lundi 21 novembre 2011

Les Marches du pouvoir de G. Clooney



FILM

George Clooney , pour son 4ème film, a su s'entourer d'une belle palette d'acteurs : Seymour Hoffman et Paul Giamatti font d'excellents "second rôle" et Ryan Gosslin est à nouveau convaincant ( voir DRIVE!!! ...) en directeur de campagne des démocrates.
C'est un film intelligent, savamment dosé , entre ascension politique et amourettes de bas-étage...
Coups bas , petites trahisons entre amis , chantage , intimidations, trahisons....
Tout ça se cache derrière le discours politiquement correct , bien pensant du gouverneur-candidat démocrate dans l'Ohio , Morris , alias G.Clooney.
Qui sera sacrifié sur l'autel de la victoire? car GAGNER ( To Win ) est le maître-mot de toute campagne électorale....GAGNER ....QUELQU'EN SOIT LE PRIX !!!

lundi 7 novembre 2011

DRIVE de Nicolas Winding Refn





FILM




Si Tarentino eut été président du jury du " Festival de Cannes" , sûr qu'il aurait accordé à DRIVE , la Palme d'Or...... La violence , par moments présente et ce de façon fulgurante , est haussée au rang d' art. Il y a là une sorte d'esthétique de la violence.
Ryan Gosling ( le talentueux inspecteur dans le film " LA FAILLE " avec Anthony Hopkins.....)
joue à merveille le héros au grand coeur , à mi-chemin entre le chevalier blanc et le Samourai... Héros solitaire , taciturne dont le visage impassible , impénétrable laisse cependant deviner une vraie palette d' émotions contrôlées , contenues....
Le réalisateur Nicolas Winding Refn mène son sujet avec la lenteur qui convient au tempérament pacifique de son héros, peu à peu pris dans un engrenage de violence et de règlements de compte... Sa mise en scène, la plupart du temps contemplative se base sur des plans fixes, figés, plans de visage , avec de brusques accélérations dans les scènes de poursuites et de violence.
Tout ça , avec un minimum de dialogues et de belles plongées sur Los Angeles.

Excellente musique du film composée par Cliff Martinez ( Solaris et Traffic...)
DRIVE a été récompensé du Prix de la Mise en Scène au festival de Cannes 2011 , présidé par un certain ROBERT DE NIRO!!!!
































mercredi 28 septembre 2011

1Q84 de Haruki MURAKAMI


LIVRE

C'est avec plaisir que j'ai renoué avec l'univers si particulier de Murakami : mélange d'onirisme, d'étrangeté ET de réalisme. ( Le quotidien est toujours très présent chez Murakami.)
Les 2 premiers volets de sa trilogie " 1Q84" , seuls traduits en français sont un clin d'oeil évident au roman "1984" de G.Orwell.

On navigue entre deux mondes // , celui de la réalité 1984 et celui d'un monde habité par des "esprits"( les little people ). Deux destins , ceux de Tengo et Anaomé , se croisent , des missions s'accomplissent....Les héros se posent des questions sur le sens de leurs actes, de leurs choix.. Leurs retrouvailles sont visiblement postposées au 3ème volet de la trilogie...Et c'est là, à mon sens, le point faible du roman : cette perte d'intensité dans les 100 dernières pages où on temporise et recule l'échéance au dernier volet .

mercredi 31 août 2011

About Elly de A. Farhali


FILM

Film iranien qui ne ressemble à aucun autre...Je le qualifierais de "drame psychologique"...
En effet , si le film débute dans une joyeuse ambiance de camaraderie ....un événement va faire tout basculer et chacun(e) des protagonistes va se retrouver face à ses valeurs et son libre arbitre...
En même temps, le cinéaste s'intéresse à l'évidence à l'aspect social de cette classe moyenne iranienne qui s'occidentalise et tente de dépasser clichés et préjugés fort ancrés dans sa culture.

Le film a remporté " L'Ours d'argent" au festival de Berlin en 2009.
A voir en DVD ou au cinéma Vendôme en ce moment.




mercredi 24 août 2011

MELANCHOLIA de Lars von Triers


FILM

Le film s'ouvre , tel un opéra, sur quelques images mystérieuses , filmées au ralenti , annonciatrices d'un drame personnel et cosmique.

Premier Acte : des mariés arrivent en retard , la mariée, JUSTINE , derrière ses sourires factices, s'enlise progressivement, happée par sa mélancolie, ses peurs irrationnelles, telle la pâle " Ophélie" de Rimbaud.
Elle semble absente à son propre mariage, s'éclipsant le plus possible ,
incapable de faire face...., elle sombre...
Fête ratée , manquée...Le mari repart!!!

