mercredi 25 mai 2011

PINA de Wim Wenders


FILM

Pour rendre hommage à la chorégraphe, Pina Baush , Wim Wenders , son ami a choisi de filmer les danseurs de la troupe.
Ce ballet gestuel est une totale réussite esthétique et humaine. Nous découvrons la technique particulière de Pina ( cette suite de petits gestes anodins répétés à l'envi, cette fluidité et désarticulation du buste et du haut du corps....) , ses thèmes de prédilection tournant autour de la communication hommes/femmes , sa dramaturgie si particulière...., mais aussi l'osmose existant entre elle et ses élèves qui la vénèrent et lui rendent un vibrant hommage dans les quelques plans parlés.
Ils sont une partie d'elle, guidés par son regard et son exigence douce qui fait que chacun(e) se surpassait , creusant en lui plus avant son potentiel propre.
Le recours du cinéaste à la 3D se justifie totalement , elle permet une profondeur de champ et met en relief les gestes et la sculpturalité des corps.
Etrangement , la NATURE est très présente tout au long du film , l'eau, la terre brune, les feuilles, les roches....mais aussi la vie urbaine , ses rues, son trafic , son métro aérien...
Tout cela donne de l'air , fait respirer , sortir de l'espace confiné d'une "salle de spectacle"...

Ce film est
un enchantement , un régal, un moment de GRACE absolue....Il ne faut en aucun cas être un spécialiste ou pro de la danse pour l'apprécier.

jeudi 5 mai 2011

La merditude des choses de F. Van Groeningen

FILM
Je viens de découvrir le film en DVD.....Que dire? sinon un sentiment de total écoeurement au spectacle de cette famille complètement barjo. Un père et des oncles , de vrais piliers de bar , pathétiques à souhait ....seul l'ado, futur écrivain est touchant dans sa retenue , sa complicité avec sa grand-mère humaine qui essaie tant bien que mal de garder le cap...
Certains ont osé la compararaison avec l'univers de Brel, mais BREL , c'est quand même la poésie à l'état pur , dans la chanson "L'ivrogne" par exemple... Ici, on nous propose une chronique de beuveries ordinaires , à coups de "concours" de bières...

lundi 25 avril 2011

La vie très privée de Mr. SIM de Jonathan Coe


LIVRE
Décidément, je ne partage pas l'enthousiasme des critiques pour le dernier roman de Jonathan Coe. Bien sûr, on retrouve l'originalité du style et des situations ( notamment le dialogue surréaliste qui se noue avec la voix féminine du GPS , symbole de son inconscient?...) , cette originalité est indéniable, mais ça part trop dans tous les sens.
En dehors de leur intérêt narratif , les incursions dans le passé du héros, les révélations sur son père issues d'un courrier retrouvé chez un ami de ce dernier, la nouvelle écrite par une épouse qui l'a récemment quitté.....tous ces récits dans le récit ont de quoi lasser et font éclater le récit en de trop nombreux chemins de traverse.
J'ai eu l'impression d'un écheveau de laine aux multiples couleurs qui se dévidait sans qu'on perçoive l'unité du pull à confectionner!!!

J'avais , par contre, beaucoup apprécié " La pluie avant qu'elle ne tombe" , son précédent roman.
J'en avais rédigé une critique le 9 août 2010 sur le BLOG.




mardi 19 avril 2011

Revenge de Susanne BIER





FILM
Après "Brothers" et " After the wedding" , Susanne Bier nous propose un voyage au pays de la violence. Violence scolaire, intrafamiliale et géopolitique.
Voyage réel d'un père de famille , docteur au Soudan, dont les aller et retour fragilisent le lien familial , mais aussi voyage intérieur de 2 enfants , déjà blessés par la vie, enfants aux visages fermés dont l'un veut jouer au caïd protecteur et revanchard...
Comment réagir à la violece, à l'agression, si minime soit-elle , sans la banaliser, sans se montrer lâche...., mais sans non plus se faire justice soi-même , en se vengeant ?
Ces questions délicates traversent le film dans une tension croissante , comme une cocotte-minute prête à exploser!!!
On s'attend au pire. Heureusement , apaisement et compréhension seront au rendez-vous.


Susanne Bier a reçu l' OSCAR du meilleur film étranger pour "REVENGE" cette année.

