samedi 29 novembre 2014

[ ANGOR ] de FRANCK THILLIEZ

LIVRE

Franck THILLIEZ  nous revient avec un polar totalement maîtrisé dans la droite ligne de Gataca (le thème des déformations de la génétique)  et Le syndrome [E] ( histoire d'un film qui rend aveugle et plongée dans les secrets du cerveau...).

Les deux romans précédents Atomka et Puzzle étaient plus atypiques,constituant chacun un "one-shot". Les déviances humaines de tous ordres sont le creuset où l'écrivain français puise son inspiration.Cette fois,on plonge dans l'univers glauque de l'anatomie,des greffes d'organes...entendez trafic d'organes.Des êtres vivants ( enfants,prostituées...)ont été enlevés, tatoués et semblent avoir disparu sans laisser aucune trace.On découvre au fur et à mesure l'innommable.

Franck Thilliez,comme à son habitude,diversifie "les" enquêtes,multiplie les lieux des recherches,apportant également à son propos une dimension historique.Ici, ce n'est plus la préhistoire(Syndrome E) mais les dictatures espagnoles et argentines qui ont été le théâtre d'enlèvement d'enfants.Il s'assure également de la réalité scientifique des faits exposés,se permettant aussi un passage par l'histoire de la peinture avec la célèbre "Leçon d'anatomie" de Rembrandt (1632).
     



On peut découvrir la présentation du livre de Franck Thilliez  grâce au lien suivant:

: http://www.web-tv-culture.com/Angor-de-franck-thilliez-718.html
Clique droit,puis ouvrir avec recherche microsoft (bing)

lundi 17 novembre 2014

RELIC de Preston & Child

                                   
   LIVRE

RELIC est le résultat de la première collaboration entre D.PRESTON et L.CHILD.
Le roman date de 1995 et a été adapté à l'écran. 

Les ingrédients du polar sont divers et variés.Il est tour à tour question d'une expédition scientifique menée en Amazonie, dont plusieurs membres ont mystérieusement disparu,ensuite d'un redoutable meurtrier qui hante les sous-sols du musée d'Histoire Naturelle à New York, de l'improbable découverte de l'ADN d'une plante mélangé à celui d'un animal.... Tous ces faits font bien sûr l'objet d'une enquête difficile menée par l'inspecteur Pendergast du FBI.Parviendra-t-il à résoudre l'énigme,à identifier le coupable,....surtout à neutraliser des directeurs de Musée assez incapables? Il pourra compter sur l'expertise d'un certain docteur Frock dont la théorie révolutionnaire sur l'évolution des espèces est loin de faire l'unanimité et de son assistante, Margo Green.

 Bref,si l'ethno-anthropologie,les secrets de la génétique,les coutumes de certaines tribus amazoniennes vous intéressent,ce thriller au rythme soutenu est pour vous.

J'ai bien apprécié l'expression suivante,on évoque:"....des policiers qui ont avalé leur sourire".

                                             

vendredi 14 novembre 2014

JIMMY'S HALL de KEN LOACH

                                                                                                                           

  FILM

Mais où est donc passé l'humour distancié des derniers films de Ken Loach?
Je m'étais régalée avec "Looking for Eric" et plus récemment "The Angel's Share".C'était fin,drôle et décapant.Rien de tout cela ici.

En nous proposant une fresque des années 30,le cinéaste se montre une fois encore ardent défenseur de la cause irlandaise,mais il s'enlise dans un manichéisme,indigne d'un cinéaste accompli.En effet,la réouverture d'un foyer ( the Hall) où l'on danse, étudie, s'amuse... par Jimmy,récemment revenu des États-Unis suscite les réactions immédiates d'une Église archaïque,intégriste suivie de certains villageois.  
Le Père Sheridan et Jimmy , protagonistes des 2 "camps" se jaugent, se menacent, s'intimident,chacun avec ses armes ....
C'est simpliste,ennuyeux et peu crédible.Et ce ne sont malheureusement pas les quelques scènes de bal qui rachètent la mise.

Citons un extrait de la critique du NouvelObs (le 3/7/2014). L'avis est sans appel!!!

"Ken Loach a réalisé trop de films importants pour se laisser aller à une fin de carrière si médiocre. L'ennui que propage le film au bout de deux séquences n'est pas seulement dû à la reconstitution historique factice, au charisme de mérou de son personnage principal ou à la fadeur des rebondissements : il vient assurément de l'incapacité du cinéaste à retrouver la verve incisive et militante de ses oeuvres les plus abouties.
On a souvent l'impression, dans "Jimmy's hall", que le spectacle du foyer n'est au fond qu'un écran de fumée évitant à Loach de toucher le noyau brûlant de son récit historique. Les fantômes de la guerre, la défiance de l'église à l'égard des idéaux communistes du héros ne servent ici qu'une soupe de niaiserie aux épais grumeaux." 



jeudi 13 novembre 2014

A MOST WANTED MAN de Anton Corbijn


 FILM

L'ambiance glauque,sombre,brumeuse du film reflète parfaitement les enjeux de ce film inspiré du roman d'espionnage de John Le Carré.Qui dit espionnage dit double jeu,ambiguïté,duperie.
....Mais aussi pertes et profits,échec et mat....Il y a tout ça dans ce polar dense,ténébreux dont le dénouement fait exploser tout un cheminement minutieusement étudié,toute une organisation savamment orchestrée.

