LIVRE
J'ai rarement été si emportée par la lecture d'un polar.










J'ai rarement été si emportée par la lecture d'un polar.
Je lis des critiques très élogieuses pour ce film que l'on dit "habité par la grâce".
Il a été récompensé du LION D'ARGENT
à la Mostra de Venise 2024.
Film contemplatif qui irradie par ces paysages magnifiques,par les
visages de ces habitants pauvres du Nord de l'Italie, leur expression si
proche de la résignation.
L'extrême lenteur du film,certes voulue, s'accompagne d'une tristesse
infinie.
On est proche de l'étouffement par moments.
Certains osent la comparaison avec Padre Padrone des frères
Taviani/1977... qui avait une force, une intensité dramatique que ce
film-ci n'atteint jamais.
Hier,ARTE a programmé ce film
étonnant ...très original et attachant... malgré quelques
maladresses et longueurs.
Original par son approche insolite de la vie concentrationnaire.
En effet, un jeune juif, fils d'un rabbin d'Anvers échappe de justesse à
son exécution,en prétendant être persan et parler le farsi, ce qui
intéresse le capitaine SS du camp, désireux de pratiquer cette langue.
Une immense supercherie s'installe,moteur de l'histoire avec un suspense
maintenu jusqu'à une fin... remarquable.
Les rapports humains sont au cœur du film, la solidarité... l'inévitable
jalousie et autres tristes passions humaines...
L'apprivoisement progressif entre le capitaine et le détenu sous-tend le
récit, le premier se confiant peu à peu...
Le sujet de la diversité des LANGUES dans les camps de concentration,
sujet rarement traité est passionnant.
L'acteur argentin
qui endosse le rôle du détenu/ faux persan est loin d'être un
inconnu,il était à l'affiche de "120 battements par minute":film sur le
Sida.
Voici un lien vers la bande-annonce:
On connaît mieux les dictatures militaires au Chili et en Argentine que celle qui a sévi au Brésil de longues années... de 1964-1985.En 1971, dans une famille nombreuse où règnent joie,détente et bains de mer,le père,ex-député de gauche est arrêté chez lui pour subir un interrogatoire...suivront son épouse et une de ses filles rapidement relâchées.Le père ne revenant pas,la mère prend sa famille en mains,réorganise leur vie et surtout entreprend moult démarches pour la libération de son époux.
Ce film,c'est l'histoire d'une mère courage,une guerrière qui ne lâche rien et se bat pour les siens avec une détermination et une ténacité exemplaire.Le film s'inspire d'une histoire vraie,celle de Eunice Paiva, qui s'est battue pour connaître la vérité sur le sort de Rubens,après son enlèvement par les agents du régime.Il a été récompensé du Prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise et de l'Oscar du meilleur film étranger début mars.Si mérité.
On reconnaît la sensibilité de la filmographie de ce réalisateur brésilien,notamment dans Central do Brasil de 1998.C'est poignant du début jusqu'à la fin.
Suite au décès de leur grand-mère et pour honorer sa mémoire,2
cousins américains s'inscrivent à un circuit mémoriel en Pologne. On
suit donc leur découverte de lieux de mémoire:le ghetto de Varsovie,
les camps de concentration, celui de Majdanek...Le film s'intéresse au
caractère de chacun, à leur vécu, celui de Benji, être
fragile,hypersensible, toujours prêt à contester...deux,trois scènes
mettent bien son tempérament en évidence et son malaise quant à ces visites
de lieux où se déroulèrent des massacres....
Il est notamment choqué par le fait de voyager en première classe dans ces trains qui avant menaient à la mort.L'acteur, Kieran Culkin vient d'obtenir l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.
Ce tourisme mémoriel est-il légitime?Respecte t-on assez les victimes?Comment trouver l'attitude adéquate?Ce sont des questions qui surgissent chez les participants et leur guide, spécialiste de ces thèmes.L'aspect humain, relationnel constitue l'essentiel du propos qui exploite le contraste de deux tempéraments.A noter cette "scène-vérité" où David déballe au groupe qui est son cousin,ses souffrances.Voici un lien/un réel vers cette scène:
https://www.facebook.com/reel/3982477025408332
Un regret: l'omniprésence de la musique de Chopin,ces notes incessantes de piano
écrasent le film, c'est envahissant et se justifie peu à de si fortes doses.
Dommage.
LIVRE
Roman très particulier qui emmène le lecteur dans un village du Nord de la Suède au milieu du 19ème siècle.Il tient à la fois du polar et de l'essai philosophique teinté de beaucoup de poésie.Suite à des viols et meurtres de jeunes filles, le pasteur du village mène une enquête parallèle à celle des représentants officiels.Un vrai "Sherlock Holmes" nordique.Il a aussi recueilli et instruit un jeune homme,Jussi,le héros de l'histoire dont on suit les affres,doutes et émois amoureux.Il lui a appris à écrire,à lire,à parler clairement, à reconnaître les plantes de la région en parfait botaniste qu'il est.Roman initiatique donc.
C'est un récit plein de diversité qui tient toutes ses promesses avec un final où éclate la vérité.Écriture très originale,personnelle où foisonnent des images surprenantes,pleines de poésie.Il y a notamment une scène de bal superbement décrite,p147 à 157.Du jamais lu.Extraits:
"Quand le pasteur me trouva sur le bord de la route,je n'étais pas encore un être humain.Mais il m'a inscrit dans le livre.Il m'a créé,lié à une communauté d'hommes en me prenant dans les minuscules volutes de l'écriture.Alors seulement,j'ai commencé à exister."p83.