Le violon du diable de Preston § Child




LIVRE

Des victimes retrouvées calcinées, sans traces de feu, un pasteur investi d'une mission apocalyptique , un duo d' inspecteurs plein de ressources et nous voilà partis dans une enquête à rebondissements...Quelques trouvailles renforcent l'intérêt des +/- 700 pages: le secret des fissures du vernis d'un violon qui n'a rien de métaphysique ( p.594 ), l'utilisation improbable de micro-ondes, les dates de quelques grandes catastrophes planétaires revisitées à la lumière du nombre d'or......
Un bé-mol : l'enquête peine à démarrer , ne devenant captivante qu'après les pages 200..., la lecture s'en trouve donc alourdie.


Preston § Child sont aussi les auteurs de "La chambre des curiosités".

mardi 29 mars 2011

The adjustement bureau de G. NOLFI


FILM Chacun croit évoluer dans la vie , maître de ses choix et de sa destinée. Un jeune sénateur ( David Norris ) , promis à une belle carrière politique découvre à ses dépens qu'il est manipulé par une instance suprahumaine " L'AGENCE" et ses sbires ( tout droit sortis de Mad Men ) qui appliquent un Plan aussi impersonnel qu'implacable. Ce sont eux qui tirent les ficelles, édictent les règles, vérifient et interviennent pour rectifier les trajectoires. Selon le Plan, David ( alias Matt Damon ) doit renoncer à sa passion naissante pour une jolie danseuse, Elise pour assurer son avenir politique et réaliser ainsi le rôle que le destin lui a assigné dans l'Histoire avec un grand H. Vaincra-t-il ces opposants déterminés à entraver ses projets? Obéira-t-il? renoncera-t-il à cet amour ou déjouera-t-il le Plan?


Ces questions assurent le suspens du film , qui a le mérite de proposer des personnages crédibles, tout en surfant sur 2 genres pour le moins éloignés : la SF et la comédie sentimentale. Autre intérêt du film : la découverte de New York, de ses immeubles insolites , des intérieurs cossus , mais aussi de ses quartiers glauques.... En somme , un " petit INCEPTION" , moins sophistiqué sûrement mais qui tient la route et pose au passage quelques questions philosophiques intéressantes , celles du libre arbitre, des valeurs qui guident nos choix... Une histoire d'amour plausible sur fond de SF : pas mal non?

dimanche 13 mars 2011

La carte et le territoire de Michel HOUELLEBECQ.


LIVRE
Récompensé du " Prix Goncourt 2010 " , ce roman est moins original, moins provocateur aussi que les précédents. On est loin des prises de positions tranchées sur le terrorisme , le sexe....auxquelles Houellebecq nous avait habitués.
C'est plus consensuel, c'est un Houellebecq aplani, adouci, affadi, disent certains...N'empêche on s'amuse, on sourit...C'est qu'il sait pratiquer l'auto-dérision , notamment en mettant en scène son propre personnage: un certain "Houellebecq"....et même son assassinat dans la 3ème partie du roman.
Le récit avance au gré des diverses rencontres d'un certain Jed Martin et s'accompagne de multiples considérations sur des people ( Julien Lepers , Beigbedder, J.P. Pernaut , Bill Gates...)
mais aussi sur des sujets plus "techniques", tels la pondaison de la mouche domestique(p.275) ,l'appareil-photo de marque Samsung, le bichon, la ville de Beauvais, les performances de l'Audi...etc
Chaque micro-événement du récit est prétexte à commentaires, digressions, précisions, comme si Houellebecq dépliait la carte, ouvrait des tiroirs ,inventoriait des typologies...
L'écrivain a visiblement consulté moult sites de documentation pour agrémenter son propos ( on l'a d'ailleurs accusé de "plagier" Wikipedia...) , mais pourquoi pas? Ce souci du détail donne du piment au déroulement d'une histoire somme toute assez banale , car Jed Martin reste un homme moyen, un Monsieur " Tout le monde" qui voyage 1 ou 2 fois en avion, se déplace en France à bord d'une Audi, qui passe les réveillons de Noël avec son père, peint un tableau , vit une courte histoire d'amour et se retire à la fin de sa vie dans la maison de ses grands-parents...
Pas de quoi attraper des palpitations donc , ni se passionner pour ce héros fort ordinaire.
MAIS je le redis , c'est plaisant à lire, léger et LE STYLE est au rendez-vous!!!