jeudi 20 juin 2013

Un avion sans elle de Michel BUSSI.

LIVRE 

Rien de tel pour finaliser un bon polar qu'un dénouement imprévisible, inattendu ....
Le coup de théâtre . .... Alors pour le "coup", c'en est un. Mais il est tellement imprévisible, ailleurs, qu'il
semble totalement "hors sujet" , venu de nulle part, tel le " deus ex machina".

Ceci dit, l'intrigue est bien ficelée autour de l'identité problématique d'une petite fille de 3 mois , seule rescapée du crash de l'avion qui assurait la ligne Paris-Istanbul.
Deux familles , genre les Groseille et les Duquesnoy  se disputent LA survivante et s'entredéchirent , car il y avait non pas 1 , mais 2 bébés dans cet avion !!!                                                                                         Laquelle a survécu ? Laquelle a péri?          
Après +/- 526 pages , le lecteur apprend la vérité......   en se disant :  Ah, c'était donc ça !!!
Ce roman m'a paru trop ( si l'expression existe ? ) "monolinéaire" , trop "monothématique" ...
Il y avait un côté lassant, répétitif...

Tout ceci ne m'a pas empêchée de louer le précédent roman de M.Bussi : " Nymphéas noirs".                      L'enquête a cette fois pour cadre Giverny , patrie de Monet et de l'impressionnisme ....


mercredi 19 juin 2013

VLADIVOSTOK de Cédric Gras.

LIVRE

Je recommande chaudement à tout amoureux de la Russie ce petit opuscule , paru en 2011 aux éditions Libretto.
L'écriture est plaisante, simple , toujours légère , parfois drôle.  Le livre fourmille de détails insolites ,
d'anecdotes cocasses ( p128) ... On en apprend beaucoup sur la langue ( p87) , les fêtes ( l'incontournable Nouvel An russe...) , les femmes , l'amour ...
C. Gras recadre certaines idées reçues , dépoussière certains clichés sur l'hiver russe , la démesure ...
Impossible d'appréhender la Russie , sans évoquer son immensité ( une carte de la Russie est présente en début de livre ) , son climat extrême, ses distances incroyables , les fuseaux horaires ( 7h de décalage entre Moscou et Vladivostok ) , le transsibérien ( p 50 ) ...
Tout cela module, colore les relations humaines , la communication.

Quelques citations:

p 164 : en parlant de la démesure , l'auteur cite un proverbe russe:" Il  serait dommage de mourir en bonne santé." !!!
p 102 : "La Russie est saoule du 24 décembre, par solidarité avec les catholiques , jusqu'au 8 
 janvier, lendemain du Noël orthodoxe."
p 72 : " L'amour en Russie est un fait de géographie." !!!
p 52 : " Les Russes n'aiment pas beaucoup les adieux. Plus que personne, ils savent que les immensités terrestres séparent aussi bien que les océans."
p 76 : " Je dois à la Russie une chose : ma générosité.                                                                         J'ai appris à offrir des fleurs à une jeune fille sans rien attendre   .....  J'aime le fait qu'en Russie, on se partage rarement la note: une personne paie sans même que les autres protestent .... On ne se livre jamais à des comptes d'apothicaire ou à de fausses politesses."

Et voici pour conclure un EXTRAIT  du grand DOSTOÏEVSKI.
                                                                                                                                                                      Il définit  L'ÂME    SLAVE :

"C'est , avant tout, l'oubli de toute mesure, en toutes choses ....C'est le besoin de franchir toute limite,
le besoin d'aller jusqu'au bord de l'abîme, et là, en proie à une mortelle sensation d'angoisse, de s'y pencher 
à mi-corps, de voir jusqu'au fond et, dans certains cas , cependant rares, de s'y jeter la tête la première.
C'est un besoin de négation, même parfois chez l'homme le moins porté à nier, même chez le plus pieux. 
Un besoin de renier ses sentiments les plus sacrés, jusqu'à son propre idéal, jusqu'aux croyances populaires les plus vénérables .....
Il y a une espèce de hâte, d'empressement avec lequel le Russe aime à s'exhiber  aux minutes les plus caractéristiques de sa vie .... à s'exhiber en bien ou en mal
Parfois même, il ne sait plus s'arrêter.
Que ce soit l'alcool, la débauche, l'amour-propre, l'envie, voilà le Russe qui se laisse aller presque sans retour, prêt à tout briser , à renoncer à tout : à sa famille, à ses traditions , à Dieu.

