexpérimenté ...
Les Occidentaux  " metronomisés "  reçoivent de plein fouet la culture indienne : son souffle, sa cuisine épicée , son fatalisme , sa trépidance ... et surtout  la désarmante gentillesse de ses habitants .
On sourit beaucoup et on rit aussi grâce à une formidable palette de comiques :
Comique des répliques ( certaines sont savoureuses ! )
Comique des caractères contrastés ( la veuve lucide , le mou trop gentil, l'éternel Don Juan qui joue les prolongations , la solitaire résignée, mais pas tout à fait ... la plus drôle ( l'actrice Maggie Smith ) ,
 invétérée  rouspéteuse qui finalement sauvera la mise .....)


Les acteurs et actrices anglais confirmés sont tous formidables et convaincants .

UNE  VRAIE  RÉUSSITE   de  finesse  ,  SO   BRITISH ...


John  MADDEN   a réalisé  " Shakespeare in love" ...


jeudi 26 avril 2012

Les VISAGES de Jesse Kellerman

LIVRE 

 Non décidément , Non ........... Je n'ai pas du tout aimé ce policier qui a obtenu  " Le grand prix des lectrices de ELLE 2010" .... 
D'accord , des visages  qui apparaissent dans une immense fresque , évoquent ceux d'enfants disparus et le narrateur, Ethan ,  galeriste newyorkais de se transformer  ( avec l'aide de Samantha ...)  en pisteur potentiel du peintre/prédateur ....
On recherche des ADN , on mesure des empreintes de pas,  on interroge des voisins de ce Victor, le peintre  et surtout  on retrouve  la trace de ces enfants disparus ...  On a même droit à la description des  menus de Victor qui  apprécie particulièrement "les flocons d'avoine " .... MAIS tout ça ne fait pas un bon polar...
En effet, que c'est lent et ennuyeux , malgré l'ajout de certains "interludes" , censés remonter le temps depuis l'enfance du pédophile ..... P378 , on n'est encore nulle part , on s'égare , on se perd dans d'inutiles digressions sur le couple que forment Ethan et Marilyn  , sur sa  collaboration avec  Samantha ...
La relation  complexe d'Ethan à son père  , esquissée  au début n'est jamais vraiment développée ... Le rôle de Tony , intermédiaire reste assez obscur ....

Bref , ce polar ne tient pas les promesses d'un polar : nous tenir en haleine, susciter  multe questions , épaissir le mystère et nous amener +/- habilement  vers une  FIN improbable ou à peine devinée.

dimanche 15 avril 2012

TWIXT de Francis Ford COPPOLA


 FILM



TWIXT   rentre dans la catégorie  "  Thriller fantastique " ....

Nous retrouvons les caractéristiques et les thèmes du fantastique : ce  subtil mélange RÉEL / IRRÉEL ... ,
l'angoisse et les doutes du héros ....les thèmes des vampires , des rêves, de la malédiction d'un village hanté...
Et tout ça sur fond d'enquête policière  , notamment menée par un écrivain , alias un  TRÈS  BON
Val Kilmer.
Ce dernier va tenter d'élucider  le meurtre récent d'une jeune fille , tout en s'imbibant d'alcool  ( la perte de sa fille dans un accident de bateau l'ayant complètement anéanti !!!  ) et en se laissant porter par des rêves de plus en plus inquiétants...

Si ce n'est pas le film fantastique du siècle, on y retrouve pourtant la patine propre à un grand maître du cinéma qui a lui-même perdu un fils dans les années 80 ....  Il faut également souligner la part belle faite à la littérature par Coppola : la rencontre de l'écrivain  avec un Edgar Allan Poe qui livre le secret de son "Never More" , une allusion au poète Whitman et la récitation psychédélique du poème " Spleen" de Baudelaire ...
 Tout compte fait , peut-être , Coppola a-t-il  voulu mélanger  trop d'ingrédients dans sa pâte "fantastique" ???



jeudi 12 avril 2012

Glacé de Bernard Minier

LIVRE
Auteur de plusieurs nouvelles , B. Minier publie son premier polar et c'est une réussite.
Intrigue haletante , succession de meurtres, découverte d'une vague inexpliquée de suicides d'adolescents 20 ans plus tôt , proximité d'un hôpital psychiatrique pour criminels dangereux , confidences à un ancien juge pas si "blanc" que ça ..... Tout ça concourt à un récit puissant , écrit au plus serré .
On ne peut s'empêcher de songer à l'atmosphère oppressante des " Rivières pourpres" de J.C. GRANGER : même contexte montagnard , même noirceur des personnages ... et pourtant l'originalité de cet auteur est entière.

