dimanche 21 mars 2010

A SINGLE MAN de Tom Ford


FILM


Le film repose de bout en bout sur les épaules de l'acteur Colin Firth , émouvant et sensible .
Son personnage éprouvé par la perte de son compagnon est à la dérive et organise minutieusement les différents " actes" de sa "dernière" journée . C'est sans compter les rencontres-surprises de la vie.... Voilà pour la trame narrative , mais l'essentiel du film est sa beauté formelle , esthétisante : tout est parfait, travaillé au corps: les objets, leur éclat , l'expression de chaque visage , les détails des paupières , de la coiffure... , la maison et ses couleurs chaudes , brun, ocre, noir...les tons mauve oranger du ciel de Los Angeles.

Et en même temps, et c'est là LA RÉUSSITE : l'intensité du drame , les émotions, l'âme même ...transparaissent dans ce visage qui exprime douleur , doutes et fragilité extrême.
L' éminent couturier de Gucci aurait-il réalisé un opus de haute facture humaine ? En tout cas , il a affirmé un STYLE!!!

dimanche 14 mars 2010

CHLOE d'Atom Egoyan


FILM
Ce film est une nouvelle preuve que le choix des acteurs est déterminant pour la réussite de l'oeuvre, surtout aussi intimiste. Chacun est ici à sa juste place.
Chloe est parfaite avec son visage d'ange, avenant, souriant . On lui donnerait le Bon Dieu sans confession!!!....Le couple de Catherine et David ( interprété par Julianne Moore et Liam Neeson ) fonctionne à merveille, lui incarne le parfait Don Juan , très pris par son métier de prof de musique, tandis que son épouse se débat avec ses soupçons , elle qui se sent vieillir et fort négligée par son mari. Entre alors en scène la ravageuse Chloe , chargée "d'appâter " le mari.
Au fur et à mesure que l'action progresse , on se laisse peu à peu envoûter par le charme subtil que dégage Chloe , charme auquel Catherine elle aussi, n'est pas insensible...
Car l'intensité émotionnelle du film provient paradoxalement de la relation entre les deux femmes : lien de sensualité , de séduction , mais aussi jeu dangereux, jeu trouble qui pourrait tourner au drame , vu la fragilité , l'instabilité de Chloe ....
Julianne Moore est transcendante dans ce film, tout en finesse. Son désarroi transparaît dans toutes les scènes ...On suit ses doutes, ses tourments, ses inavouables secrets....On souffre avec elle quand elle se fait du mal en écoutant le récit circonstancié des ébats de son mari et de Chloe. On se réjouit qu'elle émerge finalement apaisée de cette traversée du désert. Elle a gagné la partie !!!
J'ai beaucoup aimé.

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Tim Burton.


FILM


NON, je ne suis pas une inconditionnelle de Tim Burton... OUI, je suis tombée avec Alice dans le terrier du lapin et j'en suis ressortie, les yeux éblouis....Eblouis par l'inventivité, l'audace, l'harmonie de ce voyage coloré au pays des merveilles. Le film fourmille de trouvailles, de dialogues savoureux , de plans hallucinants , de détails qui tuent : Alice qui atterrit "à l'envers" dans le nouveau monde, Alice cachée dans la théière , la chenille bleue qui fume le narghilé ,craquante....
Helena Boham Carter est parfaite en reine rouge, Johnny Depp plus farfelu que jamais en chapelier fou et le personnage d'Alice est un subtil mélange de naïveté et de profondeur...Tout au long de son voyage initiatique , l'héroïne gagne en maturité , en sagesse . En se battant contre ses démons intérieurs et en affrontant les questions angoissantes de ce monde imaginaire , elle se montre désormais capable de donner une réponse sensée dans le réel : Non, elle n'épousera pas celui qui la demandait en mariage. Tim Burton a , en effet , légèrement modifié les circonstances qui président au voyage d'Alice. Et c'est très bien ainsi.
Le réalisateur s'en est donné à coeur joie pour égayer son propos : on assiste à un festival de couleurs chatoyantes , de costumes incroyables ... Les maquillages outranciers de chaque personnage ( animal ou humain ) accentuent encore le côté psychédélique du film , sans oublier la petite " danse" à laquelle se livre J. Depp à la fin du rêve d'Alice.

lundi 8 mars 2010

BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS...de Dany Boon

FILM
Hier soir, plus d'un million de téléspectateurs ont vu (ou revu...) sur RTL la comédie de l'enfant du Nord qui a cartonné au box-office en 2008.
Pour moi , c'était une première et au risque d'être en porte-à-faux avec ma famille, mes amis et quantité de cinephiles.... , je n'ai pas DU TOUT aimé cette comédie. Je n'ai pas ri , pas même souri...Dès le début, c'était gros comme une maison , l'histoire de ce gars du Sud qui se fait passer pour un handicapé pour bénéficier d'une mutation en bord de mer .... Et ensuite, ça n'arrête plus: l'arrivée à Berg , l'hospitalité de Dany , les séances de carillon, le repas où les Nordistes se baffrent littéralement devant la mine catastrophée de l'épouse de Kad....
Tout est dans l'outrance, la caricature...Le trait est grossier, les clichés abondent....
Il paraît qu'il s'agissait notamment par ce film de redorer le blason des gens du Nord, de les réhabiliter aux yeux des autres Français. Il semble que ce but ait été atteint au vu du nombre d'entrées , mais je m'explique mal ce triomphe cinematographique . Faut quand même rappeler le battage médiatique et la campagne promotionnellle qui a présidé à la sortie du film , ne seraient-ils pas pour beaucoup dans ce succès sans précédent?

Disons que d'autres comédies comme " Le dîner de cons" , "Podium" et même " Camping" !!!....
m'ont bien plus amusée...Les scénarios y tenaient chaque fois la route et les gags m'ont plus convaincue....

lundi 1 mars 2010

LE SERMENT DES LIMBES de J.C.Grangé


LIVRE


Cette fois encore , Grangé marche sur la frontière du Bien et du Mal.
Au départ, un policier de la B.C. , ancien séminariste s'interroge sur la tentative de suicide de son meilleur ami et collègue, Luc, tombé dans un inquiétant coma...Pourquoi ce geste?
La dernière enquête de Luc le lance sur la piste d'un double meurtre dans le Jura: celui d'une enfant de 14 ans et plus tard de la mère de celle-ci, double meurtre placé sous le signe du diable , du satanisme.
Et de faire le lien avec d'autres scènes de crime caractérisées par de semblables rituels , crimes perpétrés à Catane (Sicile) ensuite en Pologne...A chaque fois, un "survivant", rescapé d'une expérience de mort imminente ( l'EMI ) semble habité par le diable et prêt au pire. S'agit-il de plusieurs figures meutrières ou bien une sorte de "chef d'orchestre" supranaturel organise-t-il ces mises en scènes aussi terrifiantes que macabres ? La réponse éclatera dans un final totalement imprévisible , à la limite du vraisemblable.
Ce polar était aussi haletant que les autres opus de Grangé et on ne compte pas les coups de théâtre, révélations , rebondissements et fausses pistes.... Un bémol, toutefois : la longueur du récit ( 650 pages...) se justifie-t-elle, n'alourdit-elle pas inutilement la trame psychologique ?