8 ans après "Lady Chatterley",PASCALE FERRANsort un nouveau film encensé par certains,décrié par d'autres... Il ne laisse pas indifférent ,preuve ,s'il en est de son intérêt cinématographique.
Il est des moments où tout un chacun se pose "LES" questions essentielles,celles du sens desa vie,de ses choix professionnels,amoureux... Moment de remise en question, d'évaluation,de décision, voire de rupture... Impossible de revenir en arrière,en tout cas pour le héros du film,Gary.
Ce film particulier,très particulier est surtout intéressant dans sa première partie. Un début très prometteur,très original,une scène de rupture via Skype,le recours à la voix off totalement justifié pour zoomer sur le choix de Gary. Ensuite,ça tourne en une longue allégorie féérique (genre Cendrillon,réveil de la Belle au bois dormant...). Même si elle n'est pas dénuée de poésie, cette deuxième partie égare le spectateur sur un chemin imaginaire qui a de quoi surprendre. On attend impatiemment,trop impatiemment lascène finale qui elle est éclatante de simplicité.
Je reprends à mon compte la critique d'un internaute publiée sur le site de Télérama le 5/7/2014: l'internaute est GLADYS65:
"Comme j'aurais aimé l'aimer ce film qui
semble original mais se perd en route. Chacun sa sensibilité, j'ai
beaucoup aimé le début où l'on voit les voyageurs chacun dans sa bulle
écouter la musique de son choix, le parallèle entre les pertes de temps
de trajet d'Audrey et Gary et donc le moment de se poser des questions
sur son choix de vie. Audrey semble trouver sa place dans ces gestes
répétitifs de remise en ordre alors que Gary ne trouve plus la sienne
dans son ordonnancement impeccable. Très sagement, on nous déroule le
programme avec des cartons : Gary, puis Audrey. Puis on s'envole vers un
autre monde et c'est long, interminable. Regardez comme c'est beau
Roissy la nuit, oui bon et alors ! Très joli moment poétique avec le
japonais. De belles scènes de ci, de là: la rupture où l'on sent la
lassitude de Gary qui a franchi le point de non retour, le petit minois
d'oiseau d'Anaïs. P. Ferran avait plein de bonnes idées, mais qu'elle
n'a pas su raccorder entre elles. Petite incursion dans la nature
qu'elle aime tant, mais pourquoi suivre Roshdy Zem dans ce no mans land,
où ne restent que les ordures dont profitent les oiseaux. Beaucoup de
thèmes abordés mais trop de confusion. La rencontre finale n'apporte
rien, happy end obligé qui plombe le récit. Que chacun suive sa route
parallèle.Un nouveau montage de ce film serait super." (souligné par moi )
Harry Bosh is back.Il est proche de la retraite,mais on lui confie une nouvelle affaire (le suicide présumé du fils d'un ex-chef de la police,ennemi juré de Harry).En même temps , il essaie de démêler une affaire vieille de 20 ans ,non élucidée. Il s'agit là de retrouver la trace d'un prédateur sexuel, tueur de femmes et pédophile ,de le confondre grâce à de l'ADN retrouvé sur une ceinture d'un gosse qui a maintenant 30 ans et croupit en prison. L'intérêt du polar provient de cet habile mélange des genres:deux affaires pour le prix d'une. Ce polar plaira aux amateurs de "Cold Cases".Il vient d'être traduit en français (2014),il est paru en 2011 sous le titre "THE DROP".
C'est comme dans le métier de prof: il y a toujours un cours qui tourne,qui est rodé et à l'avant-plan,un cours nouveau,exigeant qui demande beaucoup plus d'investissement.
J'ai démarré cette lecture avec enthousiasme,immédiatement prise par le sujet,par les 3 personnages mis en scène, par la construction du récit. Mais surtout,quel STYLE,généreux,prolifique,audacieux! Je citerai l'extrait d'un article du NouvelObs qui lui est consacré:
"Mes parents, émigrés juifs d'Afrique du Nord, ont eu un
désir d'intégration et d'assimilation très fort. C'est pourquoi le sujet
de la discrimination m'intéresse. J'ai écrit ce livre avec cette rage
sociale présente en moi dès l'origine. » K.Tuil.
Un thème on ne peut plus actuel. Mais ce qui frappe le plus dans
«l'Invention de nos vies», c'est sa ponctuation. On attend les points et
les virgules comme on guette les aires de repos sur une autoroute : une
pause, une respiration. Quant à ces barres obliques qui tranchent les
phrases, elles lui ont été inspirées par le rap. Karine
Tuil/portraitiste de la violence contemporaine/mérite prix littéraire. Sophie Delassein. Article du 17/10/2013. Le roman vient de paraître en collection/poche.
Bon, j'ai terminé ce roman brillant qui m'a tenue en haleine sans faiblir jusqu'aux dernières pages que j'ai lues tard dans la soirée. Quelle histoire incroyable et totalement maîtrisée! L'auteure réussit,tout au long du roman,à maintenir un équilibre subtil entre 3 destins intimement liés, imbriqués,destins de 2 hommes et d'une femme. Le propos est actuel, brûlant même,car il tourne autour de la quête identitaire,juive/arabe (p410),car il est question de la"tentation djihadiste",mais aussi de l'argent,de l'ascension sociale,du pouvoir de séduction ,de manipulation des hommes,de la passion amoureuse...
Le pitch,comme on dit aujourd'hui,serait:
APRÈS L'ESCALADE,LA DÉGRINGOLADE .... Comment un être au sommet de la gloire,au sommet de la réussite sociale,professionnelle,personnelle va-t-il connaître la désillusion, l'anéantissement,la descente aux enfers...
La prouesse narrative , c'est que là où le lecteur attendait un dénouement tragique,dramatique,la romancière propose une fin en forme de LIBÉRATION et cela pour les 3 protagonistes de l'histoire.L'un,Samir se sent libéré d'une énorme pression sociale,il peut juste REDEVENIR lui-même,sans tromperie, sans imposture, ni mystification identitaire. Le second,Samuel rejette la renommée littéraire et son cortège d'asservissements,de faux semblants. La troisième, Nina se réalise dans un univers de femmes,délivrée du besoin de plaire,soumise au regard exigeant des hommes; Je cite la page 486: " Elle aime son corps désentravé du souci de plaire;c'est nouveau pour elle qui n'a cherché que l'approbation des hommes,qu'à se placer sous leur protection- quelle protection?Ils l'ont exposée au pire.Elle assume ce qu'elle est désormais:une femme pauvre,pauvre mais libre."
La fin du roman est vraiment MAGNIFIQUE.Ce livre est une RÉUSSITE.
Un premier roman.Un grand succès.Le bouche à oreille a bien fonctionné.Le livre a été achetédans 25 pays.Succès mérité?OUI.
Voici quelques plus: - la grâce de l'écriture,écriture à la fois simple et efficace. - l'amour des mots,l'éclat de cette merveilleuse langue de Molière mise en évidence notamment au travers d'alexandrins très réussis dont un ami du héros a le secret. - la drôlerie de certaines descriptions, en particulier celle du Speed dating,les observations amusées et réalistes de "Madame Pipi".... - l'élégance de la fin de l'histoire.
MAIS, personnellement je ne suis jamais entrée dans ce roman gentillet, bien pensant et bien pensé.Nulle envie de connaître la suite: ce qui arriverait à ces gens simples,si le héros retrouverait la propriétaire de cette clé USB trouvée dans le métro.... etc