mardi 15 septembre 2020

LES CHUTES de Joyce Carol Oates...Roman de 2005

LIVRE

Récemment,Amélie Nothomb recommandait de relire des livres.
Par exemple,relire Anna Karenine ou... Le rouge et le noir ou...La peste...etc
Cette fois,c'est le roman de l'écrivaine américaine qui m'a tentée,roman récompensé du Prix Femina étranger en 2005. et lu à l'époque.

Je me suis régalée,...vraiment,car j'avais oublié les développements du récit,ses thèmes variés et surtout les différents personnages de cette famille: la mère,Ariah,le second mari, Dick Burnaby,avocat de profession et bien sûr,les enfants,les trois enfants,2 garçons et 1 fille dont la destinée occupe la deuxième moitié du roman.
Dès le début,on apprend qu'au matin de ses noces,la jeune femme,Ariah retrouve le lit conjugal vide,vide de son époux.Parti!Envolé!
Il a quitté tôt matin l'hôtel du Niagara Falls,a marché vers les Chutes pour s'y abîmer.
Ce début de roman ressemble fort à une fin et on se demande comment le récit va pouvoir s'étirer sur 1000 pages.Eh bien oui,c'est possible,c'est écrit.
Ce roman est habité d'un souffle épique,d'une puissance de création rarement atteinte.
C'est un portrait de femme fort original,complexe,fait de mille facettes qui nous est proposé.
Ariah,l'épouse.Ariah,l'amante.Ariah,la mère exigeante,fantasque,parfois manipulatrice qui impose à ses enfants,des règles,des silences ...,une mère difficile à décoder pour des enfants encore en bas âge.
On dirait aujourd'hui,une mère "bipolaire".
Elle se sent une âme damnée,qui a été comme envoûtée par les Chutes,par l'appel des chutes auquel résistera sa petite fille,Juliet. 
Comment chacun des enfants va-t-il s'en sortir,évoluer? Le récit nous l'apprend,avec lenteur et précision,par petites touches.
J.C.Oates revient sur son sujet,le reprend ,le laisse,y ajoute un détail,repart vers le présent,établit un lien avec une anecdote précédente.
C'est de la dentelle,c'est travaillé au peigne fin.C'est magnifique.
Au cours de cette fresque familiale,des thèmes nombreux sont abordés.
Celui de l'écologie,de la contamination des sols,de la nourriture et donc la mise en danger de la santé des habitants,des enfants...Tout cela abordé au cours d'un procès à l'issue incertaine.
Un des fils,professeur est aussi appelé comme négociateur dans des prises d'otages:parviendra-t-il à raisonner le forcené?nous l'apprendrons.
Les trois enfants oseront-ils à un moment braver l'interdit concernant la mystérieuse disparition de leur père,Dick dans le fleuve Niagara?Leur mère a totalement cadenassé l'histoire: défendu d'en parler,de l'évoquer!!!

C'est l'écriture de l'écrivaine qui est remarquable,qui procède par à coups et répétitions.
Une écriture bondissante,efficace tout en étant légère:certaines scènes d'amour sont extrêmement fines et tendres,notamment celle qui réunit,près d'une tombe!,un des fils et la femme en noir.

 

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