Tel brave peut devenir tout à coup un abominable chenapan et un meurtrier.
                                                                    Extrait du " JOURNAL   D'UN   ÉCRIVAIN ". 1881.



lundi 10 juin 2013

La muraille de lave ( 2009 ) de Indridason

LIVRE

Une affaire de parties fines qui vire en scandale financier et blanchiment d'argent issu de la drogue et de la
pédophilie.

Lina tente de faire chanter un couple qui a participé à des soirées d'échangisme , en publiant des photos hard
sur le Net. Elle est alors victime , chez elle, d'une agression brutale et succombe à ses blessures.
Le mobile est-il vraiment lié au chantage ? ou à des magouilles financières  dont Lina avait récemment pris connaissance?
Que s'est-il exactement passé sur " la muraille de lave" ?  Pourquoi  un des participants à la randonnée sur
le volcan a-t-il  été porté disparu? en savait-il trop , lui aussi ?
L'enquête menée par Sigurdur Oli  répondra bien sûr à ces questions.

Indridason , l'écrivain islandais , tisse  toujours aussi soigneusement les fils de son histoire.
C'est progressif , logique , très construit.
La fin est intense, tout se dénoue , s'éclaire en 2, 3 pages.
Pour info , ce roman  à connotation financière a été écrit dans la foulée de la crise économique en Islande .
"La muraille de lave" est  aussi  un surnom donné  au siège d'une grande banque islandaise !!!

lundi 3 juin 2013

Quartet de Dustin Hoffman

FILM

J'avais aimé "Indian Palace" ( avril 2012 ) et j'ai apprécié ce nouveau film défendu par une belle palette d'acteurs "so british" ...... Un manoir anglais ,  résidence pour anciens artistes /musiciens , voilà le cadre idéal pour que se retrouvent  amis, rivaux , tous d'anciennes gloires de l'Opéra .... C'est joyeux , léger , sans prétention ....  à part nous offrir quelques bons moments de rires et sourires.
Non , Dustin Hoffman   n'a pas raté  son entrée dans la cour des grands. Il a su choisir d'excellents acteurs et les emmener dans cette aventure musicale et cinématographique.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare ... de Lisa GARDNER (1998)


LIVRE

" La maison d'à côté "  de Lisa Gardner m'avait enthousiasmée .... ( voir  critique de février  2013 ...)
Quelle ne fut pas ma déception  en terminant  ce qui semble être son premier policier ...
ça part dans tous les sens , c'est dépourvu de ligne directrice , on  s'attache difficilement au personnage de l'épouse , déterminée à "éliminer" son tueur de mari .... le suspens est assez absent .... Bref , je me contenterai de citer  un ou deux  morceaux choisis d'internautes sur le livre. Je partage entièrement leur avis:

Nous nous retrouvons avec un thriller que l'on pourrait qualifier de psychologique. En effet l'intrigue se base sur l'histoire de Tess dont le mari vient de s'échapper de prison et qui a toujours promis de la retrouver pour la tuer. Il est dommage que l'histoire traîne autant en longueur et soit aussi prévisible. Car tout tourne autour du fait de savoir si Jim tuera ou pas son ex épouse.                                                     A lire au bord de la piscine mais sans plus ...."

" Si vous aimez les policiers, passez votre chemin. Ce livre ressemble plus à un Arlequin qu'à un polar. Il est truffé d'invraisemblances, même les personnages sont bourrés de clichés. C'est dommage, l'histoire de départ aurait peut-être passionnante mais l'auteur se perd dans une relation pseudo-sentimentale sans intérêt. A fuir....."


lundi 20 mai 2013

La Maison du Sommeil de Jonathan COE - 1997-


LIVRE 

J'avais beaucoup apprécié " La pluie avant qu'elle ne tombe" de Jonathan COE , paru  en 2010 ( voir critique  du 9/8/2010 ... sur le Blog ). Ce roman-ci est antérieur , il date de 1997.