Il a été récompensé du PRIX DU MEILLEUR POLAR au festival de COGNAC 2011. On attend avec intérêt ses prochaines publications !!!

mardi 10 avril 2012

Le dernier pour la route de Philippe Godeau

FILM
Il est suffisamment rare qu'un film français m'enthousiasme pour que je le mentionne sur ce blog. F3 le proposait au programme , ce jeudi 29 mars et bien lui en a pris .
Traitant d'un sujet délicat , le sevrage alcoolique , le ton est juste de bout en bout et je n'ai "zappé" à aucun moment.
On aborde bien sûr les dégats collatéraux de l'alcoolisme sur le métier , la famille , l'estime de soi ....mais sans s'attarder. L'intérêt se porte plus sur la cure de désintoxication et ses participants dont Hervé , un François Cluzet magistral . Les moments de tension dans le groupe , les prises de conscience, l'histoire individuelle qui a conduit chacun(e) à se réfugier dans l'alcool et surtout les pièges du retour à la vie réelle .... sont subtilement présentés.
Ce qui frappe , c'est la diversité des participants: homme ou femme, jeune et moins jeune , tous milieux sociaux confondus .... Les échanges n'en sont que plus riches , l'entraide capitale pour s'en sortir.
L'évolution de Hervé , au cours de son séjour est totalement vraisemblable et touchante: le renfermé taciturne du début s'humanise peu à peu, il se montre attentif aux souffrances des autres et vers la fin, osera lui aussi se livrer et s'avouer un pan caché de son enfance....
Donc , un film réaliste , mais résolument optimiste !!!

mardi 27 mars 2012

Les adieux à la reine de Benoît Jacquot



FILM

Comment échapper à une énième reconstitution de Versailles sous Marie-Antoinette ?
en adoptant un point de vue original : le regard de la lectrice de la reine , regard ébloui, attendri d'une jeune femme , totalement inféodée aux caprices de sa reine.
On peut en effet parler de dévotion, adoration, soumission absolue et passion dévorante.
Les 2 personnages féminins ,dont les visages sont filmés au plus près , révèlent leur âme.

Ce film inspiré du livre " Les adieux à la reine" de Chantal Thomas , est une incontestable réussite esthétique , tout en retenue .... en revanche notre sensibilité est peu touchée , on n'éprouve guère d'empathie pour le drame qui se joue , on reste à distance!!!

lundi 5 mars 2012

Le Cas Sneijder de J.P. DUBOIS



LIVRE

Si vous ne connaissez pas la bibliographie de J.P. Dubois, sachez qu'il est l'auteur de " Kennedy et moi" , brillamment interprété au cinéma par J.P. BACRI.
Décidément, l'humour corrosif, insidieux et réjouissant de J.P. Dubois me séduit. Il le distille par petites touches bien senties , mais légères.... Ses personnages sont souvent banals, limite obsessionnels , des " Monsieur-tout-le-monde " qui se caractérisent par un subtil mélange de mauvaise humeur et mauvaise foi.

Dans son dernier roman, on retrouve ce personnage-type en mésentente absolue avec sa 2ème femme et les jumeaux nés de ce mariage. Tout les sépare: valeurs, modes de vie et de communication... Lui et eux évoluent sur des planètes différentes , d'autant plus qu'il a récemment été victime d'une chute d'ascenseur où il a failli laisser la vie. Depuis, il compulse les articles relatant des incidents du même genre et noue le projet d'emprunter l'ascenseur de de la Tour de Dubaï ( 124 étages ) qui a connu une panne similaire...
La fin nous dira s'il parviendra à réaliser ce projet, quand même assez fou!!!

