mercredi 13 février 2013

La maison d'à côté de Lisa GARDNER



LIVRE  ( Titre anglais : THE  NEIGHBOR  )
Grand Prix des Lectrices ELLE en 2011.

MON    COUP   DE   COEUR    2013.
Ce polar  m'a vraiment tenue en haleine ....
Après 300 pages , on n'est nulle part .... , tout est possible , tout se complexifie .
Une femme disparaît  un soir , après avoir couché sa fille de 4ans .... Fugue ? Enlèvement ? Meurtre ?
La petite a vu quelque chose , mais ne dit rien .
Le mari, rentré tardivement , devient rapidement le  suspect n° 1 . Activement cuisiné par D.D. Warner , chargée de l'enquête , il reste de marbre, froid, muré dans une apparente indifférence, aucune émotion !!!
ça a le don d'énerver  D.D. .... En plus , c'est un homme sans passé, aucune trace de sa famille , de ses
origines  ...rien , nada .
Mais, bien sûr , d'autres sont dans le collimateur de D.D.
Un jeune voisin qui a un passé de délinquant sexuel , un jeune étudiant , amoureux de sa prof (  métier de la disparue ...) qui l'a aidée à traquer l'ordi de son mari , sans compter l'arrivée surprise du grand-père
qui n'a pas donné signe de vie pendant 5ans .... et dont les relations Père/Fille  étaient à tout le moins tendues ....

Jusqu'ici  rien de particulièrement  "original"   , me direz-vous ....
MAIS le plus réussi dans le roman , ce sont ces courts chapitres en italique  qui parsèment le livre.
La "victime" s'y exprime , nous livre ses doutes , soupçons , surtout sa" vraie " vie cachée ...
On remonte ainsi le temps , de son enfance , mère alcoolique , père laxiste , adolescence rebelle jusqu'à
son mariage avec cet "étrange " mari , maintenant soupçonné de ....  ???
La FIN est spectaculaire  : révélations fracassantes , coup de théâtre renversant ....
On démêle le vrai du faux , on tient le fin mot ... Contrairement à de nombreux policiers , ici, TOUT , absolument TOUT est éclairci, expliqué .

La romancière s'est visiblement bien renseignée sur les méthodes d'interrogatoire aux USA :
comment éviter le conflit d'intérêt ,  dans quelles conditions interroger une enfant ...
Elle en connaît aussi un bout en informatique : faire parler le disque dur d'un ordi trafiqué , les sites consultés et les flux de la messagerie ...

LISA GARDNER est l'auteur de plusieurs polars .
Les titres :  en 2008 : "Disparue"   
                  en 2011 : " La fille cachée" 
                                 " Les morsures du passé"
Voici une interview "en anglais" de l'écrivain . Le lien :
       http://www.youtube.com/v/xHOjTzG93Gg&showsearch=0

lundi 4 février 2013

LINCOLN de S. Spielberg


FILM 

On attendait un film   sur  Lincoln  !!!  ....      , mais on nous sert le spectacle bruyant  et désordonné des assemblées parlementaires  made in  USA , théâtre de joutes oratoires mémorables , de répliques assassines et dialogues de sourds ...
C'est l'ambiance tempétueuse du Congrès  de l'époque . En effet , ce fameux 13ème amendement qui abolit l'esclavage va être voté sur fond  de marchandages , pots-de-vin , coups fourrés et corruptions en tous genres.                                                                                                                                                       C'est un accouchement dans la douleur , aux forceps.

Et Lincoln , me direz-vous? Eh bien , Lincoln est bien sûr à la manoeuvre.... Lincoln , le timonier , le visionnaire ... la figure centrale du film .
Daniel Day-Lewis  joue un Lincoln inspiré, mesuré, réfléchi , sobre , conscient de sa mission , mais aussi déterminé , se montrant dans la sphère intime , un père affectueux et un mari  apaisant.
Il est brillamment entouré d'une palette d'acteurs tous aussi formidables les uns que les autres .
Nommons David Strathairn ( en vice président ) , James Spader ( un des atouts du président ) et bien sûr 
l'incontournable Tommy Lee Jones  sous la perruque ...
Je ne dirai rien de Sally Field  en  épouse de Lincoln . Sa prestation frise plusieurs fois l'hystérie .Pourquoi?

