LIVRE
Houellebecq "is back" et ce retour sur la scène littéraire a été annoncé avec tambours et trompettes.
On retrouve l'écrivain tel qu'on l'avait laissé dans Soumission,ce livre-hommage à Karl Huysmans.
Le titre Sérotonine annonce la couleur.Sans cette "hormone du bonheur",le héros du récit,Florent-Claude (ça ne s'invente pas) ne pourrait supporter sa vie de minable et faire face à la dépression.Il a 46 ans,le bilan est amer.Une impression d'être passé à côté de sa vie,d'avoir raté sa vie amoureuse et professionnelle.
Échec intimement lié à la passivité viscérale du personnage qui plutôt que de choisir,dire,agir...préfère se laisser dériver.
"....une fois de plus,je ne fis rien,je ne dis rien,je laissai les événements suivre leur cours...",p172.
En bon romantique qu'il est,les rares moments d'exaltation ou d'apaisement qu'il connaît sont liés à des souvenirs,notamment son grand amour d'il y a 20 ans,Camille.
Dans le présent,il vivote,végète,survit,surtout à l'occasion des fêtes de fin d'année fatales à tout dépressif (p155:les suicides de Noël!!!).Le futur est inexistant.
On navigue donc entre mélancolie et drôlerie,car l'auto-dérision et les constats acerbes fleurissent tout au long des pages.
C'est désespéré...et drôle.
Magnifique paragraphe,p91:
"Si on m'avait interrogé sur mon "humeur",j'aurais plutôt eu tendance à la qualifier de "triste",mais il s'agissait d'une tristesse paisible,stabilisée,non susceptible d'augmentation,ni de diminution d'ailleurs..."
L'écrivain mène son récit avec détermination et sûreté.
Son écriture est simple,efficace,hyper réaliste.Un vrai champion des précisions techniques...sur l'élevage des lapins,les armes à feu,les fromages normands,sur Monsanto,les détecteurs de fumée...
Par-ci par-là,des considérations psycho-philosophiques sur le vécu de l'amour si différent chez les femmes et chez les hommes,p70 à 72.
Sur le malheur,p223:"les gens fabriquent eux-mêmes le mécanisme de leur malheur,ils remontent la clef à bloc et ensuite le mécanisme continue de tourner inéluctablement..."
A chaque lecteur de se faire son opinion,d'encenser ou de détester cet écrivain particulier.
Le site de critiques et d'informations littéraires onlalu cette planche rigolote:
https://www.onlalu.com/livres/roman-francais/serotonine-michel-houellebecq-37607
Houellebecq "is back" et ce retour sur la scène littéraire a été annoncé avec tambours et trompettes.
On retrouve l'écrivain tel qu'on l'avait laissé dans Soumission,ce livre-hommage à Karl Huysmans.
Le titre Sérotonine annonce la couleur.Sans cette "hormone du bonheur",le héros du récit,Florent-Claude (ça ne s'invente pas) ne pourrait supporter sa vie de minable et faire face à la dépression.Il a 46 ans,le bilan est amer.Une impression d'être passé à côté de sa vie,d'avoir raté sa vie amoureuse et professionnelle.
Échec intimement lié à la passivité viscérale du personnage qui plutôt que de choisir,dire,agir...préfère se laisser dériver.
"....une fois de plus,je ne fis rien,je ne dis rien,je laissai les événements suivre leur cours...",p172.
En bon romantique qu'il est,les rares moments d'exaltation ou d'apaisement qu'il connaît sont liés à des souvenirs,notamment son grand amour d'il y a 20 ans,Camille.
Dans le présent,il vivote,végète,survit,surtout à l'occasion des fêtes de fin d'année fatales à tout dépressif (p155:les suicides de Noël!!!).Le futur est inexistant.
On navigue donc entre mélancolie et drôlerie,car l'auto-dérision et les constats acerbes fleurissent tout au long des pages.
C'est désespéré...et drôle.
Magnifique paragraphe,p91:
"Si on m'avait interrogé sur mon "humeur",j'aurais plutôt eu tendance à la qualifier de "triste",mais il s'agissait d'une tristesse paisible,stabilisée,non susceptible d'augmentation,ni de diminution d'ailleurs..."
L'écrivain mène son récit avec détermination et sûreté.
Son écriture est simple,efficace,hyper réaliste.Un vrai champion des précisions techniques...sur l'élevage des lapins,les armes à feu,les fromages normands,sur Monsanto,les détecteurs de fumée...
Par-ci par-là,des considérations psycho-philosophiques sur le vécu de l'amour si différent chez les femmes et chez les hommes,p70 à 72.
Sur le malheur,p223:"les gens fabriquent eux-mêmes le mécanisme de leur malheur,ils remontent la clef à bloc et ensuite le mécanisme continue de tourner inéluctablement..."
A chaque lecteur de se faire son opinion,d'encenser ou de détester cet écrivain particulier.
Le site de critiques et d'informations littéraires onlalu cette planche rigolote:
https://www.onlalu.com/livres/roman-francais/serotonine-michel-houellebecq-37607
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