vendredi 20 mars 2015

LE CHARDONNERET de Donna TARTT

                                     

LE  CHARDONNERET

LIVRE  de 1.200 pages en poche.

L'art du suspense n'est pas l'apanage des seuls polars et thrillers.Donna Tartt nous en donne la preuve dans son roman.Au début de l'histoire,suite à un événement dramatique,le jeune Theo perd sa mère et se retrouve en possession d'un tableau d'une valeur inestimable.14 ans plus tard,il est dans une chambre d'hôtel à Amsterdam où il vit dans la crainte.Pourquoi?Que s'est-il passé?La romancière n'en dit rien.Pendant +/- 500 pages,elle raconte la vie tourmentée de l'orphelin à la dérive,ses rencontres,ses déménagements(New York/Las Vegas/ re-NewYork....),mais sans jamais évoquer explicitement le tableau.Le lecteur sait juste qu'il est bien emballé et caché dans une taie d'oreiller que l'enfant trimballe avec lui.Et donc nous sommes tenus en haleine,car de toute évidence,ce petit tableau (le titre du livre:"Le chardonneret") peint au 17ème siècle est l'enjeu,la pièce-maîtresse de l'histoire.

Le jeune Theo revenu à New York renoue avec l'antiquaire qui l'avait accueilli après le drame,il devient un excellent vendeur d'antiquités,tente de renoncer à ses addictions diverses,vit l'une ou l'autre aventure amoureuse ....Quand tout à coup,p686:grand coup de théâtre,événement tout à fait improbable qui réveille le lecteur ....
C'est palpitant. 
P 786: nouveau coup de théâtre !!! Oulala .....Je n'ai plus lâché le livre.

L'épisode à Amsterdam est fort dans la confusion.Désordre des sentiments exprimés et des paroles échangées entre "Potter" et Boris.
Pessimisme et désespoir lucide.
Par contre,les dernières pages du livre sous forme de confession/réflexion/mise à distance de sa vie...sont touchantes et écrites dans un style remarquable.
Un extrait qui évoque le rapport si personnel que chacun entretient avec une oeuvre d'art:

"...Tu vois un tableau,j'en vois un autre,le livre d'art le place encore à un autre niveau,la dame qui achète la carte à la boutique du musée voit encore tout à fait autre chose,et je ne te parle pas des gens séparés de nous par le temps,quatre cents ans avant nous,quatre cents après notre disparition,cela ne frappera jamais quelqu'un de la même manière, pour la grande majorité des gens,cela ne les frappera jamais en profondeur du tout,mais un vraiment grand tableau est assez fluide pour se frayer un chemin dans l'esprit et le coeur sous toutes sortes d'angles différents,selon des modes uniques et particuliers.
A toi,à toi.J'ai été peint pour toi..."( p1081)

Voici un auto-portrait de ce peintre,Carel FABRITIUS (1622-1654)

                                      


                                               


              Quelle magnifique expression,mélange de charme et  de douceur !!
                                                         

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