Certains romans sont remarquables de par leur construction narrative.
C'est le cas de " La maison du sommeil ".
Les chapitres se succèdent , en alternant 2 périodes temporelles : les années 83-84 (  pour les chapitres impairs ) et les années 96-97 (  pour les chapitres pairs ) . Belle idée narrative.
L'action se déroule dans un même lieu , le village d'Ashdown sur les côtes anglaises  , mais la maison d'étudiants ( Sarah, Robert , Gregory , Terry .... )  s'est transformée des années plus tard en une étrange clinique du sommeil !!!
Les étudiants du début sont devenus des adultes accomplis aux destins variés .... Le fil rouge de l'histoire
est le lien de chacun au sommeil. Pour l'une , c'est carrément la narcolepsie . Sarah plonge soudain dans un sommeil profond n'importe où , n'importe quand .... Terry , quant à lui , est insomniaque , il n'a pas dormi
une nuit en 12 ans ...
On navigue entre sommeil profond et insomnie , entre rêve et rêve éveillé .
L'un de ces étudiants , un peu plus "allumé" encore  , un peu fol dingue , genre docteur Folamour , a  ouvert une clinique où il observe scientifiquement  le sommeil de ses patients .
Selon lui , il s'agit d'arriver à ne plus dormir  ou si peu ...
" Dormir , c'est une maladie, ... En dormant huit heures par jour , on raccourcit d'un tiers son temps de vie "
dit Gregory à Terry ( p232 ) . Voilà qui est clair , dormir , c'est perdre son temps . Original ? Non?

Jonathan COE s'est clairement amusé , en écrivant ce roman ( lui qui aurait souffert de somnambulisme ...).
Il n'en livre pas moins une partition très réussie: les chapitres se chevauchent , se répondent d'une époque à l'autre grâce à de subtils liens : tel mot en annonce ou en rappelle un autre , telle situation vécue 15 ans avant s'éclaire et prend tout son sens , tel être réapparaît là où on ne l'attendait pas du tout;
Le STYLE est au rendez-vous  ( suivent quelques citations ... ) , mais aussi  l'ORIGINALITÉ  dans la manière d'aborder  divers sujets et surtout de nous surprendre ,  ...........   car  RIEN , absolument RIEN n'est prévisible dans cette histoire.

 LE STYLE :
" Gregory faisait l'amour avec la froideur intellectuelle qu'il admirait dans les pièces pour clavier
  les plus rigoureuses de Bach . "  p 33.

" Rappelons que le langage est un amant cruel et sans foi ; c'est un tricheur professionnel, qui sort
   des jokers de ses manches ; c'est une flûte lointaine dans une nuit de brouillard, qui nous joue des 
   mélodies à moitié oubliées ; c'est la lampe intérieure d'un frigo, qui est toujours allumée quand on
   ouvre ;  ( J'adore !!! ... )  c'est un chemin fourchu ; c'est un couteau dans l'eau. " p 368.


dimanche 12 mai 2013

DÉLIVRANCE de J. Adler-Olsen

LIVRE 

3ème Polar en 3 ans ....
Après " Miséricorde"  et  "Profanation"  ( critiques sur ce Blog , le 16 octobre 2012 .....) ,                               voici  " DÉLIVRANCE " .
Une réussite cette fois encore pour l'écrivain danois.

Une bouteille à la mer , un appel au secours déchiffré , des enfants appartenant à des sectes kidnappés ....
Et bien sûr , un TUEUR au mode opératoire diabolique : un être aux identités multiples , passé maître dans l'art de se fondre dans la masse ...Il s'agit pour l'équipe d'enquêteurs de se montrer plus malins , plus tenaces , plus rapides , surtout .....  La vie de 2 enfants est en jeu !!!
Une balle de bowling marquée d'un T sera déterminante pour confondre et arrêter le suspect dans un final haletant.

A signaler , un chapitre formidable (  +/- au milieu du roman .... ) où on  "assiste" à une course poursuite , train/auto , décrite  avec une intensité et une "visualité" soufflantes.