jeudi 15 février 2018

LA SERPE de Philippe JAENADA

LIVRE
Une enquête policière tout à fait passionnante***

L'écrivain,titillé par une affaire qui a défrayé la chronique dans les années 1941-43,se rend sur les terres du Périgord là où le château d'Escoire fut le théâtre d'un triple meurtre.
Le fils,Henri Girard,soupçonné par beaucoup d'avoir assassiné son père,sa tante et la bonne est innocenté après des mois de détention.Défendu par un célèbre avocat de l'époque,il est acquitté.
Bon,voilà pour les faits.Et notre écrivain-enquêteur de visiter les lieux :le château,le cimetière,le café du coin où le fils est passé avant la funeste soirée,d'interroger les enfants de certains témoins de l'époque...et surtout de consulter les archives relatives au procès et les journaux de l'époque à Périgueux.
Jaenada, persuadé de l'innocence du principal suspect,Henri Girard,l'héritier,nous partage pendant plus de 600 pages, ses recherches,ses questions,ses recoupements...
Il relève les incohérences, les manquements du tout début de l'enquête:on n'a pas suffisamment interrogé les voisins,on a hâtivement conclu à l'impossibilité d'un meurtrier venu de l'extérieur,on a peu investigué sur d'autres pistes..Pour lui,les preuves,l'arme du crime,une serpe ensanglantée..etc sont des éléments beaucoup trop flagrants pour démontrer une quelconque culpabilité.Le mobile aussi semble fragile:l'argent.Le fils aurait assassiné son père pour hériter !!!
Tout se passe comme si tenant le coupable dès le début,on s'était épargné une enquête à « décharge ».Bien sûr que Jaenada va réparer ces lacunes.Il évoque des lettres fraternelles entre le père et le fils,il s'intéresse à un voisin qui,le soir du crime,est passé devant le château...
Ne serait-il pas LE coupable?Un coupable totalement délaissé par l'enquête,malgré les demandes répétées de l’accusé de l'époque,Henri Girard,alias George Arnaud auteur du célèbre roman »LE SALAIRE DE LA PEUR »
Bref,il cherche,il fouille,il refait les mêmes gestes (comme jeter un porte-feuille de la fenêtre du château),il recoupe,s'interroge,il raisonne,il déduit...tout cela pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Ça se lit comme un polar,..un polar bourré d'humour,de drôlerie,d'auto-dérision.

                                                    
                                              Le château d'Escoire.

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