lundi 3 novembre 2014

L'ÉCRIVAIN NATIONAL de Serge JONCOUR


LIVRE

Un écrivain,héros du roman est invité par un libraire d'une petite ville de province française pour rencontrer ses lecteurs,lectrices et évoquer son roman... Et bien sûr,rien ne va se passer comme prévu.Un fait divers vient en effet de troubler la région,apportant son lot de commérages, d'hypothèses,de pistes...Il n'en fallait pas plus pour que notre héros, ou antihéros s'embarque dans une improbable aventure,en suivant des chemins plus que hasardeux...

Serge Joncour a l'art de l'accroche,il emmène son lecteur avec lui,lui faisant vivre des moments aussi cocasses qu'inconfortables,s'interrogeant sur ses choix,partageant ses doutes,ses interrogations...Les mots sont toujours justes, les phrases bien tournées.
Il dit des choses simples,mais il les dit bien.
Le suspens aussi est assuré,tout cela dans un style fort agréable ( j'ai lu les 100 premières pages d'une traite!!!...) Un vrai régal.

Ce roman mériterait "le prix Renaudot 2014".Il a en effet été retenu parmi 9 Romans.

Quelques extraits du roman ...en guise de mise en bouche:

"Mon excursion se teintait d'une gravité imprévue,je ne me sentais pas de me fourrer là-dedans,j'avais peur de ce que je trouverais là-bas,comme si le simple fait de m'engager dans cette ornière,de descendre ce banal chemin,pouvait avoir quelque chose d'irrémédiable et de compromettant...." p74.

"J'avais envie de lui répondre ( à un lecteur) que oui,ce personnage partait de moi,j'étais comme lui,ma vraie force c'était ma discrétion,parce que dans la vie rien n'est plus dur que de savoir se taire,rien n'est plus dur que de garder une vérité à soi,bien enfouie,rien n'est plus dur que d'avoir quelque chose d'incroyable à cacher,de ne pas pouvoir s'en vanter,de se taire alors qu'autour de soi tout le monde guette la moindre explication [...]
N'avoir pas su garder le secret pour soi.Il suffit d'y être soi-même confronté,d'avoir un gros secret à taire pour se rendre compte que c'est intenable de ne pas se mettre à le raconter..."

p225.

Lors d'une rencontre écrivain/lecteurs,suivie d'un banquet bien arrosé:
 " De toute façon ce soir ils avaient tous bu,les hommes comme les femmes,ils étaient tous bizarrement dénaturés par les cocktails et le vin,derrière ces visages qui se tendaient vers moi l'alcool agitait ses doigts de marionnettiste,les faisant paraître grimaçants et gais à l'excès,souriant trop large et parlant trop fort,ils étaient tous menaçants de désinhibition,ça faisait un peu peur,j'étais entouré de monstres imprévisibles" (souligné par moi).
p254.
 
  

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