mardi 10 novembre 2009

LE RUBAN BLANC de Michael Haneke.

On ne sort pas indemne d’un tel FILM.
C’est l’horreur absolue, le Mal à l’état pur.
L’action se passe dans un petit village allemand juste avant la 1ère guerre mondiale et très vite, l’ambiance est plombée. Des incidents de plus en plus graves surviennent, sans qu’on découvre qui en est l’ ( ou les ) auteur . Un climat de suspicion, de soupçons, d’accusations s’installe. D’un côté, les enfants, tout sauf innocents, sont les victimes troubles d’adultes odieux, cyniques, certains abuseurs, qui les enferment dans un monde d’humiliation et de culpabilité. Le « champion » toute catégorie étant le Pasteur du village qui exerce sur ses propres enfants torture morale et répression raffinée. On peut lire sur ces visages « d’anges » butés, fermés, les graines de la révolte et de la vengeance … Les graines semées, il n’y a qu’à les voir pousser !!! Sont-ce eux qui sont devenus des bourreaux pour des plus faibles, des plus fragiles, tel l’enfant handicapé de la sage-femme ? Ont-ils martyrisé les enfants des pères « pêcheurs » ?
La question reste ouverte, le spectateur devra trouver ses propres réponses et interprétations.
La voix-off de l’instituteur , lui-même protagoniste des événements qui les relate des années après, , accompagne avantageusement leur implacable dénouement.
A la fin du film, il livrera une vérité , une « explication » des faits telle qu’elle a été avancée par le village, mais celle-ci est démentie par le premier incident. Alors ? A chacun son approche.
Les femmes, les filles, elles aussi sont soumises à la loi des hommes ( maris, amants ou pères ) qui les traitent comme des moins que rien, les humilient , abusent d’elles en toute impunité . Leurs velléités de rébellion sont bien vite réprimées.
Le film rappelle les univers et les thématiques chères à Bergman , à sa hantise du péché, mais elles se déclinent moins dans un huis clos que dans une communauté humaine, toutes générations confondues.
Le choix du noir et blanc se justifie pleinement pour ce film, de même que les plans fixes qui semblent chaque fois s’arrêter à l’entrée des maisons, comme pour nous laisser mieux imaginer ce qui se passe à l’intérieur.

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