lundi 28 juillet 2014

Le choeur des femmes de Martin WINCKLER

LIVRE

Roman publié en 2009 par l'auteur du bestseller "La maladie de Sachs"(1998).
C'est un livre conséquent de près de 700 pages.Je l'ai lu d'une traite.Impossible de le lâcher.Il témoigne de mille rencontres avec des femmes qui poussent la porte d'une unité de gynécologie.Elles parlent,elles racontent leurs souffrances, leurs doutes, leurs angoisses.Elles s'interrogent aussi sur la meilleure contraception.
Cette libération de la parole est rendue possible par l'écoute fine et empathique du médecin,Franz KARMA,assisté pour un temps d'une jeune interne,Jean ATWOOD qui se destine à la chirurgie réparatrice en gynécologie.

La réussite de ce livre tient au fait que ce témoignage du vécu des patientes,chacune accueillie avec un respect absolu alterne avec une intrigue solide, passionnante, celle du devenir de Jean ( prononcez  Djinn) ,de ses amours, son passé familial,sa vision de la médecine avec quelques coups de théâtre incroyables vers la fin...

C'est un livre où le mot "soigner",prendre soin de ... prend tout son sens.
Leçon de "total respect" de l'autre,avec de l'humour et de la tendresse.
Je suis emballée et cite un long § de la page 291 (Collection Folio).Ce dialogue entre le médecin et la jeune interniste en dit long sur la philosophie du livre.

CITATION:

" - Pardon de vous avoir interrompue,tout à l'heure,au début de la consultation.Vous avez compris pourquoi je l'ai fait?       
   - Non.
   - Ce qu'une femme ressent est beaucoup plus important que ce que vous savez ...
   - Ouais. 
   - ........ 
   - Chaque fois que vous interrompez une patiente, vous l'empêchez de dire ce qui est essentiel pour elle.Chaque fois que vous remettez en question la véracité de ce qu'elle dit,vous la faites douter.
   - Mais si elle dit quelque chose de faux?
   - D'abord,ce n'est pas "faux",c'est ce qu'elle ressent.Son interprétation n'est peut-être pas conforme aux acquis de la science,mais elle lui permet d'appréhender la situation d'une manière intelligible,de ne pas se laisser gagner par la panique.Notre boulot,ça n'est pas de lui dire que ce qu'elle ressent est "vrai" ou "faux",mais de chercher pour son bénéfice,et avec son aide,ce que ça signifie.Si tu veux que les patientes respectent ton avis,il faut d'abord que tu respectes leur perception des choses ...

  -  Même si elle repose sur une vision complètement fantasmatique?
  -  Bien sûr.Respecter ça ne veut pas dire adhérer,ça veut dire: plutôt que perdre son temps dans un bras de fer (j'ai raison, tu as tort),essayons de trouver un terrain commun.
     
     UNE RELATION DE SOIN,CE N'EST PAS UN RAPPORT DE FORCE. "


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