jeudi 22 novembre 2012

Les règles du Jeu de Amor Towles

                               LIVRE

    De De  la  GRÂCE  , de  l' ÉLÉGANCE  , de la    FINESSE    ...  

 Ce sont les termes qui caractérisent ce 1er ROMAN qui  a  pour cadre   le New York de  la fin   des années 30 .
Et  forcément , il y a  du  FITZGERALD  et cette ambiance si particulière de  " Tendre est la nuit " .
On lit  , porté par la légèreté du style  plus que par un suspens insoutenable , car l'histoire est  en somme assez simple :  celle de l'évolution  professionnelle , sentimentale d'une jeune fille  d'origine modeste .
On suit ce parcours par petites touches impressionnistes , en demi-teintes au travers de rencontres
amusantes , de soirées arrosées ( tantôt de gin ou d'un capiteux champagne ... )  sous le regard averti de notre héroïne qui a vite fait d'apprendre ces   RULES  OF  CIVILITY   " ( titre original ).

Les Souvenirs de David Foenkinos

Ce roman m'a beaucoup remuée ....  sans doute , parce que l'écrivain y aborde les liens si  essentiels entre  les enfants et leurs grands-parents : d'abord la mort du grand-père auquel , il n'a pas su dire son amour ....
ensuite , l'installation de la grand-mère en maison de retraite  avec la promesse  non tenue  de lui " garder" son appartement .
Plus tard , le naufrage , puis  "la résurrection"  du couple de ses parents , la rencontre improbable du "grand amour" et son largage annoncé ...
Le narrateur est humble, pudique , conscient de ses limites , souvent amusé de ce qui lui arrive , des coïncidences et hasards absurdes qui tissent sa trajectoire de vie , comme quand il vient annoncer son mariage à ses parents qui viennent à l'instant de décider de se séparer !!!

Ces "Souvenirs "  tout personnels sont entrecoupés de brèves évocations  ,  en italique , d'artistes célèbres , tels Gainsbourg , Gaudi , Fitzgerald  ..... Ces passages souvent cocasses et inédits  forment une sorte d'écho aux aléas rencontrés par notre héros . Un plus non négligeable dans ce roman , très particulier ,
proche  par moments , du bizarroïde .

                  Merci   à   Marie-France   de      m'avoir   recommandé   cette   lecture ...

lundi 19 novembre 2012

SKYFALL de Sam MENDES.

         FILM


Sam  Mendes nous livre dans ce  23ème  Opus , une vision plus intérieure ( osons le mot ) , plus humaniste de l'agent 007 ... , renouvelant par là même le genre.
ça démarre sur les chapeaux de roue , course poursuite en guise d'ouverture , mais  sur les toits d'Istanbul , ça le fait !!! .... suit un générique époustouflant , haut en couleurs avec la voix  d'Adèle en assistance .
Ensuite 2 heures de plaisir visuel absolu ..... A consommer sans modération . Un régal .
Variété  des lieux  (  de Macao ,Shangaï à l'âpre Ecosse .....) , des paysages grandioses , des situations  étonnantes , des dialogues courts et efficaces , des cavalcades , sans overdose de boum-boum...
Pas de langoureuses " James Bond Girls " non plus ... ( les 2 rôles féminins sont plus qu'effleurés  ) seule,
Judi Dench reste la royale M , l'incontournable patronne de OO7 ...us,
Un   Daniel  CRAIG  , plus tranquille et plus beau que jamais ...... plus fragile aussi, plus distancié  ,   traversé par le doute et  hanté par son enfance " Skyfall" !!!! ( Vous comprendrez ..... ) une enfance genre
"Retour à Howards End"  ....
Par contre , Javier  Bardem  , dans le rôle du méchant , hacker gay , avide de vengeance m'a moins convaincue . Bien sûr décalé ,  impertinent et drôle  en empêcheur de tourner en rond ...
Je l'ai trouvé un rien "caricatural" , jouant du Javier Bardem dans un James Bond ...
sans doute  avais-je trop en tête  son rôle de serial killer-psychopathe  du film des frères Coen ....

Au final , tout à fait ravie de mon 1er James Bond sur Grand Ecran ...!!!


jeudi 25 octobre 2012

Petits meurtres entre voisins de Saskia NOORT



               ADULTERES ?    MENSONGES ?   TRAHISONS ?   COUPS BAS ?   
                                         VOICI    la Bande Annonce 


Un couple quitte la capitale Amsterdam pour découvrir la vie plus tranquille d'un village.Rapidement , des liens se nouent , on s'invite, on se fait des amies , on boit beaucoup aussi .
Le début  du roman s'apparente quelque peu à une étude sociologique assez banale  sur des couples aisés avec enfants ...                                     Mais bientôt , des brèches se creusent et les événements se précipitent : un incendie qui laisse une veuve et deux enfants , une des femmes se défenestre depuis une chambre d'hôtel .....Suicide?   OU   Meurtre?
C'est Karen , la narratrice qui mène l'enquête , en solo , au risque de devenir la nouvelle cible et la prochaine victime , sans compter qu'elle est tombée amoureuse d'un des hommes riches du "club" très fermé...
Loin de son mari , soupçonnée par les autres épouses , traversée de doutes et de questions, elle finira par démasquer  le ( ou la?  ) coupable. Le dénouement est digne des meilleurs polars et  le prix SNCF 2010  ne s'y est pas trompé en récompensant ce 2ème roman de la Hollandaise.

