mercredi 30 janvier 2013

Django Unchained de Q. Tarentino

FILM

Outre un générique des plus soignés et original,  un bon "James Bond"  se reconnaît à sa séquence inaugurale, chaque fois époustouflante , que ce soit sur les toits d'Istanbul , de Sienne  ou dans un camp de Corée du Nord (   les spécialistes 007 me suivent ?!! ...) .
De même , Tarentino a l'art d'emballer le spectateur  par ses débuts de film ...
Qui a oublié la " visite" du nazi dans la ferme française qui se clôt par un massacre en règle des Juifs cachés? 
Cette fois, le rachat d'un esclave par le "bon" docteur Schultz donne lieu à une 1ère séquence hautement cocasse , à l'image de plusieurs du film.
Revisiter le western est pour Tarentino un prétexte pour cibler l'horreur de l'esclavage  . Les figures du parfait raciste , Leonardo di Caprio  ( propriétaire de plantation ) , du courtois chasseur de primes ,  Christoph Waltz et de l'esclave affranchi , Jamie Foxx  sont les têtes d'affiche de ce film audacieux, dérangeant et fort critiqué pour de mauvaises raisons :  Tarentino serait raciste!!!  .... , allons , allons ....

Les acteurs sont tous , sans exception , EXCELLENTS .....et je le redis , la première heure de film est grandiose . Un bémol , c'est du Tarentino , pur jus et donc la violence d'une ou deux scènes est proprement
insoutenable.

dimanche 13 janvier 2013

GATACA de F.Thilliez et LE SYNDROME E ...


LIVRE

 Cette fois , le monstre est un tueur "génétique" ....   Son ambition, " son oeuvre"  : réveiller un retrovirus enfoui dans l'ADN des humains depuis la préhistoire  et l'inoculer à certaines femmes qui engendreront des
gauchers ,  allergiques au lactose et surtout dotés d'un énorme potentiel  de violence ...
On a  donc droit à un incroyable voyage spatio-temporel de l'Homme de Cromagnon  , en passant par un glacier des Alpes , une tribu primitive d'Amazonie  jusqu'à un laboratoire parisien , performant en recherches génétiques ...   tout cela jalonné , bien sûr , d'une série de meurtres sauvages....
Chaque roman de  Franck Thilliez  nous livre son pesant de données  scientifiques .
Cette fois , on n'ignorera  plus rien de l'évolution du cerveau , de la complexité de l'ADN , de la procréation
assistée ....et autres chromosomes et génomes.....
Un polar dérangeant , avec toujours aux commandes , les 2 traumatisés de la vie que sont  Franck Sharko
et   Lucie  Henebelle .


LIVRE


Juillet 2013 : Je termine ce polar qui forme avec "GATACA"   un dyptique .
Il est aussi réussi que l'autre, nous emmène dans différents pays à partir d'une étrange histoire de film qui rend aveugle!!!

lundi 7 janvier 2013

Jack Reacher de C. Mc Quarrie

FILM

Le scénariste de  " Usual  Suspects" ne peut pas être l'auteur  d'un mauvais policier ..... Je confirme .
Son  " Jack Reacher" est un bon film , bien foutu avec une intrigue intelligente et  son lot  de  surprises , de
révélations ...  Tom Cruise  y est efficace , mesuré , il n'en fait pas des tonnes ...  Sa partenaire féminine , avocate du supposé tueur  est  un excellent contre-point ...
J'ai donc passé un très bon moment "cinéma" , comme on dit.

jeudi 20 décembre 2012

ANNA KARENINE de Joe Wright.

 

 FILM                                                                                                                                                     Les écrivains russes , Tolstoï en particulier ,  sont champions pour sonder  l'âme humaine : sa grandeur,       ses  bassesses , ce qu'elle a de meilleur et de pire !!!!
Le film , enième version , sert très bien le roman de Tolstoï . Il réussit à allier une grande recherche esthétique, truffée de belles trouvailles scéniques , avec la descente aux enfers de son héroïne , Anna.

L'âme russe ? mais l'âme d'Anna , Antigone russe , est universelle . C'est une belle âme, capable d'empathie, sans compromission , authentique dans ses choix et ses renoncements . Un cristal pur .
Impossible dès lors de vivre dans l'univers étriqué de cette Russie , fin 19ème .... et surtout  dans l'ombre de
ce mari, ambitieux, compassé, psychorigide.

Et pourtant , les critiques de tous bords crient haro sur le "navet" , le taxant de film kitch , meringué , de resucée ...  Un exemple parmi d'autres : l'excellent Pierre Murat de TELERAMA  dont je prends la liberté de retranscrire la critique.
 

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 05/12/2012.

Il n'y a rien de plus bête qu'un réalisateur qui se croit intelligent. Pour renforcer l'artifice de la société russe du xixe siècle, Joe Wright a décidé, avec l'aide lourdaude du dramaturge Tom Stoppard, de filmer Anna Karenine dans un théâtre, avec quelques échappées vers l'extérieur. La scène devient donc successivement, une gare, un champ de courses et la chambre du fils de l'héroïne, les coulisses et les cintres faisant office de salons bourgeois ou de taudis populeux. En pleine crise de mégalomanie, Joe Wright (dont on avait beaucoup aimé Reviens-moi) a espéré devenir Fellini. Problème : avec ses facéties précieuses et ses extravagances kitsch, il atteint péniblement le niveau de Ken Russell... 
La principale victime de son jeu de massacre, c'est Vronski, l'amant ­d'Anna, métamorphosé en blondinet bouclé, gandin aux allures de pantin qui, en toute logique, devrait provoquer non la passion de l'héroïne mais son rire et sa fuite. Faut dire qu'Anna, elle non plus, n'est pas gâtée : minaudant et sucrée, elle semble droit sortie d'un épisode de Sex and the city. Le summum du grotesque est atteint lors d'un bal où, sous le feu du désir qui les submerge, les futurs amants transforment leur valse en une espagnolade lubrique. Grotesque...
Les plus grandes Anna cinématographiques ont été Greta Garbo et ­Vivien Leigh. L'une parce qu'elle était languide et l'autre névrosée, comme le voulait Tolstoï. La faire interpréter, ­désormais, par des comédiennes ravissantes et rieuses, pétant le feu et la ­santé, comme Sophie Marceau il y a quelques années ou Keira Knightley aujourd'hui, est un non-sens absolu. — Pierre Murat