mercredi 30 janvier 2013

Django Unchained de Q. Tarentino

FILM

Outre un générique des plus soignés et original,  un bon "James Bond"  se reconnaît à sa séquence inaugurale, chaque fois époustouflante , que ce soit sur les toits d'Istanbul , de Sienne  ou dans un camp de Corée du Nord (   les spécialistes 007 me suivent ?!! ...) .
De même , Tarentino a l'art d'emballer le spectateur  par ses débuts de film ...
Qui a oublié la " visite" du nazi dans la ferme française qui se clôt par un massacre en règle des Juifs cachés? 
Cette fois, le rachat d'un esclave par le "bon" docteur Schultz donne lieu à une 1ère séquence hautement cocasse , à l'image de plusieurs du film.
Revisiter le western est pour Tarentino un prétexte pour cibler l'horreur de l'esclavage  . Les figures du parfait raciste , Leonardo di Caprio  ( propriétaire de plantation ) , du courtois chasseur de primes ,  Christoph Waltz et de l'esclave affranchi , Jamie Foxx  sont les têtes d'affiche de ce film audacieux, dérangeant et fort critiqué pour de mauvaises raisons :  Tarentino serait raciste!!!  .... , allons , allons ....

Les acteurs sont tous , sans exception , EXCELLENTS .....et je le redis , la première heure de film est grandiose . Un bémol , c'est du Tarentino , pur jus et donc la violence d'une ou deux scènes est proprement
insoutenable.

dimanche 13 janvier 2013

GATACA de F.Thilliez et LE SYNDROME E ...


LIVRE

 Cette fois , le monstre est un tueur "génétique" ....   Son ambition, " son oeuvre"  : réveiller un retrovirus enfoui dans l'ADN des humains depuis la préhistoire  et l'inoculer à certaines femmes qui engendreront des
gauchers ,  allergiques au lactose et surtout dotés d'un énorme potentiel  de violence ...
On a  donc droit à un incroyable voyage spatio-temporel de l'Homme de Cromagnon  , en passant par un glacier des Alpes , une tribu primitive d'Amazonie  jusqu'à un laboratoire parisien , performant en recherches génétiques ...   tout cela jalonné , bien sûr , d'une série de meurtres sauvages....
Chaque roman de  Franck Thilliez  nous livre son pesant de données  scientifiques .
Cette fois , on n'ignorera  plus rien de l'évolution du cerveau , de la complexité de l'ADN , de la procréation
assistée ....et autres chromosomes et génomes.....
Un polar dérangeant , avec toujours aux commandes , les 2 traumatisés de la vie que sont  Franck Sharko
et   Lucie  Henebelle .


LIVRE


Juillet 2013 : Je termine ce polar qui forme avec "GATACA"   un dyptique .
Il est aussi réussi que l'autre, nous emmène dans différents pays à partir d'une étrange histoire de film qui rend aveugle!!!

lundi 7 janvier 2013

Jack Reacher de C. Mc Quarrie

FILM

Le scénariste de  " Usual  Suspects" ne peut pas être l'auteur  d'un mauvais policier ..... Je confirme .
Son  " Jack Reacher" est un bon film , bien foutu avec une intrigue intelligente et  son lot  de  surprises , de
révélations ...  Tom Cruise  y est efficace , mesuré , il n'en fait pas des tonnes ...  Sa partenaire féminine , avocate du supposé tueur  est  un excellent contre-point ...
J'ai donc passé un très bon moment "cinéma" , comme on dit.

jeudi 20 décembre 2012

ANNA KARENINE de Joe Wright.

 

 FILM                                                                                                                                                     Les écrivains russes , Tolstoï en particulier ,  sont champions pour sonder  l'âme humaine : sa grandeur,       ses  bassesses , ce qu'elle a de meilleur et de pire !!!!
Le film , enième version , sert très bien le roman de Tolstoï . Il réussit à allier une grande recherche esthétique, truffée de belles trouvailles scéniques , avec la descente aux enfers de son héroïne , Anna.

L'âme russe ? mais l'âme d'Anna , Antigone russe , est universelle . C'est une belle âme, capable d'empathie, sans compromission , authentique dans ses choix et ses renoncements . Un cristal pur .
Impossible dès lors de vivre dans l'univers étriqué de cette Russie , fin 19ème .... et surtout  dans l'ombre de
ce mari, ambitieux, compassé, psychorigide.

Et pourtant , les critiques de tous bords crient haro sur le "navet" , le taxant de film kitch , meringué , de resucée ...  Un exemple parmi d'autres : l'excellent Pierre Murat de TELERAMA  dont je prends la liberté de retranscrire la critique.
 