Le personnage de Philip Seymour Hoffman (que l'on voit une dernière fois au cinéma) dirige à Berlin une équipe qui tente de faire face au risque terroriste d'un Islam radical.Pour ce faire, il veut piéger un homme d'affaires douteux.Pour appâter ce dernier,il se sert d'un jeune tchétchène récemment débarqué en Allemagne qui veut récupérer l'héritage d'un père russe indigne.
Bien sûr, c'était sans compter l'intervention,au moment fatidique,des services secrets anglais et/ou ? américains.Ceux-ci font s'écrouler tous les plans et s'emparent, sans forme de procès des personnes-clés de la machinerie.Tout s'écroule comme un château de cartes et les derniers plans filment un Philip Seymour Hoffman,interdit,désemparé qui regarde de tous côtés d'où pourrait venir le salut!!!

mercredi 12 novembre 2014

GONE GIRL de David FINCHER

D'abord un petit récapitulatif des films de David FINCHER> une grande diversité:


            FILM     
                    
Elle est glaciale,glacée ... et glaçante.Elle est la reine de ce thriller intense sur fond de crise de couple.Reine, mais reine de la nuit, de l'ombre,de la manipulation diabolique.
Elle, c'est Amy,personnage incarné par une grande ROSAMUND PIKE.On avait vu l'actrice à l'oeuvre dans "Jack Reacher"*aux côtés de Tom Cruise.

Amy disparaît le matin de son 5ème anniversaire de mariage avec Nick.
L'enquête menée avec sérieux par l'inspectrice débouche logiquement sur l'arrestation du mari de la "disparue"!!! ...Est-il coupable? En tout cas, tous les indices concourent à l'accuser.

Et la suite du film alors? Eh bien,on va de surprise en surprise....                                                     Il ne faut point trop en dire et déconseiller la lecture préalable du livre à l'origine du film, à savoir "Les apparences", best-seller américain.


*Voici ma courte critique du film "Jack REACHER" (Janvier 2013)
Jack Reacher de C. Mc Quarrie
FILM

Le scénariste de  " Usual  Suspects" ne peut pas être l'auteur  d'un mauvais policier ..... Je confirme .
Son  " Jack Reacher" est un bon film , bien foutu avec une intrigue intelligente et  son lot  de  surprises , de
révélations ...  Tom Cruise  y est efficace , mesuré , il n'en fait pas des tonnes ...  Sa partenaire féminine , (ROSAMUND PIKE) avocate du supposé tueur  est  un excellent contre-point ...
J'ai donc passé un très bon moment "cinéma" , comme on dit.

lundi 10 novembre 2014

CALVARY de John Michael McDonagh

FILM

Un prêtre irlandais, le père James est menacé de mort par un de ses paroissiens.
Ce dernier lui révèle en confession avoir été abusé ,enfant,par un homme d'Église et cela durant 7 années.Il veut se venger, peu importe que ce soit à l'encontre d'un innocent.
Il le tuera le dimanche suivant sur la plage. 

S'ensuivent alors 8 jours,apparemment habituels de la vie du père en charge d'ouailles pour le moins contestataires, révoltées ou carrément violentes.Elles lui lancent à la figure leurs misères,leur frustrations, leur mal être.
Toutes ces souffrances sont le lot quotidien du père qui écoute, s'intéresse,comprend et  ...pardonne. Son empathie n'a d'égal que sa sincérité, son authenticité.Ce personnage est un colosse spirituel.

Le film constitue bien sûr une réflexion sur la religion,la solitude des prêtres,"l'obsolescence" du message religieux,l'éternelle difficulté de l'Église à donner une réponse acceptable au MAL,réflexion aussi sur le pardon et le don de sa vie.
Mais bien entendu, il fonctionne aussi comme un vrai thriller.Le suspens est intense et double:

Qui est ce paroissien qui a menacé le père de mort?
Le dimanche,mettra-t-il sa menace à exécution?

Un film et le temps d'une semaine pour avoir la réponse à ces 2 questions.
C'est un film original,au tempo soutenu qui aborde avec brio de grandes questions philosophiques.De plus,il réserve au spectateur une ou deux surprises bienvenues.

                                                        


 


mercredi 5 novembre 2014

Une vie simple de ANN HUI


FILM  

Ann HUI est une cinéaste célèbre à Hongkong.Elle a réalisé en 2011 ce très joli film.Il n'est sorti dans notre pays qu'en 2013.

C'est l'histoire très touchante d'un lien profond et subtil qui unit la servante d'une famille à son jeune maître.Celle-ci vieillit lentement ,mais sûrement.Suite à une attaque cardiaque, elle décide d'entrer dans une maison de retraite.
On suit le début de cette fin de vie , l'adaptation de la vieille dame à son nouveau lieu, les autres pensionnaires, pas tous faciles ....mais surtout le jeune homme que Ah Tao ( c'est son nom ) a élevé et chouchouté va peu à peu découvrir et mesurer à sa juste valeur toute cette tendresse, cette attention, ces gâteries dont la servante

                                        

l'a gratifié durant sa jeunesse.
A lui maintenant d'entourer la vielle dame de ses soins.
C'est de cela qu'il est question dans le film, d'une dette, une dette affective que le jeune homme honorera en ne ménageant ni son temps, ni son affection.

Certaines scènes sont touchantes, d'autres carrément burlesques. On ne tombe jamais dans le mélo,ni dans l'apitoiement, loin s'en faut.
Ce n'est en aucun cas un  enième film sur la fin de vie.