Cet écrivain américain nous raconte une histoire terrible,attachante que l'on reçoit en pleine figure.On est d'emblée captivé par le destin de ce jeune homme,Tucker qui revient de la guerre de Corée et regagne sa terre natale,le Kentucky.
Les événements se précipitent,les rencontres sont "hard"...Tucker sait ce qu'il veut et comment il le veut,personne ne se mettra en travers de sa route.
Pas de quartier pour un oncle abuseur,ni pour un conducteur qui tente de l'arnaquer.
La rencontre de Rhonda sera décisive pour la suite du récit.
L'écriture est sèche,directe,brutale même...ça avance comme un courant fort,implacable.
Jamais on ne s'appesantit,jamais on ne commente.
C'est aussi une très étrange alchimie entre sensualité et violence,car les armes ne sont jamais loin:couteaux,crans d'arrêt,fusils,revolvers derringer...Notre héros revient de la guerre et il en a vu d'autres.
Même s'il est resté sensible à l'émoi de la nature:insectes,plantes,arbres.On évoque l'orage,les lucioles,les sauterelles,les tortues...
Exemples:
"Il n'avait jamais compris la peur de l’orage. C’était juste de l’eau. La moitié de la planète était faite d’océans et de lacs et de rivières, et il avait entendu que les humains étaient largement composés d’eau eux aussi. Pour lui, le tonnerre intervenait quand deux nuages se percutaient. La foudre naissait de leur friction, comme les étincelles lorsqu’on frotte deux cailloux, et la pluie était une sorte de sang qui s’écoulait des nuages blessés. Il respirait paisiblement. L’orage allait passer et ça ne lui faisait ni chaud ni froid."
" Les lucioles scintillaient au ras du sol. Il avait entendu dire que c’étaient les femelles qui s’illuminaient afin d’attirer les mâles, un comportement logique pour un insecte qui ne sortait que la nuit. Les flancs de collines escarpés de chaque côté du ruisseau bloquaient la lumière des étoiles."
" Une sauterelle atterrit sur son avant-bras et il admira son corps vert soyeux, ses pattes dentelées et ses ailes délicates. Elles étaient plus jolies que les criquets et ne vous pissaient pas dessus comme les grenouilles."
Les lieux,les Appalaches,la nature si présente,tantôt hostile,tantôt généreuse pour qui sait l'apprivoiser ne sont pas sans rappeler les romans de Ron Rash***,notamment "Un pied au paradis" qui m'a emballée.
Décidément,les éditions Gallmeister*** ont l'art de mettre à l'honneur de vrais talents littéraires,on peut leur faire totalement confiance.
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