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 05/12/2012.

Il n'y a rien de plus bête qu'un réalisateur qui se croit intelligent. Pour renforcer l'artifice de la société russe du xixe siècle, Joe Wright a décidé, avec l'aide lourdaude du dramaturge Tom Stoppard, de filmer Anna Karenine dans un théâtre, avec quelques échappées vers l'extérieur. La scène devient donc successivement, une gare, un champ de courses et la chambre du fils de l'héroïne, les coulisses et les cintres faisant office de salons bourgeois ou de taudis populeux. En pleine crise de mégalomanie, Joe Wright (dont on avait beaucoup aimé Reviens-moi) a espéré devenir Fellini. Problème : avec ses facéties précieuses et ses extravagances kitsch, il atteint péniblement le niveau de Ken Russell... 
La principale victime de son jeu de massacre, c'est Vronski, l'amant ­d'Anna, métamorphosé en blondinet bouclé, gandin aux allures de pantin qui, en toute logique, devrait provoquer non la passion de l'héroïne mais son rire et sa fuite. Faut dire qu'Anna, elle non plus, n'est pas gâtée : minaudant et sucrée, elle semble droit sortie d'un épisode de Sex and the city. Le summum du grotesque est atteint lors d'un bal où, sous le feu du désir qui les submerge, les futurs amants transforment leur valse en une espagnolade lubrique. Grotesque...
Les plus grandes Anna cinématographiques ont été Greta Garbo et ­Vivien Leigh. L'une parce qu'elle était languide et l'autre névrosée, comme le voulait Tolstoï. La faire interpréter, ­désormais, par des comédiennes ravissantes et rieuses, pétant le feu et la ­santé, comme Sophie Marceau il y a quelques années ou Keira Knightley aujourd'hui, est un non-sens absolu. — Pierre Murat

Je rejoins le critique sur un point :  le choix de l'acteur incarnant Vronski n'est pas des plus judicieux !!!
Mais j'ai une tout autre approche de la scène du bal qui m'a bluffée. 
La   théâtralisation   voulue des scènes d'intérieur ( la maison de la famille , le lit de Seriochka ... )
et d'extérieur  ( la course de chevaux, la scène de la patinoire, la moisson .... ) rafraîchit  notre  regard  de 
spectateur.
Non, ce n'est pas , loin s'en faut , une  version appauvrie de   ANNA    KARENINE .

Pour les  amateurs  , retenez ce célèbre  INCIPIT ( = première phrase d'un roman ... ) de Anna Karenine:
" Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses  sont malheureuses 
   CHACUNE   à leur façon ." 





 

La Chambre des morts de Franck THILLIEZ


      3 ROMANS :   " Train d'enfer pour Ange rouge "   2004.
                               " La  Chambre des morts "  2005.
                               " Deuils de miel"  2006.........

Après la lecture de 2, 3 polars de  Franck  Thilliez  ( écrivain français , valeur sûre et étoile montante du roman policier en France ....) le moment est venu de faire le point :

Ses caractéristiques : style alerte et affûté , grande aisance narrative ....
Il assure un bon mixte dans le chef de ses enquêteurs ( le commissaire Sharko et la policière Lucie Henebelle ....)  entre  les drames de leur vie privée et l'enquête rondement menée, alimentée par les bonnes questions, les recherches pointues , les recoupements audacieux...
Chaque fois , le ( ou la ) coupable s'est glissé furtivement dans les coulisses de l'enquête .

Citons quelques similitudes entre les 3 romans :
  - abondance de références historiques , bibliques ( le livre de l'Apocalypse , les symboles du tympan   d'une église ...) , scientifiques ( la taxidermie  , les pratiques anatomiques , version "Les Écorchés " de Fragonard , le cousin de l'autre !!... , les dégâts causés par le moustique anophèle!!!  ....) .

- nécessité pour l'enquêteur de pénétrer l'âme , les mobiles , les souffrances , l'univers fantasmatique des tueurs ...

- croisement de destins très éloignés .....   D'un côté, un couple de tueuses , de l'autre , un binôme de chômeurs qui découvrent un impressionnant magot.

- disparition de fillettes , urgence de les retrouver pour les sauver....

   Terminons en soulignant la noirceur de ces polars  :  " LA  CHAMBRE   DES   MORTS "  , c'est 
        BIENVENUE     EN   ENFER         ou           LE    MUSÉE       DES   HORREURS  !!!!