jeudi 1 avril 2010

THE GHOST WRITER de Roman Polanski


FILM

Dès la séquence d'introduction montrant une voiture visiblement abandonnée sur un ferry à quai , Polanski nous scotche à l'écran. Un ancien premier ministre britannique ( Pierce Brosnan ) a embauché "un nègre" pour rédiger ses Mémoires, ce dernier vient d'être retrouvé sans vie sur le rivage d'une île où séjournent le ministre et ses proches . C'est un londonien hirsute ( Ewan McGregor ) qui est appelé à poursuivre la tâche. Il atterrit donc sur cette île sans se douter de ce qu'il va découvrir . Ce "ghost writer" a tout du type normal, ... ni héros , ni aventurier et peu à peu , il s'englue dans les fils d'une machination politique . L'atmosphère oppressante de l'île balayée par la tempête, la villa vitrée qui évoque un aquarium , les visages à la fois tendus et impénétrables de l'entourage de l'ancien ministre et de ses gardes du corps , l'itinéraire improbable indiqué par le GPS d'une voiture de location , tout cela renforce une impression de désolation et d'angoisse montante ...La tension du héros et du spectateur va crescendo.

Le prix du meilleur réalisateur décerné à Polanski lors du dernier festival de Berlin me semble tout à fait justifié . La mise en scène est remarquable : le choix des espaces, de la lumière , l'enchaînement subtil des coups de théâtre participent à la sensation d'un piège qui se referme peu à peu. Polanski maîtrise remarquablement son sujet et nous livre un polar au final plus intimiste que politique.

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