Jean-Paul Dubois a obtenu le Prix Femina en 2004 pour " UNE VIE FRANCAISE "


vendredi 24 février 2012

NATURE MORTE de Louise Penny


LIVRE
Voici un policier qui s'inscrit dans la lignée d'Agatha Christie : une ambiance champêtre , un inspecteur qui sait écouter, observer ... et déduire .
Une femme âgée , appréciée de tous dans le village est retrouvée morte dans les bois avoisinants ... Accident de chasse ou meurtre prémédité? Nous aurons , bien sûr, la réponse.
L'originalité du roman tient au fait que la liste des suspects potentiels s'allonge au fil de l'enquête, et avec elle , les mobiles se diversifient ( argent, jalousie, crainte d'une révélation compromettante....) Tout cela pour le plus grand plaisir du lecteur qui s'égare, s'embrouille .
A la fin , il ne sera pas déçu , en apprenant la vérité cachée dans un tableau peint , les derniers jours, par la victime.
Un roman policier , donc , qui tient ses promesses : suspense , indices contradictoires, pistes variées , un zeste de psychologie ....et finalement la solution !!!




Louise Penny vit au Québec. Ex-journaliste , elle est devenue ,depuis 2004, la coqueluche des prix littéraires. Ses romans sont traduits de l'anglais.

lundi 23 janvier 2012

La couleur des sentiments de Tate TAYLOR


FILM

Un film traitant du racisme se doit d'éviter 2 pièges, celui du mélo facile et celui du manichéisme primaire . C'est le cas. " La couleur des sentiments " nous propose de suivre la vie de servantes noires dans l'Etat du Mississipi dans les années 6O.
Bien sûr, on s'émeut devant les injustices , les humiliations , les préjugés des femmes blanches..., mais on sourit aussi par moments et on sort de la séance revigoré à l'idée que des âmes nobles, il y en a partout et de "toutes les couleurs " !!!
Le propos du film est nuancé , la narration riche , l'humour finement distillé , les personnages réalistes et convaincants....Bref : COUP DE CHAPEAU pour ce 1er long métrage réussi.
Le scénario est tiré du roman de Kathryn Stockett , grand succès de librairie aux USA et en France.

mercredi 18 janvier 2012

LES PETITS MOUCHOIRS de Guillaume Canet


FILM

DE QUI SE MOQUE-T-ON ? ..... Après coup, je me dis que j'ai eu raison de réserver ma vision de ce film à une location en DVD.
J'ai dû m'obliger à regarder le film jusqu'au bout...Fin si prévisible, après 1 heure d'inconsistance et de vacuité...
En effet, que retenir de ces bobos qui , après avoir laissé leur pote accidenté à Paris, se retrouvent en bord de mer pour vivre un été " vraiment original"!!!! ? ....On passe de la tablée arrosée aux lits des couples qui fument et se posent des questions existentielles ...et surtout au bateau qui gicle sur les vagues méditerranéennes... PASSIONNANT tout ça, n'est-ce pas?
Bon , d'accord , la troupe d'acteurs est sympathique ,conviviale, on imagine aisément que sur le tournage , l'ambiance devait être excellente et riche en fous rires... , mais cela ne suffit pas , peu s'en faut , à produire un film de qualité !!!
Décidément , le cinéma français arrive rarement à me séduire .....Même si j'ai beaucoup apprécié, par exemple "Potiche" ou " Le concert"...




SHAME de Steve Mac Queen


FILM

Shame n'est pas un film sur le sexe, c'est un film sur l'absence d'amour.
Brandon, en effet, ( remarquablement interprété par Michael Fassbender ) , obsédé par son besoin de sexe et de jouissance est incapable de nouer quelque relation réelle , que ce soit....
Seules les prostituées, les revues porno ou les video hard sur le net peuplent son univers sexuel.
Le visage de cet homme tel qu'il nous est montré à l'écran à travers multe plans fixes , est triste à mourir. C'est celui d'un être en souffrance, rongé par son addiction , solitaire, dérangé dans sa petite vie ritualisée par l'irruption d'une soeur débordante, elle, d'émotivité et d'humanité ( c'est Carey Mullighan ) qui cherche le contact, en vain...
Qu'il soit dans son appartement cossu sans âme , dans le métro ou dans son bureau newyorkais , on ne retient de Brandon que ce regard , ces yeux, ce visage empreints d'une bouleversante souffrance.
Il fait penser à une mouche qui ne cesse de se cogner contre la vitre, sans possibilité de s'échapper.

