dimanche 2 août 2020

Il est des hommes qui se perdront toujours de Rebecca LIGHIERI

LIVRE

Le dernier roman de Rebecca Lighieri est terrible...terrifiant.
Quel réalisme pour décrire une enfance saccagée,des enfants brutalisés par un père immonde,"no limits"...et une mère passive!!!
C'est effrayant,par moments insoutenable...
Mais ce récit du frère aîné Karel est soutenu par une écriture si juste,si incisive,naturelle aussi qu'on ne lâche pas le livre.
C'est du Zola/fin 20ème siècle dans la cité de Marseille,ses quartiers improbables,ses dealers,ses camps de gitans,ses groupes de rap dont IAM...,son club de foot aussi qui nous vaut cette scène incroyable de la victoire de l'OM en Champions'League,ce 26 Mai 1993 pendant que sur la colline de Marseille,Karel fait l'amour pour la première fois au son des cris et applaudissements des spectateurs (p75 à 79).
On pensait que tout avait été dit,écrit sur l'enfance martyrisée,mais non,l'écrivaine y ajoute sa marque bien personnelle en entrant dans les pensées de Karel:sa perception,sa culpabilité de ne pas avoir pu/su empêcher ces violences répétées subies surtout par le petit frère,fragile dès sa naissance et considéré comme débile par le père.
Et cette impossibilité de s'en sortir,de vaincre ses démons,de se défaire d'une violence qu'il ressent comme génétique...
Déterminisme social,familial?...Revoilà ce thème au coeur de l'oeuvre du grand Zola.
Ce livre est un cri,un cri de souffrance

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