lundi 13 novembre 2017

THE DEER HUNTER ou Voyage au bout de l'enfer de Michael CIMINO

FILM

C'est l'écrivain Yannick HAENEL légitimement récompensé du Prix Médicis pour son roman "Tiens ferme ta couronne" qui m'a incitée à revoir les films de Michael Cimino.
Il évoque plusieurs passages marquants de ces films,dont la fameuse scène où le chasseur Robert De Niro épargne le cerf qu'il visait,baisse son arme.Scène qui a lieu après le retour du Vietnam et fait écho à une autre partie de chasse où les héros fringants y allaient franco,sans états d'âme face à un animal à abattre.
"La couronne",c'est la couronne formée par les bois du cerf.

Et donc,je revois avec enchantement les films de Cimino accompagnant d'une certaine manière le cheminement entrepris par Haenel dans son roman où le héros programme une rencontre avec le cinéaste à New York.Rencontre qui est le fruit d'une nécessité.

Je retiens du film,mais aussi d'un autre film "La porte du paradis" un sens extraordinaire  de la narration,des scènes qui se répondent en écho au niveau du symbole en tout cas.
Une scène de bal de jeunes étudiants qui valsent en cercle au début du film annonce l'encerclement que des immigrants venus d'Europe de l'Est subiront, assaut circulaire des troupes de l'État bien décidé à éliminer ces "profiteurs",voleurs de bétail.
Autre point: les PERSONNAGES de ces films sont pour la plupart des êtres tendus,perdus aussi,pudiques,totalement intériorisés.Ils apparaissent indécis,emmurés dans leur désir,incapables de s'extérioriser.
Incapables de prononcer une parole libératoire.Tout est dans les regards.
L'amour,l'attirance semblent impossibles à se dire.Ils se lisent,s'avouent dans des regards croisés,toujours timides.Seule peut-être la jeune Ella jouée par Isabelle Huppert toute jeune et déjà si talentueuse parvient-elle à une certaine extériorité joyeuse dans le western américain.

                     
 

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