mercredi 27 janvier 2016

UNE TERRE D'OMBRE de RON RASH

LIVRE
Mais comment fait-il cet écrivain américain pour emmener son lecteur dans un voyage merveilleux? Quel est son secret? Mystère.
Car,chacun de ses romans s'organise,prend forme autour d'un petit fait divers,d'une actualité relativement anodine,mais ne nous y trompons pas,elle va nous tenir en haleine durant tout le récit.L'écrivain nous accroche et le lecteur ne décroche plus.
Que va-t-il advenir de ce Walter,étranger muet qui s'intègre à l'univers d'un frère et de sa soeur Laurel qui les aide et participe aux durs travaux de la ferme.Qui est-il vraiment?
C'était le même genre de questionnement dans le magnifique "Un pied au paradis" (lire la critique du 6 janvier sur ce Blog ). Le voisin est-il coupable ou pas?Quels sont les indices.

En même temps ,il y a une vraie puissance poétique,une immersion dans cette nature sauvage des Appalaches.On descend le vallon encaissé vers la rivière avec l'héroïne, on coupe les choux,on prépare une tourte aux fruits,on ressent aussi ses émotions,ses questions,son monde intérieur...
On creuse le puits avec Walter et on sent que l'eau monte lentement jusqu'à ses genoux.
Cette écriture est visuelle,tactile,toute chaude.

Oui,un polar poétique,ça existe.Je les lis et je suis transportée.

Il a été récompensé du 
Grand Prix de la Littérature Policière - Etrangère -2014

Voici deux extraits pour illustrer cette belle écriture:  
 "Des chênes et des tulipiers obscurcissaient le soleil et des bouquets de rhododendrons venaient se presser contre les rives.
De l'autre côté du fourré, un rayon de soleil filtrait par une percée dans la voûte des arbres, l'éclat d'une flamme argentée la renvoya en toute hâte dans le taillis, la brillance palpitant derrière ses paupières..."


"La falaise la dominait de toute sa hauteur, et elle avait beau avoir les yeux baissés, elle sentait sa présence. Même dans la maison elle la sentait, comme si son ombre était tellement dense qu’elle s’infiltrait dans le bois. Une terre d’ombre et rien d’autre, lui avait dit sa mère, qui soutenait qu’il n’y avait pas d’endroit plus lugubre dans toute la chaine des Blue Ridge..."

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