lundi 1 janvier 2018

ÉPÉPÉ de Ferenc Karinthy

LIVRE

Attention CHEF-D'OEUVRE*** 

Le personnage principal,Budaï,linguiste de formation pensait atterrir à Helsinki et voilà qu'il se retrouve dans une ville inconnue,immense,grouillante de monde. Il ne reconnaît rien,ne comprend rien et surtout...personne ne le comprend...commence alors une sorte de parcours du combattant. 
D'où viendra le salut? de son hôtel,d'une gare,d'une église,d'un zoo,d'un marché? De quelle rencontre? de la dame de l'ascenseur,du portier,d'une prostituée,voire d'un policier? De lui-même peut-être?
En tout cas,Budaï cherche,se débat,s'acharne,ne se résigne jamais et son acharnement,sa persévérance forcent le respect. L'identification joue à fond:que ferions-nous à sa place?Quelle issue,quelle solution imaginerions-nous? 
Ce roman est incroyable,pétri d'imagination. Il nous tient en haleine,car nous voulons savoir s'il s'en sortira,s'il trouvera un train,avion,bateau...n'importe quel moyen de regagner son chez soi,les siens,sa femme qui forcément sans nouvelles de lui s'interrogent. 
Le roman paru en 1970 reste si actuel,métatemporel.De tout temps et partout,les codes du langage se sont révélés indispensables pour communiquer,comprendre et être compris.
Les deux manquent cruellement à Budaï que la déshumanisation guette.

Extraits:
"...Il achète tous les marrons...Il paye avec un billet de petite taille,la marchande lui rend un peu de monnaie.Il les avale aussitôt,en marchant,goulûment,se brûlant les lèvres et pendant qu'il mange,une poussée de tendresse le prend,il a tant pitié de lui-même,pauvre homme perdu dans cette ville étrange."p20.

"C'est en lui-même que doit résider la faute,dans son caractère auquel toute agressivité,toute bousculade sont étrangères,cette révélation vient de s'imposer à lui,tout endormi et ivre qu'il est.
Tant qu'il n'arrivera pas à vaincre sa modestie pusillanime,sa crainte d'importuner,il n'arrivera jamais à partir d'ici,ni même à donner de ses nouvelles afin que quelqu'un puisse lui porter secours.
Il doit livrer combat lui-même,il n'y a pas d'autre issue.Il doit se transformer des pieds à la tête,c'est l'unique façon de recouvrer son ancienne,sa véritable vie,sa personnalité."p77. 

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