Je rejoins le critique sur un point :  le choix de l'acteur incarnant Vronski n'est pas des plus judicieux !!!
Mais j'ai une tout autre approche de la scène du bal qui m'a bluffée. 
La   théâtralisation   voulue des scènes d'intérieur ( la maison de la famille , le lit de Seriochka ... )
et d'extérieur  ( la course de chevaux, la scène de la patinoire, la moisson .... ) rafraîchit  notre  regard  de 
spectateur.
Non, ce n'est pas , loin s'en faut , une  version appauvrie de   ANNA    KARENINE .

Pour les  amateurs  , retenez ce célèbre  INCIPIT ( = première phrase d'un roman ... ) de Anna Karenine:
" Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses  sont malheureuses 
   CHACUNE   à leur façon ." 





 

La Chambre des morts de Franck THILLIEZ


      3 ROMANS :   " Train d'enfer pour Ange rouge "   2004.
                               " La  Chambre des morts "  2005.
                               " Deuils de miel"  2006.........

Après la lecture de 2, 3 polars de  Franck  Thilliez  ( écrivain français , valeur sûre et étoile montante du roman policier en France ....) le moment est venu de faire le point :

Ses caractéristiques : style alerte et affûté , grande aisance narrative ....
Il assure un bon mixte dans le chef de ses enquêteurs ( le commissaire Sharko et la policière Lucie Henebelle ....)  entre  les drames de leur vie privée et l'enquête rondement menée, alimentée par les bonnes questions, les recherches pointues , les recoupements audacieux...
Chaque fois , le ( ou la ) coupable s'est glissé furtivement dans les coulisses de l'enquête .

Citons quelques similitudes entre les 3 romans :
  - abondance de références historiques , bibliques ( le livre de l'Apocalypse , les symboles du tympan   d'une église ...) , scientifiques ( la taxidermie  , les pratiques anatomiques , version "Les Écorchés " de Fragonard , le cousin de l'autre !!... , les dégâts causés par le moustique anophèle!!!  ....) .

- nécessité pour l'enquêteur de pénétrer l'âme , les mobiles , les souffrances , l'univers fantasmatique des tueurs ...

- croisement de destins très éloignés .....   D'un côté, un couple de tueuses , de l'autre , un binôme de chômeurs qui découvrent un impressionnant magot.

- disparition de fillettes , urgence de les retrouver pour les sauver....

   Terminons en soulignant la noirceur de ces polars  :  " LA  CHAMBRE   DES   MORTS "  , c'est 
        BIENVENUE     EN   ENFER         ou           LE    MUSÉE       DES   HORREURS  !!!!
 


jeudi 22 novembre 2012

Les règles du Jeu de Amor Towles

                               LIVRE

    De De  la  GRÂCE  , de  l' ÉLÉGANCE  , de la    FINESSE    ...  

 Ce sont les termes qui caractérisent ce 1er ROMAN qui  a  pour cadre   le New York de  la fin   des années 30 .
Et  forcément , il y a  du  FITZGERALD  et cette ambiance si particulière de  " Tendre est la nuit " .
On lit  , porté par la légèreté du style  plus que par un suspens insoutenable , car l'histoire est  en somme assez simple :  celle de l'évolution  professionnelle , sentimentale d'une jeune fille  d'origine modeste .
On suit ce parcours par petites touches impressionnistes , en demi-teintes au travers de rencontres
amusantes , de soirées arrosées ( tantôt de gin ou d'un capiteux champagne ... )  sous le regard averti de notre héroïne qui a vite fait d'apprendre ces   RULES  OF  CIVILITY   " ( titre original ).

Les Souvenirs de David Foenkinos

Ce roman m'a beaucoup remuée ....  sans doute , parce que l'écrivain y aborde les liens si  essentiels entre  les enfants et leurs grands-parents : d'abord la mort du grand-père auquel , il n'a pas su dire son amour ....
ensuite , l'installation de la grand-mère en maison de retraite  avec la promesse  non tenue  de lui " garder" son appartement .
Plus tard , le naufrage , puis  "la résurrection"  du couple de ses parents , la rencontre improbable du "grand amour" et son largage annoncé ...
Le narrateur est humble, pudique , conscient de ses limites , souvent amusé de ce qui lui arrive , des coïncidences et hasards absurdes qui tissent sa trajectoire de vie , comme quand il vient annoncer son mariage à ses parents qui viennent à l'instant de décider de se séparer !!!

Ces "Souvenirs "  tout personnels sont entrecoupés de brèves évocations  ,  en italique , d'artistes célèbres , tels Gainsbourg , Gaudi , Fitzgerald  ..... Ces passages souvent cocasses et inédits  forment une sorte d'écho aux aléas rencontrés par notre héros . Un plus non négligeable dans ce roman , très particulier ,
proche  par moments , du bizarroïde .

                  Merci   à   Marie-France   de      m'avoir   recommandé   cette   lecture ...