L' Acte Deux se centre sur sa soeur, CLAIRE , terrifiée , elle par l'approche imminente d'une
planète " Melancholia" qui pourrait percuter la terre.
Melancholia , symbole de la dépression absorbera tout, créant un anéantissement intérieur et planétaire.
Les 2 ACTES fonctionnent en contre-point: 2 soeurs, 2 fragilités , la plus fragile n'étant pas finalement celle qu'on croit.!!!

Le film joue ainsi sur plusieurs registres et permet de multiples références: littéraires ( on songe à Rimbaud, Nerval , V.Woolf...) , mais aussi cosmologiques et psychologiques.
Une citation du psychanaliste britannique D. Winnicott m'est revenue:
" Nous vivons dans la crainte d'un effondrement qui a déjà eu lieu "
En tout cas, pour Justine , il a eu lieu et elle est prête pour l'inéluctable fin du monde , plus forte que sa soeur qui en demeure terrifiée.
Ce film est subjuguant de beauté, une totale réussite esthétique. Les acteurs sont tous parfaits , y compris l'enfant. Prix d'interprétaion féminine à Cannes 2011, amplement mérité pour Kirsten Dunst et un Kiefer Sutherland , énervant de bon sens dans le rôle du beau-frère.


lundi 8 août 2011

Le REQUIEM des ABYSSES de M.Chattam


LIVRE

On le savait , le problème du MAL obsède M.Chattam.
Ce 2ème volet , après Leviatemps , le confirme.

Nous sommes toujours au début du 19ème siècle et notre héros, Guy de Timée se repose de ses aventures parisiennes , quand il est rattrapé par une actualité sordide: celle de familles entières sauvagement assassinées dans un village du Vexin.
Il propose son concours, la traque commence.
Cette recherche d'un monstre , vite rebaptisé Le CROQUEMITAINE , capable de telles atrocités , est captivante à plusieurs niveaux:
- D'abord , un parallèle s'établit assez vite dans la tête du lecteur entre les méthodes assez artisanales de la fin du 19è s , les moyens limités dont dispose notre modeste écrivain et ceux d'un profiler du 20è s , sur une scène de crime actuelle.
Le premier est quelque peu démuni face à ces victimes décimées et ensanglantées : pas d'ADN, pas de comparaisons génétiques bien sûr, mais déjà un relevé d'empreintes digitales et surtout toute la psychologie nécessaire pour cerner la personnalité déficiente du tueur , sûrement solitaire , blessé dans son enfance, confronté à une mère toute-puissante.
Cette approche psychologique , faite d'hypothèses, d'analyses d'indices , d'erreurs et de fausses
pistes est très réussie.

- Ensuite , le STYLE de Chattam s'est affiné ....Souvent , quelques mots suffisent.
Un rebondissement en coup de théâtre nous fait revenir à Paris , où des réponses nouvelles
nous sont proposées et revisitent le précédent Leviatemps .
Deux parties , deux lieux, un couple ....et la boucle est bouclée!!!

Signalons que l'épitaphe du roman jette un froid , elle est particulièrement pessimiste.
Le héros-écrivain nous livre un regard désappointé sur notre monde de technique , de communication effrénée où la guerre sera inévitable et le MAL invaincu. Selon lui, le 20è n'a rien à envier aux années 1900.

Tout cela n'est guère réjouissant , mais peut-on s'attendre à un feu d'enthousiasme de la part de cet écrivain qui nous dit sonder la part sombre de l'âme humaine!!!







lundi 1 août 2011

POETRY de Lee Chang-dong



FILM

Une grand-mère , pas comme les autres est la star de ce film tendre et émouvant...J'ai loué le DVD à la médiathèque de Zuydcote ( Vive la France ) et je ne l'ai pas regretté!!!
La comédienne est lumineuse. Nous suivons cette grand-mère , à la fois forte et fragile, qui ressent les premiers signes d'Alzeimer , s'inscrit à un cours de poésie , tout en continuant à assumer son travail et la garde de son petit-fils dont elle apprend qu'il est mêlé à une tournante dans son école...
Le film a obtenu le Prix du scénario au festival de Cannes 2010 .
Selon moi, il aurait mérité le prix d'interprétation féminine, tant son interprète , délicieuse , coquette ( avec sa panoplie de chapeaux !!! ...) et complètement imprévisible dans ses réactions habite ce très beau film.
Le réalisateur avait signé en 2007 Secret Sunshine .