Ce roman a une vraie épaisseur psychologique et une réelle dynamique policière : pas toujours facile d'assurer les deux !!!

mardi 16 octobre 2012

Apres MISERICORDE , PROFANATION de J.Adler-Olsen

A l'âge de 62 ans , cet écrivain danois a acquis une notoriété certaine dans le monde du polar . Il confirme son talent avec ce 2ème roman " PROFANATION ".
On retrouve à la manoeuvre le tandem atypique , l'inspecteur Carl Morck et son acolyte syrien Assad .
Cette fois , le département V est chargé de rouvrir un dossier criminel concernant le meurtre sauvage d'un jeune couple. A l'époque , un coupable a  "avoué" ce crime , mais en toute hypothèse , il a plutôt endossé la culpabilité , en échange d' une forte somme d'argent . Les vrais coupables , une bande de jeunes , anciens fils à papa , devenus  des hommes d'affaires  en vue , redoutables et redoutés qui se livrent à d'étranges parties de chasse. Le grain de sable  qui risque d'enrayer la machine du propre chez soi , c'est une jeune fille  ayant appartenu à la bande qui a sombré, elle , dans une vie de clocharde. Quel a été son rôle ? A-t-elle été leur égérie, leur victime? Pourquoi redoutent-ils tant  qu'on l'interroge?
Ce sont quelques questions qui traversent l'enquête et s'éclairent dans un final , ma foi ,  assez époustouflant.

" Dans la MAISON " de François OZON.

Film parfaitement maîtrisé qui tourne  tel une horloge bien huilée , au " poil près" ...
Tellement bien peut-être qu'à la longue , ça énerve  ... le film est trop  LONG , à force de proposer plusieurs fins narratives , il s'étire et n'en finit pas de finir !!! ...Un certain malaise s'installe aussi et s'intensifie vers la fin,
malaise de spectateur assistant à cette intrusion progressive d'un adolescent dans l'intimité d'une famille.

Ceci dit , les acteurs sont tous parfaits , jeunes et moins jeunes , hommes et femmes ... et  Fabrice Luchini est irréprochable dans son costume de prof /écrivain raté / dénicheur de jeunes talents... On a  droit à quelques jolies leçons d'art littéraire ...
Finalement, plusieurs niveaux de lecture de ce film sont possibles:

- le niveau psychanalytique : on suit les fantasmes d'un adolescent en manque de repères familiaux
  ainsi que la fascination ambigüe d'un adulte pour un adolescent.

- le niveau didactique : avec la question " comment écrire une histoire qui tienne en haleine ses lecteurs , façon Sherazade ..."

- le niveau sociologique/thématique:
        - la transgression des codes déontologiques
        - les limites de la manipulation et d'un voyeurisme proche de la perversité.
        - le renouveau de la pédagogie scolaire et ses termes pseudo-branchés " d'apprenant" au lieu "d'élève".

- le niveau narratif : équilibre très réussi entre différentes relations :
                                  élève/prof      père/fils   mari/épouse    prof / son épouse                                                                                                      ( excellente Kristin Scott Thomas)
                                                                                                       
   Voilà donc un film riche ,  très écrit ,   réussi sur la forme  mais   interpellant  sur le fond!

                                                                                                       

mercredi 10 octobre 2012

Le CONFIDENT d'Hélène Grémillon.



On ne peut que saluer la remarquable construction de ce récit ( c'est un PREMIER roman ) qui progresse à coups de révélations au gré de différents narrateurs et de leurs versions...
Au centre de cette vision "stroboscopique" , deux mères : la  mère biologique qui a porté l'enfant de l'autre qui l'a élevé ...
L'enfant , Louise ou Camille ??? ... , reçoit, au décès de sa mère un étrange courrier, rédigé par un certain Louis, proche des 2 femmes dans sa jeunesse. Elle y lit la révélation de ses origines.
La  maternité , centrale dans ce récit se présente comme conflictuelle , voire destructrice .... en tout cas pour une des mères , ( Madame M. dans le récit ) prête à tout , même le pire , pour obtenir ce qu'elle veut .

Ce roman m'a mis de plus en plus  mal à l'aise , j'en suis sortie avec une impression de sordide , une plongée dans la noirceur de l'âme humaine.
Des zones d'ombre subsistent aussi ( sont-elles voulues ? sans doute ) dans le chef d'Annie, la vraie mère :
son comportement reste obscur, inexplicable, incompréhensible ...
De même ,  rien ne nous sera dit sur la réaction  de Camille à la lecture de ces révélations fracassantes  et forcément déstabilisantes .....Rien , pas un mot ....
Ce sont des "blancs" que le lecteur peut/doit combler ??? ...Sans doute.