mardi 17 janvier 2012

Rien ne s'oppose à la nuit de D. de Vigan


LIVRE

Le livre de Delphine de Vigan m'a énormément touchée.
Portrait de sa mère de l'enfance jusqu'aux derniers jours...
Après les premières pages consacrées à l'enfance de Lucile , à sa famille pour le moins excentrique, on s'attache au destin de cette mère excessive, passionnée , mais très déséquilibrée..
On ressent le désarroi croissant des 2 soeurs, encore adolescentes, face à une mère de plus en plus fragile , "bi-polaire" , incapable d'assumer et d'assurer la vie de sa famille.
Elles vivent sur le qui-vive , en état permanent d'inquiétude , celle de la retrouver dans un état de démence, voire pire...
De plus en plus , la femme adulte qu'est devenue la romancière peut se montrer empathique vis-à-vis de sa mère et laisser s'exprimer toute une affection et un attachement trop absent de leurs liens passés mère/fille... Même si elle reste avec ses questions , notamment sur les rapports pour le moins ambigus entre Lucile et son père , proches de l'inceste , sur ce qui a "déclenché" le suicide de Lucile , qui , disait-elle " voulait MOURIR VIVANTE" : magnifique expression!!!

Delphine de Vigan a obtenu le PRIX " France/Télévisions " 2011 pour son roman.



lundi 9 janvier 2012

A dangerous method de D. Cronenberg


FILM

Une histoire d'amour passionnel sur fond de psychanalyse.
Voilà le menu du dernier film de David Cronenberg.

C.Jung lutte, mais en vain, pour ne pas céder à l'attirance qu'il éprouve pour la jeune patiente qu'il a guérie de sa folie...Il finira par transgresser l'interdit de la sexualité dans la relation thérapeutique.
Cronenberg brosse de ça , de là , les grands thèmes de la psychanalyse: la guérison par la parole, le meurtre symbolique du père , le transfert et le contre-transfert, le stade oral, anal.....
Il restitue l'esprit des fondateurs, les divergences de vue et ensuite la rupture entre un FREUD , plus dogmatique et puriste et son disciple, JUNG , plus intuitif, qui prétend pénétrer l'âme humaine dans son entièreté , en ne se limitant pas à la libido...
L'apparition fort brève à l'écran d'un autre disciple , Otto GROSS, ( interprété par Vincent Cassel ) met un peu de piment, de désordre et disons-le , de folie dans un film finalement très sage, lisse, trop lisse!!!

Le jeu des 3 acteurs principaux ne m'ont guère convaincue:
- Keira Knightley joue la démence avec un excès, proche du ridicule...Viggo Mortensen est un Freud empesé , très caricatural....Quant à Michael Fassbender, qu'il soit amoureux transi ou psy à l'écoute , il reste peu crédible...
Un film donc , peu emballant qui m'a juste donné l'impression de revoir en images mon cours de philo, donné par le psychanalyste Alphonse De Waelhens en licence ....dans les années 70, eh oui...



mardi 3 janvier 2012

Le sanctuaire du coeur de DUONG THU HUONG

LIVRE
La romancière vietnamienne m'avait enthousiasmée avec sa vie d'Ho Chi Min , " AU ZENITH"... ( critique dans ce blog.....) Quelle déception donc à la lecture de son dernier roman , dont le point d'ancrage est la fugue d'un garçon de +/- 15 ans avec un ami ....Le début est captivant, car une amie de la famille, cousine de la mère initie une série d'interrogations et d'enquêtes sur le passé familial , l'enfance du garçon...mais après 200 pages ( le roman en conte 746!!!...) on s'égare, et commencent des récits dans le récit , doublés d'un va-et-vient entre passé et présent.....J'ai perdu le fil...et j'ai abandonné ma lecture , vers la page 300 .....
Vraiment dommage, car le style de la romancière reste lui aussi délié, doux, fluide ....